Après le Bac…

Alors que l’université Paris 8 est en train de sombrer, l’université Paris 13 et notamment l’IUT de Saint-Denis (qui dépend de Paris 13) font le plein des demandes d’inscriptions dans leurs formations. (voir sur le blog : https://www.saintdenismaville.fr/paris-8-au-bord-du-chaos/)
Et c’est plus généralement la ruée des futurs bacheliers vers les IUT, les BTS, les classes prépas aux grandes écoles, et vers toutes les sortes de formations sélectives dans leur recrutement.
Un article de « L’Obs », paru ce 15 mai, permet, entre autres, d’informer sur ce mouvement de fonds des lycéens et de leurs parents.
Voici quelques extraits de ce long article : « Vœux d’affectation sur Parcoursup : les lycéens n’ont même pas peur de la sélection ! » (« L’Obs » le 15 mai 2018) :
IUT, BTS, prépas : les lycéens optent pour la sélection
C’est une des plus grandes surprises de Parcoursup. Depuis des années, les filières sélectives – BTS, IUT, prépas et écoles post-bac – augmentent sans cesse leur part de marché, au point de recruter aujourd’hui plus de la moitié des néo-bacheliers. Mais cette année 2018 est exceptionnelle. Le nombre de candidats ayant émis au moins un vœu en IUT, en BTS et en prépa, a augmenté respectivement de 25,9%, de 15,5% et de 11,7%, et les formations sélectives concentrent à elles seules les deux tiers des vœux.(…)
Lettres et sciences humaines : peu attractives
Faut-il y voir un lien ? Les filières les plus mobilisées contre la réforme sont celles qui perdent le plus de plumes avec la mise en place de Parcoursup. En géographie, lettres, sciences du langage, le nombre de vœux émis par les lycéens dépasse souvent de justesse les capacités d’accueil, sachant que tous les candidats ne répondront pas à l’appel, puisqu’ils peuvent émettre jusqu’à 10 vœux d’affectation. Les candidatures en histoire et en sociologie chutent également de manière vertigineuse dans plusieurs facultés (…)
Pour les facs spécialisées en sciences sociales, la potion est amère, notamment en Ile-de-France où l’offre est particulièrement étoffée. Paris-8 la rebelle, bloquée depuis un mois et demi, perd ainsi 55% de ses candidats par rapport à 2017. (…)
Les données de Parcoursup offrent un éclairage intéressant sur les choix d’orientation. Mais l’heure de vérité arrivera après le 22 mai, lorsque les lycéens vont recevoir les réponses des facs (oui ou non pour les filières sélectives, oui ou « en attente » pour les licences générales) et y répondre à leur tour en fonction de leurs préférences. « Avec un système pareil, il est difficile de savoir comment les inscriptions se répartiront in fine, surtout en Ile-de-France, où plusieurs établissements offrent les mêmes formations » (…)
La situation est d’autant plus opaque que les préférences initiales des lycéens peuvent évoluer du fait de l’actualité. « Quel va être l’impact du blocage de l’université et de l’annulation des examens sur les choix finaux des candidats ? », s’inquiète une prof de droit de Nanterre. « Si la majorité silencieuse est contre le mouvement, on risque de le payer chèrement. » Les jeunes pro-Parcoursup s’expriment peu dans le débat public, mais, de fait, ils peuvent voter avec les pieds.
« Pour les facs spécialisées en sciences sociales, la potion est amère, notamment en Ile-de-France où l’offre est particulièrement étoffée. Paris-8 la rebelle, bloquée depuis un mois et demi, perd ainsi 55% de ses candidats par rapport à 2017. … « Mais la force de Paris-8, c’était de réunir des Parisiens et des lycéens du 93 pour qui la fac était d’abord un établissement de proximité », dit Stéphane Bonnery, enseignant en sciences de l’éducation. « Ce sont ces jeunes qui apparemment se sont détournés de nous, on ne peut pas s’en réjouir. » »(L’Obs – 15 mai)
Quelle surprise ! Pendant que des fils et filles à papa jouent les Che Guevara de tee-shirt en bloquant l’Université Paris 8, en dégradant ses locaux et en organisant des réunions racistes, les futurs bacheliers des classes populaires de banlieue font leurs choix d’avenir en toute connaissance de cause. Finalement, l’information sur les exactions des bloqueurs et souilleurs de Paris 8 semble avoir aidé les futurs étudiants à faire les bons choix.
Etant enseignant en IUT, nous croulons sous les dossiers de candidatures émanant d’étudiants d’origines modestes.
Victime de son succès les filières DUT qui sont très sélectives permettent à des étudiants d’être très bien formés et de prétendre par la suite à des formations de type Master très prisées des entreprises.
