200 écoles du 93 bloquées pour dénoncer les classes sans instit

Maintenant que le constat de l’abandon de nos territoires par les services publics a été publiquement reconnu, peut-on espérer des mesures pour rétablir l’égalité citoyenne en commençant par la plus importante, le droit à l’éducation ?
L’école est le meilleur rempart contre le repli communautaire et elle ne fonctionne pas. Cet outil majeur de l’ascenseur social est en panne et c’est toute la société qui déprime faute d’espoir d’un avenir meilleur. Avec ce système qui fonctionne en régime de survie, seuls les enfants les plus doués / travailleurs / poussés par l’environnement familial peuvent espérer s’en sortir sans lacune. Une sélection sans pitié.
Combien d’élèves sacrifiés avant que la France agisse enfin pour son avenir ?
Bill
Source : 200 écoles du 93 bloquées pour dénoncer les classes sans instit
Ils réclament une « école normale », « des classes avec un instituteur tous les jours devant les élèves ». Ce mercredi, près de 200 maternelles et primaires de Seine-Saint-Denis seront occupées par les parents pour dénoncer le non-remplacement des profs absents.
Une mobilisation « inédite », selon les organisateurs, des collectifs et associations de parents d’élèves du 93. Ensemble, ils se déplaceront à 15 heures devant le ministère de l’Education nationale pour demander « un plan d’urgence » et une rencontre avec la ministre, Najat Vallaud-Belkacem.Selon leurs chiffres, en moyenne 400 classes sur 8 309 se retrouvent, au quotidien, sans maître ou maîtresse. Un chiffre invérifiable. Aucune donnée officielle n’est transmise par l’Education nationale. Mais les témoignages des parents et enseignants, aux quatre coins du département, révèlent une situation tendue.
Journée critique avec 60 élèves dans une classe de maternelle.
Le Raincy : 8 maîtresses différentes depuis la rentrée.
Saint-Ouen : 750 journées d’absences non remplacées depuis la rentrée.
Il n’y a pas de chiffres officiels pour prouver l’ampleur du problème mais une colère bien réelle monte dans les écoles de Seine-Saint-Denis. Depuis la rentrée de janvier, les mobilisations se succèdent, chaque jour ou presque, pour dénoncer le non-remplacement des instituteurs absents : blocage des établissements par les parents d’élèves, grève des enseignants, manifestations devant la direction académique… Le syndicat enseignant SNUipp-FSU 93 vient de lancer une pétition face à cette situation jugée «catastrophique ».
Selon ses estimations, 400 classes se retrouvent, chaque jour, sans instit. Environ 5 % des 192 000 élèves du département seraient ainsi concernés quotidiennement par la pénurie de profs.La direction académique parle elle de 250 classes sans enseignant au quotidien, soit 3 % des élèves. Un «pic hivernal» qui n’est pas pire que les années précédentes.
Je trouve que la banalisation de la situation de la phrase ci-dessus est terrible. 250 classes / 3 % des élèves, normal…
A Saint-Denis, en effet, le combat a commencé depuis plusieurs mois déjà, après une rentrée 2014 chaotique : environ 500 enfants sans instit le premier jour. Le manque de titulaires et le recours à des vacataires parfois peu ou mal formés avaient alors mobilisé les parents, qui avaient créé ce collectif du «ministère des bonnets d’âne ». Un an après, la situation à la rentrée 2015 a été plus maîtrisée mais les absences non remplacées ont à nouveau grimpé en flèche à partir de décembre. Une situation qui a poussé le collectif à créer un tableau pointant les absences chaque semaine dans les 67 écoles maternelles et élémentaires de la ville. «Tout n’est pas comptabilisé, car les parents ne remplissent pas toujours le tableau », précise Saskia Cousin, l’une des mamans du collectif. Pourtant, même sous-évaluées, les chiffres sont déjà édifiants. La semaine dernière, par exemple, on dénombrait 48 jours d’absences non remplacées à Saint-Denis.
