Déchéance de scolarité dans les écoles de Seine-Saint-Denis | Le Club de Mediapart

En parallèle de la mobilisation des enseignants mardi dernier, un autre mouvement, de parents d’élèves cette fois, prend de l’ampleur. Loin de la réforme du collège ou des salaires gelés, c’est plus prosaïquement du non-remplacement des enseignants en Seine-Saint-Denis qu’il est question.
Source : Déchéance de scolarité dans les écoles de Seine-Saint-Denis | Le Club de Mediapart
Malgré les 9 mesures annoncées pour l’académie de Créteil et une rentrée de septembre correcte mais sous étroit contrôle, la situation s’est vite dégradée et les enfants se sont rapidement retrouvés sans remplaçant. Nos écoles qui sont pour beaucoup en zone REP ont des classes surchargées car les autres professeurs accueillent les élèves sans remplaçant, les réseaux RASED sont toujours sinistrés, les psychologues absents… et les professeurs craquent. Car, cerise sur le gâteau, pour pallier la pénurie, le recrutement n’est pas très exigeant sur l’expérience ou même la formation initiale et l’accompagnement pas à la hauteur. Ne parlons même pas de la réforme des collèges qui prive les élèves de filières « élitistes » faute de moyens suffisants (contrairement aux élèves parisiens…).
Le Défenseur des Droits, suite à la plainte déposée par les Bonnets d’Ane, avait reconnu la situation anormale et la discrimination subie par les élèves du 93. Suite à la « bonne rentrée » (cad un enseignant dans chaque classe, les exigences ne sont pas astronomiques…), il avait appelé à maintenir la vigilance. Il ne doit pas être déçu…
Face à la situation lamentable de plusieurs écoles, les parents ont repris la mobilisation. Malheureusement, le dialogue est rompue entre l’Académie et les représentants des parents d’élèves. Après une occupation des locaux dans l’espoir d’obtenir un RDV réclamé depuis le mois de décembre, parents, enfants et enseignants sont repartis avec une date de réunion. Malheureusement, au lieu de parler scolarité, recrutements, remplaçants et réussite des enfants, les parents ont appris que l’Académie portait plainte contre eux.
L’établissement privé de St Denis ne cesse de voir les demandes d’admission augmentées et des parents désespérés d’avoir une place pour leur enfant, pas étonnant quand on voit les difficultés pour un enfant d’avoir une scolarité normale dans cette académie. Cette énorme injustice a de graves conséquences sur tout notre territoire. Notre département sacrifie sa jeunesse, quels sont les espoirs d’avenir et de développement si l’éducation n’est pas au rendez-vous ?
Bill
Dans l’article de Mediapart cité, le Président de la FCPE déclare qu’il n’est plus possible pour un enfant de Seine Saint Denis d’intégrer les grandes écoles (sauf par le recrutement de « discrimination positive » de Sciences Po). C’est faux ! C’est difficile évidemment mais pas plus (et même certainement moins) que pour un enfant d’un département peu urbanisé en province. Il existe dans le 93 des classes préparatoires aux concours des grandes écoles dans plusieurs lycées (par exemple à Paul-Eluard à Saint-Denis pour les écoles d’ingénieurs), proches donc des lycéens du 93. Et les classes prépas de toute la région parisienne recrutent des bacheliers issus du 93. De plus, les grandes écoles recrutent aussi à Bac+2 (IUT, BTS) et à Bac+3 (licences universitaires), formations qui sont très présentes dans le 93.
Ce discours excessif et victimaire, dont abusent certains dans le 93, provoque des ravages auprès des élèves du département puisqu’on leur répète constamment qu’ils n’ont aucune chance ou quasiment de connaître une réussite scolaire. Les enseignants qui sont conscients des difficultés mais aussi des possibilités de parcours de réussite pour les élèves travailleurs se sentent trahis par ces déclarations mensongères. Celles-ci n’aboutissent qu’à déresponsabiliser et décourager les élèves. On voudrait enfermer les jeunes du 93 dans un ghetto qu’on ne s’y prendrait pas autrement !