Elections départementales 22 et 29 mars : état des lieux du Parisien
Le Parisien publie aujourd’hui, 9 février, plusieurs articles en relation avec les élections départementales dans le 93.
Voici une petite synthèse de 3 articles : Un scrutin qui s’annonce à suspense dans le 93, Le PS confiant, la droite conquérante, Le département survivra-t’il au Grand Paris.
Un autre article signale que 1/4 des sortants ne se représentent pas dû à la diminution des cantons, au fait de devoir présenter une femme en binôme et certains pour laisser la place aux jeunes (je vous rassure pas à St Denis 😉
Bill
Un scrutin qui s’annonce à suspense dans le 93
Les 22 et 29 mars, les électeurs sont appelés à renouveler l’ensemble de l’assemblée départementale. Pour la première fois, ils voteront pour des binômes : un homme et une femme. […]
Communiste pendant quarante ans, socialiste depuis 2008, le département de la Seine-Saint-Denis sera-t-il piloté par la droite en avril ? C’est tout l’enjeu de ces élections départementales, […] qui se déroulent les 22 et 29 mars prochains.
Traditionnellement, ce scrutin attire peu les électeurs et dans le 93, où l’abstention est toujours très importante, […] Et pourtant, l’élection s’annonce passionnante. D’abord parce que tout change, ou presque, dans son organisation : de nouveaux cantons, un mode de scrutin inédit avec des binômes homme – femme et le renouvellement de l’ensemble du conseil, au lieu d’une moitié tous les trois ans.
Conséquence : impossible de prévoir le résultat. […]
Cette année, toutes les cartes sont rebattues en même temps. Pour chaque canton, une victoire vaudra deux élus. A l’inverse, une défaite multipliera par deux les pertes. […] Alors que le dépôt des candidatures commence aujourd’hui en préfecture […] plusieurs états-majors n’ont pas totalement bouclé leur casting. Il leur faut parfois faire des choix entre deux sortants, […] un seul homme peut figurer sur le ticket des candidats.
Du fait du regroupement d’anciens cantons en un seul, beaucoup plus grand, on se retrouve parfois avec deux, voire trois conseillers sortants candidats sur le même canton. Exemple à Saint-Denis-1 où Mathieu Hanotin (PS) est en lice, tout comme Bally Bagayoko (FG) et Florence Haye (PC). Dans d’autres cantons, il n’y aura aucun sortant. Car, autre particularité de cette élection décidément différente des précédents, nombreux sont les conseillers généraux sortants à ne pas se représenter […].
C’est donc un conseil départemental (nouveau nom du conseil général) grandement renouvelé […] et pas seulement parce qu’il sera composé pour moitié de femmes. Un conseil qui devra bien vite trouver sa place dans […] la métropole du Grand Paris.
Blandine Seigle
Le PS confiant, la droite conquérante
Pour la première fois de l’histoire de la Seine-Saint-Denis, l’hypothèse d’un basculement à droite devient une réelle possibilité, après les bons résultats de l’UMP et l’UDI aux dernières municipales. […]
PS – EELV, très organisés. Dès la mi-décembre, les deux partis ont présenté un accord afin de présenter des candidats communs […] Pour montrer l’existence d’une dynamique commune mais pas seulement. […] l’objectif est clair : conserver la présidence. […] Le parti table sur 10 cantons à gauche, 6 à droite et 5 indécis
UMP – UDI : la soif de conquête. A l’exception du canton de Saint-Ouen […] les deux partis présentent des candidats communs partout. Avec un objectif : remporter 11 cantons sur 21 pour obtenir la présidence. […] Les stratèges du parti prévoient 10 cantons à gauche, 9 à droite et 2 indécis.
PC – Front de gauche : sauver les meubles. Nathalie Simonnet, secrétaire départementale du PC le reconnaît elle-même : « A nous seuls, nous n’obtiendrons probablement pas la majorité absolue. » […] Aux dernières municipales, il a perdu plus de villes qu’il n’en a gagnées. […] le parti pense être sûr de l’emporter sur quatre cantons. Afin d’augmenter ses chances, il tente toujours d’obtenir le ralliement de militants EELV. Ce qui explique que les candidats n’ont toujours pas été désignés sur cinq cantons. […]
Le FN en embuscade. Le parti de Marine Le Pen sera présent partout. S’il n’a pas réussi à attirer des figures de la droite classique comme il l’espérait, il espère clairement jouer les arbitres. « Nous serons au second tour dans deux tiers des cantons car depuis les Européennes, où nous avons atteint plus de 20 % en Seine-Saint-Denis, nous connaissons un dynamisme sans précédent », assure Jordan Bardella, secrétaire départemental.