Enfin un article qui pose la bonne question : « pourquoi les zones les plus sensibles sont aussi celles où le service public de l’Education nationale est le moins bien assuré ? » J’en ai marre de lire qu’étant en zone ZEP, nous bénéficions de plus de moyens : c’est complètement faux, au contraire.
Une proposition pour améliorer le recrutement des enseignants, faire un seul concours Ile de France.
http://www.atlantico.fr/decryptage/200-ecoles-seine-saint-denis-bloquees-parents-eleves-pourquoi-zones-plus-sensibles-sont-aussi-celles-ou-service-public-education-2662689.html#RyZB0HttwOKDEf4E.99
Rapport de l’Unicef sur « Equité entre les enfants : tableau des inégalités de bien être entre les enfants des pays riches ».
« Inégalités dans l’enseignement
Le rapport de l’Unicef montre qu’en France il y a un fossé entre les élèves en fonction de leur milieu social. Par exemple, l’accès pour les enfants à des livres adaptés à leur âge et la participation à des sorties scolaires dépendent du revenu du foyer. Le rapport montre aussi le rapprochement entre le statut socioéconomique (SSE) et la réussite scolaire. Et la France fait partie des pays où l’écart entre les SSE les plus faibles et les plus élevés dans l’analyse de la réussite scolaire est le plus grand.
L’écart relatif de réussite entre les élèves en difficulté et l’élève moyen est également l’un des plus important des pays de l’OCDE. Des chiffres qui n’ont pas diminué depuis 2006. La France fait figure de cancre avec une avant-dernière place, devant la Belgique et Israël.
Ces chiffres s’appuient sur les résultats au test du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA). « Cette mesure permet de rendre compte du retard éprouvé par les élèves en difficulté par rapport à l’élève ‘moyen’ en lecture, en mathématiques et sciences à l’âge de 15 ans ».
Quant au pourcentage d’enfants sous le niveau de compétence dans ces trois matières, la France affiche un taux de 12,7%. Ce qui la classe en 26ème position, loin derrière le trio de tête composé de l’Estonie, la Corée du Sud et la Finlande. »
http://www.marianne.net/france-pays-inegalites-ecole-100242054.html
L’égalité dans les écoles de saint Denis déjà n’existent pas. quand on sait que l’école du quartier Confluence est en préfabriqué situé près d’un camp de roms qui enfument tout le quartier au point de déclencher le détecteur de fumées a plusieurs reprises dans la même journée. une maman me racontait tout a l’heure que lorsque le détecteur se déclenche légalement ils sont évacués les enfants ce qui fait qu’ils sortent sans vêtement. elle me disait que cet AM son fils était sorti 3 fois et qu’il n’arrêtait pas de tousser.
Depuis la présence de ces fumées toxiques, certains enfants font des bronchites a répétition, sans parler de ce qui se passe au niveau des riverains qui pour certains développent des maux de tête,des quintes de toux, et pour les plus fragiles et malades certains ont consulté leurs médecins et pour les cas les plus graves, il ya eu intervention de samu.
Depuis octobre dernier début de l’hiver le préfet ainsi que diverses instances concernées ont été prévenues mais rien ne changeait. ce matin ce n’tait plus possible mon taux tolérance avait dépassé ses limites j’ai donc adressé un dernier SOS en précisant que j’allais contacter un avocat pour mise en danger de la vie d’autrui. Aujourd’hui seulement j’ai eu une réponse qui me dit que c’est suite a mon courrier du 18 février. je doute car bizarre je reçois cette seule réponse le jour où j’envoie un courrier plus alarmant que d’habitude. je pense que c’est le mèl de ce matin qui a fait réagir ou alors vraiment ce serait une grande coïncidence . rien pendant 8 jours et hop tout d’un coup cette réponse qui correspond a mon envoi de ce matin.
en attendant nous avons la date butoir de l’expulsion de ce bidonville, c’est le 27 juin et en attendant ils restent là.
