Elections départementales : la valse des étiquettes

Deux cantons sur Saint-Denis ont été définis pour les élections départementales des 20 et 27 juin 2021 :
- le canton Saint-Denis 1, dit « Sud » alors qu’il comprend une bonne partie du nord de la ville,
- le canton Saint-Denis 2, dit « Nord », mais qui comporte notamment la commune de Stains.
Ce qui est remarquable à Saint-Denis c’est la valse des étiquettes à laquelle on a pu assister depuis les dernières élections départementales de 2015 mais aussi en à peine quelques mois pour certains candidats !
Commençons par le canton Saint-Denis 1 :
Le canton de Saint-Denis-1 comprend la partie de la commune de Saint-Denis située à l’ouest d’une ligne définie par l’axe des voies et limites suivantes : depuis la limite territoriale de la commune de Pierrefitte-sur-Seine, rue Jules-Védrines, avenue Lénine, avenue de Stalingrad, rue Gabriel-Péri, place du 8-Mai-1945, place de la Porte-de-Paris, boulevard Anatole-France, canal Saint-Denis, autoroute A1, rue Danielle-Casanova, avenue Paul-Vaillant-Couturier, rue Arthur-Fontaine, rue des Victimes-du-Franquisme, rue du Bec-à-Loué, avenue Jeanne-d’Arc, rue du Fort-de-l’Est, rue du Maréchal-Lyautey, jusqu’à la limite territoriale de la commune de La Courneuve1.
Quatre binômes sont candidats :
- Anaïs Brood et Quentin Gutierrez (MoDem/LREM)
- Sofia Boutrih et Bally Bagayoko (PCF/LFI)
- Oriane Filhol et Corentin Duprey (Générations/PS)
- Adeline Assogba et Slimane Rabahallah (UDI)
Tous les dionysiens sont au courant de la bataille féroce qui, aux municipales de 2020, a opposé la liste PCF et la liste LFI de Bally Bagayoko. Cette bataille a mené à l’élimination dès le 1er tour de Bally Bagayoko et à l’échec des communistes après cent ans de présence à la direction de la ville ! Et donc beaucoup s’étonnent, notamment chez les militants de ces deux camps, de voir le PCF et LFI constituer un binôme pour cette élection. La crédibilité de cette alliance n’est pas assurée, c’est le moins qu’on puisse dire.
Mais plus ébouriffant encore est sans doute le choix de l’étiquette UDI par un binôme composé de deux anciens conseillers municipaux et même un ancien maire-adjoint, du groupe « Parti Socialiste de Gauche », membres de la majorité à direction communiste de 2014 à 2020. Ils étaient censés représenter alors « la gauche de la gauche » et se retrouvent aujourd’hui à l’UDI 93 ! Le vent a tourné certes, mais à ce point c’est sans doute une bourrasque.
Enfin, que dire de l’étiquette « Générations », associée à celle du PS, sinon qu’elle ne porte pas chance au PS car – beaucoup l’ignorent – « Générations » est aujourd’hui le petit parti de Benoît Hamon, celui qui a mené le PS à ne récolter que 6% des voix aux présidentielles de 2017, qui a quitté le PS et qui n’a plus aucun mandat national.
Passons au canton Saint-Denis 2 / Stains :
Le canton de Saint-Denis-2 comprend : la commune de Stains plus la partie de la commune de Saint-Denis non incluse dans le canton de Saint-Denis-1, soit celle située à l’est d’une ligne définie par l’axe des voies et limites suivantes : depuis la limite territoriale de la commune de Pierrefitte-sur-Seine, rue Jules-Védrines, avenue Lénine, avenue de Stalingrad, rue Gabriel-Péri, place du 8-Mai-1945, rue Gabriel-Péri, place de la Porte-de-Paris, boulevard Anatole-France, canal Saint-Denis, autoroute A1, rue Danielle-Casanova, avenue Paul-Vaillant-Couturier, rue Arthur-Fontaine, rue des Victimes-du-Franquisme, rue du Bec-à-Loué, avenue Jeanne-d’Arc, rue du Fort-de-l’Est, rue du Maréchal-Lyautey, jusqu’à la limite territoriale de la commune de La Courneuve.
Six binômes sont candidats :
- Yvonne Mauguin et Hamza Rabehi (LREM)
- Silvia Capanema et Azzedine Taïbi (LFI/PCF)
- Marie-Claude Goureau et Tedj-Eddine Bouaïche (sans étiquette/LR)
- Katy Bontinck et Shems-Edin El Khalfaoui (Générations/sans étiquette)
- Bakary Soukouna et Marie Souprayen (sans étiquette)
- Marguerite Poupon et Claude Pinson (RN)
Le binôme LFI/PCF reprend les conseillers départementaux sortants élus PCF de 2015 , avec une ex-maire adjointe de Saint-Denis et le maire réélu de Stains, mais surprise entre temps : l’élue PCF est devenue LFI, ce qui permet d’appliquer les accords départementaux PCF-LFI et ce qui lui permet de tenter de garder au moins un siège au Conseil départemental.
Mais l’extrême-gauche aura le choix puisqu’il est vrai que le binôme Soukouna-Souprayen (sans étiquette ?) est ou était très proche des « insoumis » il y a peu.