Sébastien Thomas
Le département survivra-t-il au Grand Paris ?
L.M.
Quels seront les pouvoirs des futurs conseillers départementaux alors que doit émerger, au 1er janvier 2016, la Métropole du Grand Paris (MGP) ? Cette institution regroupant Paris, les 123 villes de petite couronne ainsi que 5 communes de grande couronne […] est censée simplifier le « mille-feuille » administratif en Ile-de-France.
Comment ? En mutualisant certaines compétences (urbanisme, logement, développement économique) et en réorganisant deux strates : les intercommunalités et… les conseils départementaux. Les premières doivent se transformer, dans le périmètre de la MGP, en « territoires » de minimum 300 000 habitants. Quant aux seconds, ils étaient tout simplement voués à disparaître en 2020. C’était en tout cas le scénario annoncé l’an dernier par Manuel Valls. Mais, depuis, le texte actant la création de la MGP a été considérablement remodelé au gré de la navette parlementaire.
Dernière étape en date : un examen au Sénat le mois dernier, d’où est ressorti un texte de compromis voté par l’UMP, le PS et les centristes… qui maintient les départements ! Leurs compétences principales ont également été sauvegardées. Les locataires du palais du Luxembourg ont notamment repoussé le transfert à la région de la gestion des routes et des collèges que proposait le gouvernement. […] Le texte revient à l’Assemblée nationale à partir du 17 février prochain.
Des Conseillers départementaux pour quoi faire ?
Alors que nous allons entrer dans la phase active de la campagne des élections départementales,personne(?) ne sait encore très exactement quelles seront les compétences et missions de ces nouvelles assemblées.Ce « flou institutionnel » ne risque-t-il pas d’aggraver l’abstention et particulièrement dans notre Département où le rôle du Conseil général et des conseillers généraux n’a pas toujours été bien compris, voire quelquefois critiqué injustement.Et pourtant le CG 93 dans sa longue histoire peut être fier de ce qu’il a fait et dans beaucoup de domaine (parcs départementaux , culture , scolaire , traitement des eaux, petite enfance,etc….)évidemment les emprunts toxiques viennent ternir ces résultats…mais sur la durée -plus de 40 ans- c’est pas si mal ……
@curieuse : Bref, en quarante ans, le Conseil Général du 93 a fait ce qu’ont réalisé tous les Conseils Généraux, particulièrement quand ils ont des moyens financiers aussi importants. Il suffit de se balader un peu dans les autres départements d’Île-de-France et en province pour s’en rendre compte Et avant 2008, il a surtout fourni des postes à des militants dévoués au Parti majoritaire…, comme ailleurs il est vrai.
Le plus grave a été une politique (notamment de taxation des entreprises) qui a participé à la désindustrialisation de la région parisienne et du département en particulier. Je me souviens encore d’une campagne politique, relayée par le CG du 93, où les entreprises étaient présentées comme des rats (caricature à l’appui sur les affiches et les tracts…) qui venaient se nourrir du 93, campagne tellement délirante que les élus PS, alliés minoritaires alors du PC, avaient dû la dénoncer et menacer de rompre leur alliance. Cela n’a pas favorisé alors l’investissement et l’emploi sur le territoire du 93, c’est certain.
Le temps de la dénonciation des « patrons suceurs de sang » est passé heureusement, mais que de temps et d’emplois perdus ! Et la politique qui a suivi, notamment à Saint-Denis, a été, du coup, une fuite en avant favorisant l’installation de sièges de grandes sociétés très peu créateurs d’emplois pour la population locale et négligeant les PME, l’artisanat et le commerce. Il n’y a rien à regretter de la fin de la période communiste du CG du 93.
On peut seulement rire (en grimaçant) de l’affaire des emprunts toxiques dont l’actuelle direction PS du CG a pu récemment limiter fortement les effets en les renégociant. Mais, franchement, à quoi sert d’avoir une majorité communiste si elle se lance dans des emprunts de haute spéculation internationale ? Que des ménages peu informés se fassent avoir par des prêts spéculatifs, on peut comprendre, mais quand la fine fleur des experts d’extrême-gauche, dénonciateurs de la spéculation financière mondiale, rentrent dans ce jeu de casino, il y a de quoi éclater de rire devant une telle farce, avant de pleurer pour les intérêts qu’il faudra quand même payer en partie. D’ailleurs, à ce sujet, où en est la situation de Plaine Commune ? Aucune déclaration de M. Braouezec à ce propos ?…
@suger , je partage les derniers points de votre analyse en matière financière(les emprunts toxiques)et pointe tout comme vous les errements de la politique départementale du PC tant sous la houlette de Georges Valbon , premier président du CG 93 que de celle de ses successeurs à qui vous reprochez d’avoir fourni des postes à des militants dévoués…Pensez-vous qu’avec l’arrivée de Claude Bartolone à la tête de Conseil général on ne s’est pas trouvé dans le même cas de figure?