L’université Paris 8 est une vaste rigolade et pour tout vous dire nous avons fait le choix de ne plus prendre d’étudiants L2 de Paris 8 dans les Licence techniques de notre iut . Les niveaux sont déplorables et les taux d’échecs très importants (beaucoup d’abandons).
Ce qui est intéressant dans votre témoignage et qui corrobore mon appréciation mitigée de Parcoursup, c’est le très faible niveau de certains bacheliers.
Les L2 universitaires qui candidatent en IUT en fin de L2 sont quasiment à 100 % des étudiants qui ont en plus repiqué leur L1 (redoublé) … ce qui fait 3 années universitaires de perdues + derrière une ou plusieurs années en IUT également perdues d’après votre témoignage ! Du gâchis pour ces étudiants et pour la société …
« Parcoursup » n’est certainement pas parfait, mais une enquête nationale sur les étudiants entrés dans les universités en 2014 est à la fois révélatrice et terrible quant aux conséquences de l’ancien système d’accès à l’enseignement supérieur, particulièrement au détriment des jeunes issus des milieux populaires.
On apprend ainsi que :
– sur 31.085 bacheliers technologiques inscrits en première année de licence (L1), il n’y en a que 4.813 qui sont passés en deuxième année (L2), soit 15,5 %
– sur 18.959 bacheliers professionnels, seuls 1.214 ont été admis en L2, soit 6,4 %
– sur l’ensemble des étudiants entrés en 2014 dans les universités, environ la moitié (49,4 %) des bacheliers originaires de milieux favorisés est admise en L2, mais seulement 31,2 % des bacheliers issus des classes défavorisées.
Il était donc clair que l’entrée dans les universités sans orientation pénalise prioritairement les étudiants qui proviennent des milieux populaires.
https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/0301676262747-acces-libre-a-luniversite-les-dindons-de-la-farce-2177067.php
Nous n’avons plus beaucoup de temps attendre … mardi prochain (22 mai), chaque futur bachelier va recevoir par mail de Parcoursup le résultat de leurs vœux … Nous verrons si la première moulinette (alias algorithme) a bien fonctionné …
Pour les futurs bacheliers, un palmarès des IUT les plus appréciés, par spécialité, pour éclairer leur choix d’inscription :
https://www.letudiant.fr/etudes/btsdut/palmares-2018-des-iut-dut-les-plus-attractifs-de-france.html
Et les IUT qui dépendent de l’université Paris 13 sont particulièrement bien placés :
https://www.univ-paris13.fr/iut-de-luniversite-paris-13-parmi-plus-attractifs-de-france/
Environ la moitié des futurs bacheliers ont ce soir, 22 mai, obtenu satisfaction sur leurs voeux d’inscription.
Pour les autres, quelques précisions :
– si vous avez une ou plusieurs réponse « en attente », vous pourrez obtenir une ou des propositions d’admission sur ces voeux à compter de mercredi 23 mai, et jusqu’au 5 septembre, si suffisamment de places se sont libérées d’ici là.
– le « oui – en attente », dans les filières sélectives (CPGE, DUT, BTS…) comme à l’université, signifie que votre dossier est accepté mais que vous avez été placé sur liste d’attente, autrement dit que d’autres avait un meilleur dossier que vous. Vos chances dépendent de votre position dans la liste d’attente. Beaucoup de candidats sont sur liste d’attente ce soir, et les désistements peuvent vous faire remonter très vite dans le classement.
– le « oui si » signifie que vous êtes accepté dans la formation, à condition que vous acceptiez un aménagement de celle-ci (remise à niveau, licence en 4 ans, etc.)
Pour le moment l’apocalypse prédit par les cassandre (voire même pour certains souhaiter méchamment) n’a pas eu lieu lors de la première « moulinette » Parcoursup du 22 mai 2018.
D’autre part, sur deux cas précis qui m’ont été exposé, il semblerait que les mises à jour au fur et à mesure des choix définitifs des lycéens bénéficiant de plusieurs « oui » fonctionne bien également.
Sur le premier cas, un lycéen qui n’avait que des » en attente » hier à 20 heures, s’est retrouvé avec deux « oui » ce matin à 9 heures.
Sur le second cas, un autre lycéen qui n’avait également que des « en attente » hier à 20 heures, a pu s’apercevoir qu’il était remonté de dizaines de places ce matin et demeure maintenant confiant au moins sur 3 propositions.
Bon … deux cas ce n’est bien entendu pas représentatif … attendons.
