Bobigny : le préfet Leschi dédicace son livre rouge sur la laïcité

L’ancien préfet à l’égalité des chances, Didier Leschi a cosigné avec Régis Debray un livre sur la laïcité. Inspiré par son expérience en Seine Saint Denis, livre rouge liste 38 situations concrètes et vécues (cantines, caricatures, travail dominical, sorties scolaires, mixité, …) avec jurisprudence et recommandations. Il est interviewé par le Parisien sur le respect de la laïcité en Seine-Saint-Denis.
Dans ses recommandations, promouvoir les personnes / associations laïques luttant pour l’égalité. Vu l’attaque contre l’OLSD à St Denis et les diverses accusations d’islamophobie dès que la laïcité est invoquée, on devine que la mairie n’a pas prévu d’agir en ce sens, au contraire…
Bill
EXTRAITS :
[…]Force est de constater que le droit ne peut pas tout résoudre et ne peut pas régler la volonté qui existe dans certains quartiers, entretenus par des regroupements religieux, de contrôler la vie sociale des gens. Le combat politique et idéologique est aussi nécessaire.
[…] Une des difficultés de ce département est l’affaissement des mouvements et courants laïcs. La manifestation la plus importante en est l’écroulement du parti communiste, qui a dominé pendant très longtemps sur le département.
Le tissu laïc s’est effondré en même temps que la crise industrielle frappait le département. C’est sur le vide laissé que prospèrent des associations, des courants religieux qui veulent contrôler l’espace social en ayant des activités qui peuvent être caritatives ou de soutien scolaire par exemple.
[…] la parade ?
D’abord bien connaître le droit et la jurisprudence. La loi de 1905 permet une égalité de traitement entre tous les cultes. […] Le financement public, de la partie non cultuelle est possible.
Second volet de la parade indispensable, la reconstitution du tissu associatif porteur des valeurs d’égalité. C’est ce qui est le plus compliqué.
C’était l’une des missions des délégués du préfet : repérer les associations de terrain parfois mises à l’écart…Il n’y a pas de «prêt à faire». Il faut repérer les bonnes associations et les aider concrètement. En Seine-Saint-Denis, ce mouvement qui vient d’en bas, n’est pas suffisamment fort. Les associations qui existent souffrent souvent d’un problème de relève, tandis que les associations salafistes ont un public jeune. La réponse n’est pas simple et ne pourra se faire que sur la durée. La Révolution française, le mouvement des Lumières a duré des dizaines d’années.
[…] Il faut qu’on soit capable de stabiliser les personnes qui ont une conscience laïque et d’en faire venir de nouvelles. Cela passe aussi par la qualité de l’habitat, l’éducation… Aujourd’hui, la moitié des enseignants des écoles et trois quarts des enseignants du secondaire de Seine-Saint-Denis n’habitent pas le département. Or n’oublions pas que ce sont eux qui ont porté le tissu laïc. Nous avons tenté de changer la donne, en proposant des conventions avec les bailleurs, mais ça fonctionne difficilement. Il y a une responsabilité collective.
Carole Sterlé
«La Laïcité au quotidien, guide pratique», Folio, 154 pages. Dédicace ce jeudi à 18 h 30 à la Librairie, 23 boulevard Lénine à Bobigny.
Source Le Parisien : Bobigny : le préfet Leschi dédicace son livre rouge sur la laïcité
Sans aucune complaisance envers les vrais radicaux islamistes et leurs dérives sectaires, la compréhension et le dialogue entre français quelle que soit leur origine ou leur confession est la voie qui devrait nous éloigner du piège tendu par les terroristes : nous faire nous dresser les uns contre les autres.
Les principes de la laïcité républicaine (loi 1905) est le socle pour tout citoyen français d’exercer sa religion dans l’état privé et sur l’espace public de ne pas empiéter
sur « l’espace » de l’autre . La laïcité garantit que, tout en étant différent les uns des autres, nous
pouvons partager tous les lieux publics en évitant tout repli communautaire.