Nous habitons devant, nous voyons tout ce qui se passe et nous savons que les personnes qui étaient en insertion sont toutes parties. une personne appelle ses compatriotes, leur donne une place, je suppose en échange finances mais ça je n’ai pas de preuves. les voitures changent régulièrement et les enfants sont présents dans la journée.
Les zones les plus sensibles sont celles qui cumulent beaucoup de difficultés . Alain Minc
avait écrit il y a vingt ans « la machine égalitaire » il expliquait qu’il fallait organiser différents moyens pour tous les enfants en difficulté et pour ceux ne possédant pas bien le français qui n’était pas leur langue maternelle , car ils n’étaient pas « tous égaux » devant l’enseignement. Enseignants qui démissionnent, ou ne sont pas assez expérimentés pour tenir une classe et l’absentéisme touche ceux qui craquent, il reste les parents qui doivent suivre leurs enfants chaque fois qu’ils le peuvent pour qu’ils restent à niveau.
C’était une promesse du gouvernement d’aider les secteurs les plus en difficultés : c’est un
échec patent.
Un seul concours Ile de France ne résoudrait absolument rien : la situation est catastrophique dans toute la région.
Je suis instit dans le 92, en ce moment, ils recrutent (ou essaient de recruter) massivement des contractuels, les parents se mobilisent aussi (manifs à l’IA, pétitions etc.) et nous sommes appelés à la grève le 12 mai.
Ils ont déjà annulé tous les stages d’enseignants, ne gardant que ceux pour les futurs directeurs, qui ne sont pas remplacés.
Je suis par exemple arrivée dans une école maternelle de 10 classes, j’ai récupéré une classe qui n’avait pas eu d’enseignant depuis les vacances de février (congé maternité), deux autres classes de l’école étaient également sans remplaçant, ce qui fait que les collègues avaient tous les jours entre 35 et 40 enfants dans leur classe (zone favorisée, donc effectifs de base par classe = 30 élèves)… Et ce n’est pas du tout une situation isolée.
Quant aux contractuels recrutés, certains démissionnent en 1 journée, d’autres sont totalement noyés, sachant qu’ils recrutent à peu près n’importe qui ayant un bac+5 (voir un bac+3). Ma soeur l’a expérimenté : aucune expérience avec les enfants, même pas en animation, rien, juste un bac+5 en communication. Elle a envoyé par mail un cv et une lettre de motivation aux inspections académiques, elle a eu un entretien de 20 minutes la même semaine à l’IA du 92 et à l’IA du 94, qui lui ont proposé différents postes, maternelle et élémentaire.
Après, « pourquoi les zones les plus sensibles sont aussi celles où le service public de l’Education nationale est le moins bien assuré ? », c’est tout simple :
– les parents ne réagissent pas ou peu dans ces zones et clairement, les remplaçants vont dans les écoles où ça crie le plus fort (d’ailleurs, on a proposé à ma soeur seulement des postes dans des communes riches du 92, notamment Neuilly) ;
– les conditions de travail sont horribles dans certaines écoles, et on demande aux enseignants d’être à la fois psy, éduc spé, flics et assistantes sociales, c’est juste ingérable et usant donc :
– ce sont les instits en début de carrière qui vont au casse-pipe, et c’est un cercle vicieux : instits jeunes = beaucoup de congés maternité = beaucoup de remplaçants à trouver = peu de stabilité des équipes = zones de plus en plus sensibles…
Pour le cas du 93, le département est tellement déficitaire qu’il est impossible d’obtenir une mutation pour en sortir, donc forcément, personne ne veut y entrer (et c’est de plus en plus le cas aussi du 92 et de toute l’Académie de Versailles)
En tout cas, après quelques années d’enseignement, je ne me fais plus aucune illusion : les inégalités vont continuer à se creuser (et la réforme des rythmes n’a rien arrangé, on voit encore plus la différence entre les villes pauvres et les villes riches)…