Regardez parmi les membres du PS 93 et le personnel du CG93 …C’est la répétition de ces mêmes pratiques par les uns ou par les autres qui saborde l’image du politique.Pour en revenir au Département 93 , je persiste à dire qu’il y a quand même de belles réussites à mettre à son actif-au fil du temps-notamment en matière de Culture …
@Curieuse : vous avez raison sur les postes politiques offerts par les CG. Je disais que c’était vrai ailleurs, j’aurais dû dire aussi que c’était vrai toujours et nous pourrions dire en plus que c’est le cas dans la quasi-totalité des collectivités locales…
Les réussites dans le domaine de la Culture sont réelles, mais la proximité de Paris et l’aide massive de l’Etat y sont pour beaucoup. Je suis plus admiratif de collectivités locales en province qui sont très actives dans ce domaine sans bénéficier d’autant d’atouts.
D’ailleurs, je crois personnellement que l’avenir des départements devraient être en province leur disparition au profit des régions d’un coté et des communautés de commune de l’autre. Et pour les grandes métropoles, les départements devraient s’effacer devant les organisations plus larges, comme le « Grand Paris » pour nous, à l’échelle du territoire qui est réellement celui de notre vie quotidienne.
« évidemment les emprunts toxiques viennent ternir ces résultats…mais sur la durée -plus de 40 ans- c’est pas si mal …… »
Je ne savais pas que les 40 années de communisme dans le 93 avait produit un département modèle… Pas de problèmes de scolarité dans le 93, d’accès aux sports, de cadre de vie… ? Le 93 peut donc se féliciter de la mise en valeur de son très réel et énorme potentiel par 40 de communisme ?
Bien sûr que tout n’est jamais complètement mauvais, mais dire que « sur la durée -plus de 40 ans- c’est pas si mal », c’est tout de même une affirmation qui va à l’encontre de toutes les études faites sur ce département… « C’est pas si mal » ne me semble pas être le qualificatif le plus courant que l’on donne au 93… Non le bilan de 40 années de communisme n’est pas positif pour ce département qui est pourtant extrêmement bien localisé et regorge de richesses… Après que les militants soient dévoués, je n’en doute pas, aussi bien au PC qu’au PS ou que dans les autres partis politiques…Mais cela ne change rien au bilan, pas vraiment glorieux, des 40 années du PC dans le 93…
« Et pour les grandes métropoles, les départements devraient s’effacer devant les organisations plus larges, comme le « Grand Paris » pour nous, à l’échelle du territoire qui est réellement celui de notre vie quotidienne. »
@Suger, tout à fait d’accord avec vous… Ce qui permettrait aussi une meilleure harmonisation fiscale sur l’ensemble du Grand Paris… Avec le schéma actuel du Grand Paris voté au Sénat, les habitants de Sevran, commune pauvre du 93, auront encore pour quelques années le plaisir de payer plus d’impôts locaux que les habitants de Neuilly-sur-Seine…. surtout si en 2021 les départements sont toujours en place et que les élus décident finalement de maintenir le droit de lever l’impôt aux territoires qui composeront la métropole…
Ceci étant dit concernant la métropole du Grand Paris, le plus important est qu’elle voit bien le jour en janvier 2016… Assez de discussions et de concertations depuis la commission Balladur de 2008… Le titre du rapport de cette commission pointait d’ailleurs le problème : « Il est urgent de décider »… J’espère simplement que le schémas proposé par Philippe Dallier dès 2008, la fusion des départements de la petite couronne au sein de la métropole du Grand Paris, sera in fine adopté…
Cordialement.
Comme toujours il est intéressant de savoir d’où l’on vient pour mesurer le chemin parcouru…Rappelez-vous ce qui a constitué à l’origine le « 93 »:un bout du département de la Seine et un bout du département de la Seine-et-Oise et qui n’avaient rien de commun!!! Les plus anciens se rappelleront l’existence des bidonvilles indignes auxquels ont succédé des cités…et les premiers logements décents pour beaucoup .Je concède bien volontiers qu’aujourd’hui hélas elles évoquent pour certaines des sortes de bidonvilles verticaux avec tous les accompagnements nocifs qui s’y sont greffés au fil du temps! Ce qui a été fait à la création du département et dans les années qui suivirent fut un travail de pionnier et permit quand même de loger , d’accueillir en crèches etc…Pour mémoire je vous rappelle qu’à la création du Département , l’Exécutif du Conseil général d’alors était le Préfet du département…il faut aussi en mesurer le poids dans les décisions et l’application des consignes des gouvernements de l’époque-pas de gauche !!!.