En effet c’est très dommage que, les professeurs, éducateurs et pédagogues n’habitent plus
à l’endroit où ils exercent leur profession, une volonté de diversité sociale constiturait une des solutions. Valérie Pécresse à mon grand étonnement, sur la Région Parisienne a pris, elle aussi, des mesures pour privilégier la mixité sociale en pénalisant tout construction de logements sociaux dans les communes qui dépassaient un certain quota (plus de 40 % ? je crois)
Bonjour Gabriella,
vous dites : « En effet c’est très dommage que, les professeurs, éducateurs et pédagogues n’habitent plus
à l’endroit où ils exercent leur profession » : il me semble quand même que pas mal de professeurs dionysiens vivent dans la ville, j’en connais au moins une dizaine et moi-même, avant de partir par ras-le-bol de la dégradation de la vie quotidienne, y compris celle de mes élèves, j’ai vécu 20 ans en ville et œuvré au quotidien avec mes collègues ( transmettre les savoirs, éduquer) pour émanciper les jeunes dont j’avais la responsabilité.
Mais comment continuer longtemps lorsque de plus en plus nombreux sont ceux parmi vos élèves qui prennent part à des trafics, affirment des convictions si éloignées de nos valeurs, contestent les contenus d’enseignement, si vous ne vous sentez pas bien vous-même dans la ville que vous partagez avec eux ?
Les dix dernières années avant mon assez récent départ, alors que j’entretenais une excellente relation pédagogique, et même humaine, avec la plupart de ces jeunes, il m’a été de plus en plus pénible de simplement vivre au quotidien dans cette ville de relégation que devenait Saint Denis.
J’ai vu monter en puissance la délinquance, la violence verbale, les radicalisations religieuses. J’ai vu importer (parfois par les responsables politiques eux mêmes, par clientélisme) des conflits qui n’ont rien à voir avec la problématique de nos banlieues, j’ai vu prospérer un discours victimaire relayé par certains groupes politiques pour qui j’avais autrefois de la sympathie et encourager le communautarisme le plus régressif, augmenter les risques pour les femmes.
Bref, j’ai fui pour être utile ailleurs. Qu’on ne vienne pas dire, qu’après 25 ans de travail ici par conviction, je suis parti pour abandonner le combat.
Je suis parti par pessimisme quant à l’évolution des pratiques municipales et politiques en général.
Je laisse ici un lien pour une interview de Malek Boutih, qui me semble prendre la mesure des problèmes.
http://www.rtl.fr/actu/politique/attentats-a-bruxelles-a-suffit-les-minutes-de-silence-comme-simple-bilan-politique-dit-malek-boutih-7782520248
Bien à vous et courage pour les combats à venir, car il y en aura.
@Thierry,
Vous avez raison, il y encore des enseignants dionysiens qui habitent Saint-Denis et je suis sûre que vous n’avez jamais abandonné le combat , si vous êtes le Thierry qui a déjà témoigné sur ce blog , votre parcours d’enseignant a dû être exemplaire et je vous félicite ‘avoir « œuvrer » pendant 25 ans. Quand on a vécu longtemps à Saint-Denis ou que l’on y vit encore, on se demande comment on en est arrivé là .
Je suis entièrement d’accord avec ce qu’à dit Malek Boutih. Quand il était président d’SOS Racisme, il y a déjà une quinzaine d’années, il avait, déjà, dénoncé la terreur qu’exerçaient les petits caïds des cités, et disait que la police devait aller les déloger . Malheureusement la responsabilité des élus politiques est largement engagée lorsque les uns paient des amendes ,qui peuvent être très importantes (un million pour Saint-Maur des Fossés) pour ne pas favoriser la mixité sociale et les autres, comme ceux de notre ville qui développent la construction de logements sociaux dont le quota doit être de plus de 40% . Hier à l’émission « Des paroles et des Actes » le maire de Molenbeck expliquait qu’il n’avait rien vu venir ,et celui de Sevran disait qu’il ne pouvait pas fermer » une salle musulmane « , depuis, les derniers évènements, la salle est en train d’être murée. Ces aveux d’impuissance font mieux comprendre pourquoi malheureusement les abstentionnistes sont de plus en plus importants . Et pendant ce temps le FN progresse parce que, lui promet à qui peut bien le croire, que tous les problèmes de notre pays et de l’Europe vont se solutionner comme par magie et
notamment l’islamisme radical et moi aussi je suis persuadée que les terroristes veulent arriver
à dresser les français les uns contre les autres et souhaitent une guerre civile. Pour quelles raisons la France , qui est le pays des droits de l’homme, n’arriverait pas à faire appliquer les lois de la République à l’intérieur de l’Etat de droit , revenir aux valeurs fondamentales de la France des Lumières, et dépasser les petits calculs électoralistes. Il faudrait des élus de bonne volonté, des hommes et des femmes de bonne volonté.