On constate dans ce canton qu’il n’y a même plus de candidat se réclamant du PS même si les candidats Générations/sans étiquette, sont des super-maires-adjoints de la municipalité classée PS de Saint-Denis.
Enfin on trouve un binôme RN mais la question, comme souvent avec les étiquettes lepénistes, est de savoir si ces candidats habitent vraiment dans le canton où ils se présentent.
Mais que ce soit le canton 1 ou le canton 2, pour certains candidats en tout cas, le cumul des mandats ne semble pas un problème !
On a ainsi un maire PCF de Stains qui veut continuer à cumuler son siège avec le poste de conseiller départemental et, tant qu’à faire, celui de vice-président du Conseil départemental.
Et à Saint-Denis à l’exemple du maire et président de Plaine-Commune qui est candidat à un poste de conseiller régional, on a quatre maires-adjoints (Générations/PS/…) parmi les plus importants qui veulent ajouter à leurs sièges des postes de conseillers départementaux et sans doute de vice-présidents.
Nous verrons dans 15 jours quel aura été le choix des dionysiens et des stanois en espérant surtout qu’ils soient plus nombreux à voter pour ces scrutins départementaux et régionaux du 20 et 27 juin, que lors des dernières élections locales où l’abstention a été massive !
A mon avis, les acteurs politiques, des plus petits aux plus grands, n’ont rien à faire des soucis et préoccupations des citoyens. Leur tambouille électoraliste est à leurs yeux bien plus importante. Il s’agit avant tout, pour eux, d’exister mais pas particulièrement pour répondre aux attentes de leurs électeurs. Ça, c’est en prime, si on a le temps ou rien de mieux à faire. Mais alors, pourquoi, ces gens s’étonnent ils de la désaffection des électeurs ? Oh, ils se consolent en arguant que c’est comme ça la politique ! Pas besoin de conviction, du moment qu’on parle plus fort pour gagner. C’est valable pour tous, pas forcément en même temps, mais ça marche comme ça. Le reste ? Pas d’importance ! Seuls les militants, pour la plupart sincères, se font peut être un peu avoir dans l’histoire.
Une manif de moins de 60 personnes dans le centre de Saint-Denis ce dimanche 6 juin ! Et surtout bien encadrée par l’extrême-gauche populiste… Tout ceci ne va certainement pas convaincre des habitants de venir voter pour eux.
Les propos totalement démagogiques de certains montrent que ce n’est pas la réalité dionysienne qui les préoccupe mais seulement des slogans vides de sens :
« Derrière les mégaphones, des représentants de collectifs, comme celui du quartier du Franc-Moisin, dénoncent pour leur part la destruction de logements sociaux dans les quartiers prioritaires, accusant la municipalité d’orchestrer une « gentrification », c’est-à-dire un embourgeoisement, de la commune. (…) « Il y a une chasse aux classes populaires », dénonce encore Marie Huiban, de la DAL. »
Délirant quand on sait que 52% des logements à Saint-Denis sont des logements sociaux. Et que selon un sondage récent seulement « une minorité d’habitants, à savoir 30 à 40 %, affirment vouloir rester au Franc-Moisin » et rester dans une grande cité.
https://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/saint-denis-des-habitants-des-quartiers-prioritaires-manifestent-pour-denoncer-leur-abandon-06-06-2021-HGODGT73DBDYHPPQVECVWWWYYI.php
Bonjour
Ce qui est dingue, c’est qu’elle est dirigée par d’anciens élus qui ont fait de Franc Moisin ce qu’elle est actuellement. C’est à dire une prison à ciel ouvert. Comme d’autres quartiers de la ville d’ailleurs… Pendant que la JET SET de Saint Denis se pavane encore et toujours devant le khediv et les arts….
Il en faut du temps pour que les choses changent. Ceux qui espéraient un changement en 1 an sont fous. Il faudra 10 ans pour voir des changements tangibles.
Un message personnel.
Je quitte Saint Denis avec la satisfaction que l’ancienne majorité soit partie. Elle ne reviendra pas de sitôt car, au-delà des étiquettes, ils sont de mauvais élus qui ont gâché la vie de milliers de personnes dans la ville par pure idéologie.
Braouezec, retraite
Paillard, retraite
Russier, out. Je crois qu’il a jamais été fait pour être maire. Un erreur de casting.
Peu, je pense que son poste fait des envieux.
Ce quatuor a pourri cette ville et coupé toute velléité de s’engager. Ravi de les voir sortis du paysage dionysien.
Bonne continuation à tous et à toutes. Et bon courage dans cette ville qui pourrait être vraiment sympa…
et merci Bill pour ce blog. Je continuerais à suivre les péripéties dionysiennes… 🙂
Tu vas où si ce n’est pas trop indiscret 😁
Bon vent !
Je vais dans le 91 rejoindre ma compagne.
Merci et bon courage à ceux qui restent.
J’ai bon espoir pour la ville. Elle se relèvera. J’en suis sur. Mais il faudra être patient. Le temps des élections et de la construction sont différents.
Faut-il rappeler à tout ce beau monde qui veut frénétiquement cumuler les postes, que les mandats électoraux ne constituent pas des métiers et que les indemnités afférentes ne sont pas des salaires ?
Il serait également salutaire d’ interdire le cumul des mandats dans le temps
Mais il est vrai que c’est pénible de devoir reprendre un vrai métier , a fortiori lorsque l’on n’a jamais vraiment exercé une profession.