Et on peut voir des politiciens minables chercher à affoler des jeunes lycéens et à les pousser dans la rue. Au niveau local on trouve évidemment dans cette opération de manipulation Jean Brafman, le politicien FI.
Mais au niveau national certains ne se gênent pas pour mentir grossièrement. C’est le cas de Benoît Hamon, l’ex-candidat PS aux présidentielles. Il a osé déclaré à France 2 que 400 000 jeunes bacheliers risquent de pas avoir accès à l’enseignement supérieur… alors qu’il sait parfaitement que c’est totalement faux.Chaque bachelier a la garantie avec Parcoursup de pouvoir poursuivre des études dans le supérieur.
Les manoeuvres de ces politiciens sont répugnantes, quand on connaît l’inquiétude des lycéens et de leurs familles dans cette période d’orientation vers l’enseignement supérieur.
http://www.nouvelobs.com/en-direct/a-chaud/49062-parcoursup-parcoursup-hamon-appelle-bacheliers-demander.html
Même si je suis loin d’être fan de Parcoursup, je ne saisis pas la cruauté qui anime Hamon et compagnie à vouloir paniquer des gamins de 17/18 ans !
Dégueulasse …
Une simple info pour les parents et futurs bacheliers qui paniquent et qui lisent ce blog : la première moulinette Parcoursup a eu lieu le 22 mai ; les étudiants bénéficiant de « oui » ont jusqu’au 28 mai inclus pour concrétiser définitivement leur choix. Cela veut dire que le 29 au matin des milliers (j’espère des dizaines de milliers) d’opportunités devraient s’ouvrir.
« Plusieurs garde-fous ont néanmoins été mis en place cette année pour tenter d’accélérer les réponses des candidats. Ils auront tout d’abord un délai pour répondre à leur proposition d’affectation – une semaine jusqu’au 26 juin, puis trois jours, puis vingt-quatre heures à partir du 21 août. S’ils reçoivent plusieurs propositions, ils ne peuvent en accepter qu’une seule, tout en maintenant, s’ils le souhaitent, les vœux sur lesquels ils ont été placés « en attente ».
Autre moyen de libérer des places : les élèves qui seront acceptés dans les 15 % de formations recrutant en dehors de Parcoursup (instituts d’études politiques, instituts d’études en soins infirmiers, etc.) devraient avoir à fournir à celles-ci un justificatif attestant qu’ils se sont bien désinscrits de la plate-forme.
Dernier outil est mis en avant par le ministère pour accompagner les candidats sans proposition : des commissions d’accès à l’enseignement supérieur, pilotées par le rectorat de l’académie, peuvent être saisies dès aujourd’hui par ceux qui n’ont obtenu que des réponses négatives – une situation qui concerne les lycéens n’ayant émis des vœux que pour des filières sélectives (BTS, DUT, classe prépa). Mercredi 23 mai au matin quelque 29 000 candidats concernés avaient déjà reçu un mail leur expliquant comment saisir la commission rectorale. (…) Après le bac, les candidats toujours « en attente », également pour des licences universitaires, pourront requérir, eux aussi, cette aide. »
https://www.lemonde.fr/campus/article/2018/05/23/la-moitie-des-candidats-en-attente-sur-parcoursup_5302963_4401467.html#UTcQvoOBt5J1GckI.99
Ce mercredi 30 mai, sur environ 810 000 futurs bacheliers, plus de 560 000 ont au moins une proposition de place dans l’enseignement supérieur. Le processus d’affectation des élèves se poursuit et la quasi-totalité des bacheliers devraient avoir une place au plus tard le 14 juillet.
http://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/mai_2018/91/1/Indicateurs_publics_955911.pdf
Parcoursup-Indicateurs-30-mai-2018.pdf
A 15 jours du Bac, des politiciens irresponsables n’ont rien trouvé de mieux que de bloquer l’entrée du Lycée Paul Eluard ce jeudi matin, interdisant aux élèves et aux enseignants de pouvoir travailler, pour protester contre Parcoursup (dont ils prétendent déjà qu’il défavoriserait les jeunes de banlieue alors que le processus d’affectation des élèves ne sera terminé que dans un mois et demi, le 14 juillet).
Apparemment, le député de Saint-Denis sud, Coquerel, serait présent et attend, on peut le supposer, les cameras de télé et les journalistes. Cela veut dire surtout que les lycéens d’Eluard sont les otages de la concurrence entre le député FI Coquerel et le député PCF Stéphane Peu, entre les « insoumis » et les communistes, pour l’obtention de la médaille d’or de l’agitation …
Les jeunes de Saint-Denis n’ont vraiment pas de chances !
