En Seine-Saint-Denis, des instituteurs qui « ne savent pas écrire le français »

Voici un article de Marianne qui confirme que les difficultés dans l’éducation du 93 ne sont pas prêtes de finir. Si on peut éventuellement espérer plus de d’enseignants face aux élèves, la qualité des enseignants en question peut poser problème.
Pour permettre le recrutement des 60 000 enseignants manquants, l’académie de Créteil admet des candidats en dessous du niveau national. Et malheureusement, les moyens mis dans leur formation ne permettent pas de rattraper le retard surtout qu’ils ont une classe à gérer à mi-temps et un mémoire à rédiger. Bref, le bout du tunnel dans l’éducation publique du 93 n’est pas encore en vue.
Bill
Source Marianne : En Seine-Saint-Denis, des instituteurs qui « ne savent pas écrire le français »
[…] Mises en place au début du mandat de François Hollande, en 2013, les Espe avaient pourtant pour mission d’assurer une formation de qualité aux futurs professeurs des écoles. En son temps, Nicolas Sarkozy avait, pour sa part, décidé la suppression des instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM), propulsant des générations de jeunes enseignants démunis devant des élèves pas toujours enclins à l’indulgence. Les nouvelles Espe devaient remédier au problème en accompagnant les instituteurs dans leur apprentissage du métier. A Créteil, l’académie qui compte le plus de territoires « perdus » de la République – Saint-Denis, Bobigny, Aulnay-sous-Bois -, il semble, hélas, qu’on n’y soit pas encore.
« C’est une catastrophe, assène franchement une formatrice, qui préfère conserver l’anonymat. Je ne veux pas tirer sur l’ambulance, les Espe font ce qu’elles peuvent avec des moyens riquiqui, mais je constate une telle dégradation depuis cinq ans ! Ce n’est plus possible, il faut que les gens sachent : dans la Seine-Saint-Denis, on recrute des instituteurs qui ne savent pas écrire le français. »
[…] En cause : le nombre de postes à pourvoir, énorme, qui facilite énormément les chances de réussite au concours. « A titre d’exemple, quand on cherche 772 instituteurs à Lille, on en cherche 1 635 pour la seule ville de Créteil », relève Aude Gerbaud, maître de conférences en histoire et formatrice depuis une dizaine d’années. Autrement dit, le manque de profs est tel que ceux qui ne sont pas assez bons pour décrocher le sésame dans leur académie d’origine ont tout intérêt à sauter dans un train pour venir passer le concours en région parisienne.
« Il y a quelques années, on recrutait à 4/20 : il suffisait de savoir mettre une croix en bas d’une page pour être admis, poursuit Aude Gerbaud. Maintenant, on ne descend plus au-dessous de 8/20, et les chances de succès sont passées à 56 %. Mais ça reste beaucoup plus facile qu’ailleurs en France, où la réussite tourne plutôt autour de 10-12 %. » […] Pourtant, pour Eric Mesnard, professeur d’histoire-géographie et formateur depuis 1994, le vrai problème n’est pas là : « A la limite, peu importe le niveau de recrutement, si seulement on avait les moyens, et surtout le temps de les former vraiment. » […]
Les formateurs du centre de Créteil, en sous-effectif chronique, se retrouvent face à des classes de 35 élèves, contre une vingtaine à l’époque des IUFM. « J’ai 35 mémoires à suivre, et on me demande d’en faire encore deux fois plus ! Ça me navre, mais je n’ai plus le temps d’aller sur le terrain, de suivre les étudiants dans leurs classes, quand ils sont face aux enfants », déplore Aude Gerbaud. Mais les plus débordés sont encore les étudiants eux-mêmes. A l’époque des IUFM, les futurs instits effectuaient trois stages de quinze jours dans une école ; aujourd’hui, ils sont à mi-temps devant une classe, toute l’année. Le reste du temps, ils le partagent entre les heures de cours à l’Espe… et l’obtention de leur master.[…] Les professeurs des écoles sortent donc de leur formation avec un bac + 5 qui doit être sanctionné par un mémoire universitaire. Un travail de recherche auquel les aspirants professeurs des écoles ne sont pas habitués et sur lequel, de l’avis général, ils peinent énormément. […]
François Hollande avait promis de recruter 60 000 nouveaux enseignants ; l’engagement est à peu près en passe d’être tenu, 47 000 postes ayant été créés jusqu’à maintenant. Mais d’autres préoccupations viennent ternir ce « succès » : qui l’Education nationale recrute-t-elle pour tenir ces objectifs ? Des études longues pour un boulot difficile, mal payé et mal considéré ont-elles vraiment une chance d’attirer les meilleurs candidats ? Est-on certain de fournir les bonnes armes à ceux qui sont chargés d’instruire nos enfants, quand les formateurs ont à peine le temps de les accompagner sur le terrain ?
[…] Pour l’instant, ce sont encore les élèves de Saint-Denis qui essuient le manque de maturité des instits débutants. Et quand ils seront rodés, ils iront enseigner ailleurs, chez les plus riches. Pour l’égalité des chances, valeur cardinale de la République, il faudra donc repasser.
Tellement déprimant qu’on n’a même plus envie de commenter…
sa reflète la seine saint Denis toutes les administrations toutes confondus ne savent pas lire les papiers qui nous demande.
c’est pour sa qu’il y a la queue à la caf, sécurité sociale, mdph, préfecture mairie, quand on est devant eux ils ne savent pas nous dire pourquoi on reçoit des courriers alors que les dossiers sont complets.
Ca reflète peut-être aussi le mix « grosse surcharge de travail + nombre de dossiers compliqués à gérer » qui ne facilite certainement pas la fluidité et la qualité du suivi des dossiers.
Article qui reflète la réalité des contractuels pas de ceux qui ont passé le concours.
Dans les années 90 on ne rencontrait pas tout ces problèmes la c’est fou comme sa changé.