@curieuse
C’est vrai que nous avons commencé avec des bidonvilles qui ont été remplacés par les tours et maintenant la boucle est bouclée, nous avons à nouveau des bidonvilles, énormément d’habitats insalubres et bien sûr d’immenses tours génératrices de problèmes. Tous les abords de St Denis (A1, A86, canal…) sont de grands dépotoirs / décharge à ciel ouvert. Et c’est partout pareil dans le 93. 40 ans pour en arriver là. Et la plupart des anciens vous diront que malgré les bidonvilles et la pauvreté, la vie était beaucoup plus agréable si on parle de vivre ensemble. Il n’y avait pas de problèmes entre communautés, tout le monde était là pour travailler et faire vivre au mieux sa famille, dans le respect des voisins.
Ce n’est pas que la faute du CG, c’est vrai qu’il a fallu loger en catastrophe les familles et qu’on n’a pas réfléchi en bâtissant ces tours. Normalement, ce n’était que du provisoire pour les familles en attendant qu’elles puissent intégrer le logement privé. Malheureusement, cela ne s’est pas passé ainsi et beaucoup vivent dans ces tours depuis plusieurs générations. Ce phénomène est renforcé par le fait qu’à St Denis par exemple, il y a très peu de parc privé salubre.
Et dans le même temps, la gestion politique a favorisé le phénomène de ghetto et de communautarisme. Ce qui a permis de mettre à mal l’ambiance populaire au profit de l’ambiance communautaire. Ce qui a permis que les habitants du 93 ne se sentent pas partie de la république, que certains ne se sentent pas à l’aise s’ils vont sur Paris ou des banlieues plus représentatives d’une France normale (propreté, sécurité, tranquillité dans l’espace public).
Alors oui, on a des médiathèques, des nouveaux établissements scolaires… : c’est leur rôle, heureusement qu’ils le remplissent un minimum.
Mais dans le 93, on a cumulé la lâcheté à tous les échelons politiques. Comment tous les responsables politiques ont-ils pu laisser un territoire se dégrader autant ? 40 ans que ça dure.
@Bill , oui Bill je partage avec vous ce triste constat et tout comme vous je pense que la bonne question est à la fin de votre post : »Comment tous les responsables politiques ont-ils pu laisser un territoire autant se dégrader »?
La réponse contient plusieurs éléments et le premier à mon sens est qu’il y a eu à l’époque une sorte d’entente tacite entre le parti gaulliste de l’époque et le le PCF …sur la répartition des territoires! On peut développer la suite et prendre par épisodes successifs la lente dégradation de la situation devant laquelle tout le monde a refusé de prendre l’exacte mesure puis le phénomène d’accélération du processus qui nous a conduit là où nous sommes avec une cécité et une surdité ahurissantes des élus locaux.
Mais enfin aujourd’hui , compte-tenu du bilan ,cela devrait interroger très fortement le politique sur le sens »moral » qu’il entend donner à son action présente et future.
Malheureusement, le courage n’a pas l’air au programme politique. SCG a très récemment interpellé la mairie sur la conception particulière de la laïcité et des dérives communautaires observées à St Denis, l’affaire a fait du bruit localement mais aucun élu politique ou parti local n’a eu le courage de soutenir ouvertement la démarche même si certains, y compris au PC (il y reste quelques laïcs voire anti-cléricaux), sont tout à fait d’accord avec le problème soulevé.
Dans ce département, on déborde d’idéologie mais on manque beaucoup de courage pour voir la réalité en face, reconnaître les erreurs commises et agir pour que ça change. Et oui, Curieuse vous avez raison, on trouve l’autre pendant dans le 92, pour les riches cette fois. Mais tous ces politiques (avec le tandem Braouzec / Devedjan en tête de pont) s’entendent comme larrons en foire pour ne surtout rien y changer. Je ne pardonne pas le sabordage de la Grande Métropole et le partage des recettes fiscales. Au final, nous, habitants des territoires, on va se retrouver avec une strate supérieure qui va nous coûter très chère et qui n’aura pas de réel impact tant que chacun préserve son ghetto et son électorat. Ca va encore être un nouveau machin où placer les copains.
Sur le site du « Monde.fr », une présentation en quelques clics de ce que sont les « bassins de vie » : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs…
Très intéressant car les exemples sont pris en région parisienne et cela montre à quel point le « Grand Paris » est indispensable pour les franciliens au quotidien. Il faudrait maintenant en convaincre tous les élus qui s’accrochent à leurs « départements » et autres « communautés d’agglomération » qui n’ont plus aucun sens dans la vraie vie des habitants de la région !