De désillusion en désillusion… Eric Coquerel s’est fait pourtant très largement allumé pour sa présence au blocage des examens d’Arcueil mais il remet ça à 15 jours du BAC avec les lycéens. Alors qu’on sait que le succès de Paul Eluard, c’est aussi l’accompagnement des professeurs, les révisions dirigées, l’assiduité et le travail des élèves. Mais les caméras et la seconde de gloire comptent plus pour certains que l’avenir de ces enfants. C’est quoi le but de la manoeuvre ? Faire baisser les résultats de Paul Eluard ? Eviter d’avoir trop de bacheliers dionysiens ? Pourquoi ne pas faire cette manifestation devant un lycée parisien bien doté ? Une honte.
Dire que j’avais classé Coquerel dans les « modérés » avec Corbière au sein de LFI !
L’arnaque … Il est pire qu’Autain et Obono …
J’ose espérer que le but de la manœuvre n’est pas de faire baisser les bons résultats de Paul Eluard, se serait criminel pour l’avenir des lycéens. Mais l’ego de ce triste sire est surdimensionné… Et les dommages causés, il s’en fout ! Les lycéens empêchés de passer leurs épreuves , il s’en moque, mais on l’a vu !!! Peu importe les moyens utilisés il faut que l’on parle de l' »agité du bocal »!
A part manifester, vociférer de son siège à l’Assemblée nationale, le jour des questions au Gouvernement sous l’œil des caméras, qu’a-t-il fait sur la circonscription ? Pour les habitants, rien !!!
Stéphane Peu dont on peut contester certaines attitudes a au moins le mérite de travailler au rapport parlementaire sur les banlieues .
Eric Coquerel a fait son numéro, il est allé pavoiser à la mairie à côté de Russier, puis il est parti…
https://www.facebook.com/EricCoquerelPG/videos/1693526600742396/
Les médias remercient les organisateurs (FI, JC, PCF ) de cette opération de communication et continueront de nourrir les inquiétudes des lycéens pour obtenir une info plus chaude , car un petit blocage d’une matinée avec à peine une quarantaine de lycéens c’est quand même un peu court pour faire un sujet !…
Ce qui est triste c’est que devait se tenir l’après midi la fête des talents où les élèves allaient présenter des spectacles de théâtre et de musique, et où allaient être recompensés les élèves méritants. En raison du blocage la fête a été annulée.
En même temps on peut compter sur certains profs pour mettre de l’huile sur le feu….
info navrante supplémentaire qui souligne encore le cynisme de cette opération « comm » sans aucune considération pour les lycéens.
Dès ce soir, « Le Monde » relaie l’information avec un article sous le titre : « Parcoursup accusé de discrimination, un lycée bloqué »
LE MONDE | 31.05.2018 à 19h52 |Par Rédaction Snapchat – Le Monde
L’article n’a évidemment (il n’est même pas signé d’un journaliste…) aucun recul critique et ses seules sources sont le syndicat « Sud-Education » et « France insoumise ». Le dernier paragraphe donne quand même ce qui semble être un communiqué du ministère. Voici l’extrait :
« Le ministère dément
L’administration a répondu aux lycéens qui se sentent discriminés : le rectorat ne voit rien d’inquiétant dans les chiffres communiqués par le proviseur du lycée Paul-Eluard et demande aux élèves d’être patients.
La ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a aussi répondu au député Stéphane Troussel par une lettre dans laquelle elle précise que l’objectif de la loi relative à l’orientation et à la réussite des étudiants (ORE), qui met en place ce processus d’admission à l’université, est justement de résoudre les inégalités. Elle y assure que le système fonctionne : « Un lycéen de Seine-Saint-Denis qui souhaite rejoindre une licence de psychologie, de Paces ou de Staps à Paris ou à Versailles est traité à égalité avec un lycéen issu des lycées de Paris ou de Versailles. » »
https://abonnes.lemonde.fr/education/article/2018/05/31/parcoursup-accuse-de-discrimination-un-lycee-bloque_5307792_1473685.html
Mais un abonné du « Monde » ajoute, à la suite de cet article, un commentaire judicieux sur une information que « Le Monde » ne semble pas vouloir évoquée :
« Il faudra alors nous expliquer pourquoi des élèves des « prestigieux » lycées parisiens du 5ème arrondissement se sont regroupés en début de semaine pour faire un sit-in afin de protester contre l’absence totale de réponses positives (y compris pour des filières non sélectives à l’université)… mais que fait FI 😉 »
Ce vendredi 8 juin, les indicateurs de Parcoursup précisent que sur environ 812 053 candidats, 615 173 (soit 75,8 %) ont une ou plusieurs propositions de place dans l’enseignement supérieur. Peu à peu, ils vont libérer des places en faisant un choix définitif d’affectation, au profit des 196 880 candidats qui sont en attente d’une place.
