Droits de l’enfant

Nous publions ci-dessous une tribune d’une médecin exerçant à Saint-Denis qui s’indigne d’une évolution inquiétante, perceptible dans nos rues du centre-ville :
Le spectacle de la rue donne la mesure de l’air du temps : c’est ainsi que depuis un an environ, on commence à constater la présence, dans la rue de certaines communes françaises, de toutes petites filles voilées (du voile encadrant l’intégralité du visage et du cou à l’abaya, tenue large, masquant toute autre partie du corps de l’enfant en dehors du visage). Leur âge? Entre 4 et 8 ans !
Il y a quinze ans, si nous regardions distraitement, nous pouvions ne pas prêter attention à l’apparition timide du foulard coloré, enserrant la chevelure, laissant cou et visage nus. Puis peu à peu, chez la femme nubile, le cou, puis le corps se sont soustraits au regard et aujourd’hui, dans certaines villes ou quartiers, la tenue de la femme islamiste comporte à minima un voile couvrant front et cou. Un nombre non négligeable de femmes portent désormais des abayas, tenue monocolore, englobant toute partie du corps, ne laissant visible que le visage et les mains (celles- ci pouvant même se dissimuler au regard par le port de gants).
Nous ne pouvons donc manquer d’établir des similitudes entre l’évolution de la tenue chez les femmes adultes et ce qui pourrait se voir dans quinze ans auprès d’une population d’enfants et d’adolescentes…..
Lorsque les femmes adultes ont été interrogées sur la raison de ce port de tenue, elles ont souvent invoqué « leur libre arbitre, leur choix personnel, mûrement réfléchi, en absence de toute pression de la communauté ou des meneurs d’âme ». Soit…. on n’en est pas vraiment convaincu, mais qu’en est-il alors du libre arbitre et du choix personnel de l’enfant ?… L’enfant, qui, selon la Convention des Droits de l’enfant de 1989, « en raison de son manque de maturité physique et intellectuelle, a besoin d’une protection spéciale et de soins spéciaux »…
Ce sont aux adultes référents, parents le plus souvent, « qu’il importe de préparer pleinement l’enfant à avoir une vie individuelle dans la société, de l’élever dans l’esprit des idéaux proclamés dans la charte des Nations Unies et en particulier, dans un esprit de paix, de dignité, de tolérance, de liberté, d’égalité et de solidarité ». Il apparaît dès lors, fort peu probable que les foulards et abayas portés par ces encore rares petites filles relèvent de leur propre liberté d’expression, de pensée, de religion, dont elles ne peuvent être pourvues à ces si jeunes âges.
Refusons le voilement des fillettes ! Exigeons des adultes responsables, des parents, qu’ils respectent la Convention des Droits de l’enfant !
Moi aussi je me pose des questions. Il est vrai que pour l’instant, je croise principalement 2 familles où les petites filles sont voilées (et même en abaya). Ca me choque à chaque fois, effectivement où est le libre arbitre ?
J’ai une autre interrogation. Comment réagir quand on sait qu’une petite fille n’a plus le droit d’aller au centre de loisirs pour ne pas participer à l’activité piscine ? Où encore quand elle n’a pas le droit de montrer ses jambes nues et donc doit porter un pantalon sous sa jupe même en été ? Et bien sûr elle a des remarques répétées des parents qui choquent ses copains, particulièrement les non-musulmans. Au final, avec les interdits qu’elle a, elle se retrouve coupée de ses copains avec qui elle ne peut partager toutes les activités et elle n’a pas encore 10 ans. C’est difficile de voir ça et en même temps, ses parents l’aiment et s’occupent d’elle, elle n’est pas maltraitée, c’est juste qu’elle est forcée à suivre le sectarisme de ces parents et qu’en conséquence, elle n’a pas une enfance normale pour une française. C’est inquiétant pour son avenir et ça fait mal au coeur de voir une petite fille réduite à sa condition féminine à un âge où le genre ne devrait pas influer sur les passions et activités.
Première question à se poser : ces enfants sont-ils scolarisés ?
Deuxième question : participent-ils à toutes les activités scolaires (sports, piscine, visites de musées, musique) ?
Troisième question : des signalements peuvent-ils aboutir puisqu’on peut considérer que l’on est face à des dérives sectaires mettant en danger psychologique et moral ces enfants ?
C’est pour cela qu’il existe des écoles coraniques pour que les enfants puissent avoir une scolarité conforme aux vœux de leurs parents, les parents devraient les inscrire quand ils le peuvent dans ces écoles là. N’oublions pas que dans les écoles et collèges privés catholiques, on demande aux parents quelle que soit leur religion ou même s’il n’en ont pas, s’ils veulent que leurs enfants suivent les célébrations qui sont faites pendant les fêtes religieuses: Noël, chemin du carême……
Les pratiques sont diverses dans les écoles privées confessionnelles, mais pour les écoles « sous contrat » (financées par l’Etat), l’enseignement doit être conforme aux programmes officiels et les enseignants titulaires du privé sont recrutés par concours avec des jurys de l’Education nationale. Ce n’est pas un enseignement confessionnel qui y est délivré. Ce qu’on appelle les « écoles coraniques » n’a rien à voir avec l’enseignement, c’est l’équivalent, dans l’organisation, des séances de « catéchisme » de l’Eglise catholique. Cela relève donc de la liberté de culte garantie par la laïcité républicaine et absolument pas de l’Education nationale.
Par contre, il existe des établissements d’enseignement privés musulmans, dont quelques uns sont sous contrat et la plupart hors contrat (il faut au moins cinq ans de fonctionnement et des garanties en termes de qualité de l’enseignement pour pouvoir obtenir du ministère d’être sous contrat et les mêmes garanties pour ouvrir un établissement hors contrat). Comme tous les établissements privés confessionnels, il y a toujours le risque de dérives sectaires d’où le nécessaire contrôle du ministère. Il n’a pu éviter que cela se produise, comme il y a quelques années pour un établissement « catholique » hors contrat à Bordeaux, et plus récemment une polémique a concerné un établissement musulman hors contrat à Lille. Un enseignant de philosophie, lui-même musulman, avait dénoncé l’influence intégriste sur le comportement des enseignants et le contenu même de certains cours (alors que cet établissement avait demandé à passer « sous contrat »)…
Cet ex-enseignant de philosophie au Lycée « musulman » Averroes de Lille est Soufiane Zitouni. Il vient de publier son témoignage et l’analyse qu’il fait, en tant que musulman, de l’islamisme dans un livre : « Confessions d’un fils de Marianne et de Mahomet » (Ed. Les Echappés). Il dénonce l’islamisme, ce « mélange malsain d’islam et de politique ». Ce croyant musulman d’obédience soufi déclare également : « Ne soyons pas naïf, le voile est un étendard de l’islamisme. Plus le voile se propage dans la société française, plus l’islamisme gagne du terrain »