Bien cordialement à vous
.
Un exemple récent montre à quel point les principes laïques et républicains sont menacés par le positionnement idéologique de certains élus (racialiste, identitaire religieux) dans nos banlieues.
Dans le vif débat, au sein de la majorité municipale d’Aubervilliers, sur les modalités financières de mise à disposition d’un terrain par la commune pour la construction d’une mosquée, on a pu entendre ces arguments bien peu républicains de la part d’un élu :
“Fethi Chouder, 13e adjoint (groupe Ensemble) de la majorité, a enfoncé le clou : « Moi-même musulman, ça me déchire le cœur de voir des fidèles prier dans la rue. »” (http://www.leparisien.fr/aubervilliers-93300/aubervilliers-la-future-mosquee-met-le-feu-au-conseil-25-03-2016-5660921.php)
Fethi Chouder est cet élu qui s’était déjà fait remarquer pour se féliciter de l’élection récente de la nouvelle maire d’Aubervilliers en mettant l’accent sur l’origine de Meriem Derkaoui. Pour cela, il a utilisé une nouvelle formule : « l’immigration extra-européenne ». Ce serait la première maire d’Aubervilliers à en être issue. Bien évidemment, Jacques Salvator l’avait devancé en tant qu’issu de l’immigration, mais seulement… intra-européenne. Ce qui dans l’échelle de valeurs de Fethi Chouder semble arriver seulement en second.
Personne à Saint-Denis ne sera surpris d’apprendre que Fethi Chouder signe des tribunes en commun avec Madjid Messaoudene !
Lire l’article « Didier Daeninckx s’exprime sur les attentats islamistes » ici :
http://www.saintdenismaville.com/didier-daeninckx-sexprime-sur-les-attentats-islamistes/
où on retrouve ce maire-adjoint politicien et ses manoeuvres identitaires.
Les Exclusifs dans l’Express du 6 au 12 Avril
IUT de Saint-Denis : un rapport accablant
« Pour le bien de l’IUT (…), il serait souhaitable que M.Mayol envisage de démissionner »Par cette phrase couperet, un prérapport de L’Inspection générale de l’Education nationale, consulté par l’Express, règle le sort du directeur de l’IUT de Saint-Denis, actuellement suspendu de ses fonctions, et dont le mode de management, « fondé sur des relations plus affectives que hiérarchiques » est épinglé. Jean-Loup Salzmann, ex-président de Paris XIII, auquel il s’est confronté, n’est pas épargné par le document. L’université a pu perdre de vue « l’intérêt public » notent les auteurs. A l’origine de cette affaire, une querelle de pouvoir entre collègues, avec pour prétexte une histoire de laïcité à l’université. Il y a eu plusieurs dépôts de plainte ayant donné lieu à des procédures disciplinaires et judiciaires. La plupart sont encore en cours. Seule solution pour l’administration : éloigner les principaux protagonistes de ce psychodrame. Toxique, il déteint aujourd’hui sur l’élection en cours du nouveau président de Paris XIII. Samuel Mayol s’est porté candidat. Il a été empêcher de pénétrer dans l’enceinte de l’université pour y faire campagne et a déposé un recours au tribunal administratif. Ses proches dénoncent une manœuvre de Jean-Loup Salzmann »