Il faut rappeler que le taux de réussite au baccalauréat ces dernières années était d’environ 88%. Le processus d’affectation des élèves continue et la quasi-totalité des bacheliers devraient donc avoir une place au plus tard le 14 juillet.
http://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/juin_2018/50/6/Indicateurs8juin_962506.pdf
… Sûrement mais la « non hiérarchisation » des vœux dans Parcoursup (contrairement à APB) va entrainer un pourcentage non négligeable d’étudiants vers des facs et des filières où « il reste de la place ».
Des étudiants qui vont se retrouver dans une fac de second choix (pour eux) additionnée d’une filière de récupération, cela ne va pas arranger « la guillotine » des licences 1ère année (L1).
Il y a des aménagements à revoir dans Parcoursup …
Sur le point que vous signalez – « Des étudiants qui vont se retrouver dans une fac de second choix (pour eux)… » – je ne vois pas en quoi APB était différent.
Par contre je vois dans Parcoursup un avantage pour les étudiants dont les dossiers sont faibles : c’est qu’ils seront orientés vers des filières où ils ont éventuellement une possibilité de réussite. Alors qu’avec APB on poussait les murs pour accueillir dans les filières en tension (STAPS, Psycho, Droit, etc…) ces candidats avec des taux d’échecs monstrueux en fin de 1ère année, et, ces dernières années, on a fini par procéder à des tirages au sort des candidats pour l’inscription dans ces filières. Le hasard faisant rarement bien les choses, cela n’a pas amélioré les taux d’échec tout en créant des déceptions pour les candidats motivés et capables de réussir que le tirage au sort avaient éliminés.
Que ce soit Parcoursup ou APB, les intervenants sont assis sur leurs contradictions !
Les mêmes qui sont pour la sectorisation (carte scolaire) dans le secondaire donc pour un melting pot des élèves (et cela peut se défendre) … sont contre la sectorisation inclus dans Parcoursup ( mais quel est le pourcentage dans la moulinette/algorithme ? … c’est un secret ?) parce que cela freinerait l’accès aux Campus parisiens plus « nobles » !!!
Mais pour moi, tout cela est un faux débat, le souci est en amont … un étudiant qui a son bac à l’arrache avec un 10 de moyenne a 80 % de chance de se planter dans le supérieur s’il ne bénéficie pas d’une « vraie » mise à niveau.
Mourad, vous avez raison. Parcoursup, comme le faisait déjà APB, bute en Île-de-France sur la volonté de sectoriser les futurs étudiants par rapport à leurs académies d’origine. Volonté de qui ? Certainement pas des enseignants des universités parisiennes qui, au contraire, voudraient bien accueillir les meilleurs élèves de toute la région parisienne. Non, cela est dû à une forte pression des universités situées hors de Paris qui veulent retenir des bons élèves par la sectorisation. Le Rectorat de Paris applique donc des quotas réduisant les arrivées possibles d’élèves de banlieue vers Paris au profit des universités de banlieue.
Le mythe de l’égalité de la qualité des formations entre universités doit être sauvegardé à tout prix par les institutions. Pour cela, la liberté de choix des bons élèves de banlieue est donc fortement réduite. Du moins, pour ceux qui n’ont pas préféré directement postuler dans les filières sélectives (tels que les classes préparatoires aux grandes écoles ou les IUT), où la sectorisation ne joue pas et où ils ont même un petit avantage en tant que boursiers.
Voici des extraits de deux articles du « Figaro » qui donne une idée de la situation :
Le système précédent, APB, privilégiait déjà en toute discrétion les bacheliers de l’académie d’origine pour équilibrer les flux d’étudiants. Mais les chiffres de Parcoursup que Le Figaro s’est procurés mettent pour la première fois en évidence à quel point l’enseignement supérieur parisien exclut les lycéens de banlieue, y compris lorsqu’ils sont bons élèves, en raison du système de sectorisation. (…)
Si, malgré leurs 16 ou 17 de moyenne, les élèves banlieusards se retrouvent dans les bas-fonds des listes d’attente, c’est parce qu’ils ont candidaté dans des formations très demandées, dans lesquelles le recteur a fixé un quota de candidats non parisiens. Il s’agit aussi de répondre à la demande des facs de banlieue, qui veulent retenir les meilleurs. (…)
http://premium.lefigaro.fr/actualite-france/2018/06/10/01016-20180610ARTFIG00151-parcoursup-comment-paris-evince-les-lyceens-de-banlieue.php
On les a peu entendus jusque-là au sujet de Parcoursup mais certains professeurs d’université se disent «décontenancés», voire «dépités» par les subtilités de la plate-forme informatique destinée à orienter les lycéens dans l’enseignement supérieur. En cause, les taux imposés des lycéens «hors secteur» qui ont fortement modifié leurs classements locaux. (…)
Pourquoi cette licence n’a-t-elle droit cette année qu’à 3 % de bacheliers hors secteur? Pour le rectorat, c’est la seule vraie filière de chimie identifiée dans Paris intra-muros. Il faut donc la réserver pour l’essentiel aux Parisiens. Et ne pas vider les facs de banlieue de leurs premiers de classe. (…)
http://etudiant.lefigaro.fr/article/parcoursup-l-ire-des-profs-de-paris-diderot_57d4384c-6ccb-11e8-9dc3-e33fd227be33/
Un article dans « Le Monde » permet de faire le point sur l’accès des élèves de banlieue aux universités parisiennes et parle notamment du Lycée Paul Eluard de Saint-Denis.
Extraits :
Plus d’un tiers des lycéens de banlieue inscrits à Parcoursup ont reçu une proposition dans un établissement parisien, selon les chiffres du rectorat de Paris. (…)
« on voit déjà les résultats [du nouveau système] puisque l’an dernier en fin de processus c’était à peu près un jeune sur cinq de Créteil ou Versailles qui pouvait étudier à Paris », tandis que « cette année, on est déjà à plus d’un tiers »
[Le recteur de l’académie de Créteil, Daniel Auverlot] se dit lui aussi « perplexe » quant à l’idée que « les élèves de la Seine-Saint-Denis ont été désavantagés. Nous avons des remontées par les proviseurs qui montrent qu’il n’y a pas de différence entre les trois départements de l’académie » (Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Seine-et-Marne), a-t-il dit à l’AFP. (…)
« Concernant le lycée Paul-Eluard à Saint-Denis, devant lesquels des élèves avaient manifesté pour dénoncer Parcoursup, « plus de 70 % de jeunes ont eu une proposition », a dit le recteur » (…)
https://abonnes.lemonde.fr/campus/article/2018/06/14/parcoursup-plus-d-un-tiers-des-lyceens-de-banlieue-ont-recu-une-proposition-a-paris-selon-le-ministere_5314937_4401467.html
Méconnaissance de l’enseignement supérieur ou mensonges délibérés ?… Un article du JSD veut rendre compte de difficultés d’accès à l’enseignement supérieur pour des élèves des lycées de Saint-Denis, cherchant ainsi à mettre en cause la procédure « Parcousup »: http://www.lejsd.com/content/parcoursup-du-combattant
Le problème est que la journaliste du JSD crée – sciemment ? – la confusion en mélangeant accès aux universités désormais encadré par « Parcoursup » et recrutement dans les filières sélectives (IUT, BTS , classes prépas etc,…) qui sont sélectives depuis toujours, par définition. Et sur ces dernières, dont les critères sont bien connus, elle veut nous faire trouver scandaleux qu’un bachelier de section générale S soit préféré à un bachelier professionnel dans un DUT à fort contenu mathématique !
Le plus étonnant est que la journaliste s’étonne des refus (et des probables réorientations qui seront proposées dont, bien sûr, elle ne dit pas un mot) pour l’entrée dans des filières universitaires (mais on ne saura pas lesquelles…) de bacheliers professionnels ou technologiques.
Un minimum d’honnêteté à ce sujet serait de rappeler que le taux d’échec des bacheliers technologique dans les filières universitaires dépassait les 70% et le taux d’échec des bacheliers professionnels y dépassait les 90 à 95% ! Leur réussite dans l’enseignement supérieur nécessite donc des orientations différentes, ce que rend possible Parcoursup.
Au-delà de cet article, un constat commence à se dégager : Parcoursup prend en compte une réalité bien établie, le fait qu’il ne suffit pas d’avoir le bac pour réussir dans n’importe quelle filière de l’enseignement supérieur, et donc que la formation acquise en seconde, première et terminale est décisive pour la suite dans l’enseignement supérieur.
L’autre constat est que Parcoursup va permettre d’éviter à des dizaines de milliers de bacheliers, notamment dans les séries technologiques et professionnelles, de se lancer dans des études sans issue où l’échec est quasiment certain et va leur permettre d’être orientés vers des formations où ces jeunes ont de réelles chances de réussir.
Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, dans « Le Figaro », fait le point sur Parcoursup au 29 juin 2018. On peut constater que contrairement aux déclarations alarmistes ou ouvertement mensongères des opposants à la réforme, Parcoursup permet une nette amélioration de l’accès à l’enseignement supérieur, y compris pour les jeunes bacheliers dionysiens.
Un bémol doit être mis cependant à ces déclarations de la ministre qui, se voulant rassurante pour les universitaires, déclarent qu’il n’y a pas de différences dans la qualité des formations de premier cycle entre les universités, ce qui n’est ni l’opinion des lycéens et de leurs familles (il suffit de regarder le classement des universités selon les demandes sur Parcoursup : http://etudiant.lefigaro.fr/article/le-classement-des-20-universites-les-plus-demandees-sur-parcoursup_3171203c-63e5-11e8-9882-4b8d910f489c/ ), ni surtout l’avis des connaisseurs du monde universitaire !…
Extraits :
« L’an passé à la même époque, «64 % des lycéens avaient accepté leur proposition sur la plateforme. Nous sommes à 80 % aujourd’hui et à plus de 90 % pour les bacheliers généraux». Il s’agit d’un «progrès», puisque la majorité des candidats ont reçu en moyenne trois propositions contre une proposition seulement l’an dernier, affirme-t-elle. » (…)
« Autre polémique, les universités très demandées, à Paris notamment, privilégient les résidents locaux grâce à des quotas fixés par le recteur et le président de l’université (…) «Le nombre d’étudiants hors académies accueillis par les universités est limité, car nous devons veiller à ce qu’un lycéen parisien puisse s’inscrire dans une université proche de chez lui», répond la ministre, affirmant que Parcoursup n’avantage pas plus les Parisiens qu’APB. «L’an dernier, en fin de processus APB, seulement 20 % des jeunes de Créteil ou Versailles pouvaient étudier à Paris, tandis que cette année, on en est déjà à plus de 30 %.» »
« Elle tient aussi à affirmer que «les formations de premier cycle sont bonnes dans tous les établissements. L’endroit où l’on a suivi sa licence n’augure en rien de l’endroit où l’on sera inscrit en master». »
http://premium.lefigaro.fr/politique/2018/06/29/01002-20180629ARTFIG00357-frederique-vidal-tout-le-monde-sera-case-a-la-rentree.php
On sent à quel point cela leur coûte aux journalistes du « service public » de reconnaître que la catastrophe qu’ils annonçaient et espéraient n’a pas eu lieu, bien au contraire ! Même la panique qu’ils ont tentée de créer chez les lycéens avec leurs mensonges n’a eu quasiment aucun écho !
« Parcoursup : sans être totalement satisfaisante, la nouvelle plateforme devrait quand même faire mieux qu’APB »
Une année test réussie pour Parcoursup ? Si l’on tient compte des années précédentes, statistiquement, entre 10 et 12% des candidats vont être recalés au baccalauréat, soit entre 75 et 90 000 élèves. Comme le bac reste la condition obligatoire pour poursuivre des études, dans la majorité des cas, le nombre d’élèves concernés par un échec lors de cette épreuve vont disparaître automatiquement de Parcoursup.
Ainsi, il ne devrait plus rester à l’issue du bac qu’entre 20 et 65 000 élèves sans aucune proposition pour la rentrée prochaine. C’est forcément insatisfaisant, mais ce chiffre sera néanmoins nettement inférieur à celui de l’année précédente : ils étaient 90 000 dans cette situation. De son côté, la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a annoncé mardi 3 juillet, la création de 10 000 places supplémentaires, notamment dans les filières où cela coince encore. Au bout du compte, s’il n’est pas parfait, Parcoursup devrait quand même faire mieux qu’APB.
https://www.francetvinfo.fr/societe/education/parcoursup/parcoursup/parcoursup-sans-etre-totalement-satisfaisante-la-nouvelle-plateforme-devrait-quand-meme-faire-mieux-qu-apb_2836537.html
Oui … mais l’objectif principal recherché par Parcoursup (du moins je l’espère) est de mettre fin à l’échec à l’université (60 % d’échec pour la licence en 4 ans actuellement).
J’attends de voir ce que va donner « l’accompagnement personnalisé » ; compte des lourdeurs du système ( et de ses carences), j’attends … avec beaucoup de scepticisme mais j’espère me tromper bien entendu.
Une bonne nouvelle ! La baisse des frais de scolarité pour les étudiants à la rentrée se confirme.
« Les droits d’inscription universitaires vont baisser à la prochaine rentrée, d’après un courrier envoyé par le ministère de l’enseignement supérieur aux établissements, jeudi 5 juillet (…) Ces droits de scolarité, dont les étudiants s’acquittent pour leur année universitaire – hormis les boursiers – s’élèveront à 170 euros à la prochaine rentrée en licence, contre 184 euros en 2017. En master, il s’agira de 243 euros, contre 256 euros l’an dernier.
[De plus] les nouveaux arrivants à l’université en septembre ne verseront plus de cotisation de sécurité sociale (217 euros), mais s’acquitteront d’une « contribution à la vie étudiante », qui s’élève à 90 euros – hormis les boursiers. »
https://abonnes.lemonde.fr/campus/article/2018/07/06/les-droits-d-inscription-a-l-universite-devraient-legerement-baisser-a-la-rentree-2018_5327419_4401467.html
« Avec Parcoursup, « plus du tiers » des lycéens de Seine-Saint-Denis qui voulaient étudier à Paris ont été pris par une université de la capitale pour la rentrée 2018-2019, a expliqué le recteur, Daniel Auverlot, lors d’une conférence de presse. En comparaison l’an dernier avec l’ancien système, seul « un quart des jeunes du département qui avaient tenté Paris avaient réussi ». Nommé APB, ce système était décrié pour son tirage au sort, qui a désormais disparu. » (…)
« Un président de conseil départemental déclare à qui veut l’entendre que les jeunes de son département seraient lésés. C’est faux, c’est tout simplement faux », a martelé Daniel Auverlot. »
http://www.europe1.fr/societe/parcoursup-plus-de-lyceens-de-seine-saint-denis-orientes-vers-paris-3743909
Et il faut dire que les enseignants et les responsables universitaires parisiens en auraient accueillis encore plus, si le recteur de l’Académie de Paris n’avait pas dû fixer des quotas d’accès pour les lycéens hors-académie aux universités parisiennes ! Les recteurs et les présidents d’universités autour de Paris craignaient en effet une fuite massive des meilleurs élèves vers Paris… et des bacheliers parisiens risquaient de se trouver sans affectation sur Paris.
Concernant Parcoursup, la campagne menée par « France Insoumise », à Saint-Denis notamment, et par Troussel, le président PS du Conseil départemental, accusant les universités parisiennes de faire preuve de racisme en « refusant les bacheliers du 93 » a été particulièrement ignoble, surtout qu’elle s’adressait à des jeunes inquiets et à des parents affolés (et souvent peu au courant des modalités de recrutement dans le supérieur) !
Une fois de plus, on a tenté de manipuler des jeunes en jouant sur le discours de la victimisation ethnique.
C’est d’autant plus répugnant que c’était exactement le contraire qui se passait, le recteur de Paris devant fixer des quotas pour empêcher les universitaires parisiens de faire une razzia des bons élèves de banlieue… Et cela Troussel notamment ne pouvait pas l’ignorer !
Et pour la rentrée 2019 :
« Qu’ils soient rattachés aux académies de Paris, de Versailles ou de Créteil, « tous les futurs étudiants franciliens ont une vocation égale à accéder à toutes les formations d’Ile-de-France, sans distinction entre les trois académies concernées ». C’est ce qu’annonce Frédérique Vidal, ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, mercredi 16 janvier. » (…)
« De par sa taille et l’attractivité de ses établissements, la région-capitale bénéficiait déjà, en 2018, d’un statut particulier. Mais les règles étaient complexes et peu lisibles pour les candidats. Ainsi, 30% des licences franciliennes (dans certaines disciplines en tension comme Staps, Paces et psychologie) avaient été «régionalisées», traitant les candidats des trois académies franciliennes (Créteil, Paris et Versailles) sur un pied d’égalité. Les autres licences avaient conservé un recrutement académique : des quotas « hors académie » s’appliquaient, et à Paris, la demande d’un lycéen de Créteil était traitée de la même manière que celle d’un lycéen de Rennes. Dès cette année, l’Ile-de-France sera donc le secteur de référence pour la mise en œuvre des «taux de mobilité» fixés par les recteurs pour les licences. »(…)
« Mais si nombre d’étudiants ont à gagner dans cette régionalisation du recrutement universitaire, certaines universités de périphérie ne le voient pas d’un si bon œil et craignent que leurs meilleurs bacheliers privilégient la capitale au détriment de leurs formations. Annick Allaigre, présidente de l’université Paris-VIII Vincennes-Saint-Denis, avait défendu le maintien de la sectorisation en 2018, «pour disposer d’une période de transition afin d’expliquer aux étudiants que toute mobilité n’est pas bénéfique, et qu’il peut y avoir une grande chance à rester dans son université de proximité». »(…)
https://www.lemonde.fr/campus/article/2019/01/16/sur-parcoursup-la-fin-de-la-sectorisation-academique-en-ile-de-france-des-2019_5410025_4401467.html