Garages sauvages
Plus ou moins organisés, les garages sauvages squattent les parkings des cités ou des copropriétés, envahissent les petites ruelles peu passantes, s’installent dans les arrière-cours d’anciens ateliers ou sur les esplanades des supermarchés. Avec les huiles usagées répandues partout, les voitures-ventouses et le bruit, cela rend le quotidien des riverains invivable.
Un article du « Monde » du 21 avril rend compte du phénomène. En voici quelques extraits :
« A l’ombre des arbres, à deux pas de la cité Dourdin, les signes d’activité ne trompent pas : une voiture ou deux montées sur cric, des mallettes d’outils étalées sur le trottoir, des chiffons sales. Dès le jeudi soir, tête dans le moteur ou allongés sous le châssis, les « mécanos en plein air » sont installés dans ce quartier tranquille de Saint-Denis. (…) Dans le « 9-3 », c’est surtout près de Paris que ces garages à ciel ouvert se sont multipliés. Il suffit de passer le périphérique pour faire réparer son véhicule. A 20 euros le changement de plaquettes de frein ou 30 euros le montage d’un nouveau pot d’échappement, les tarifs sont imbattables. Et tous les travaux sont possibles, tôlerie et peinture comprises.
Entre Aubervilliers et Saint-Denis, malgré les gros blocs de béton installés pour empêcher l’occupation de l’espace derrière les chantiers du campus universitaire Condorcet ou du futur lycée, ces « mécanos sauvages » sont pléthore. Le commerce est bien rodé. Ici, c’est la filière ivoirienne qui recrute : venue du Val-d’Oise ou d’autres villes de Seine-Saint-Denis, la main-d’œuvre embauche près du foyer Adoma ou aux portes d’une société de transports. Réparer les moteurs, faire le guet, déplacer les voitures quand une patrouille de police passe, les tâches sont multiples. Quotidiennement, des camions apportent des voitures de Belgique ou d’Allemagne. Un peu plus loin, le long de la nationale 2, à la station de métro Fort-d’Aubervilliers, c’est à l’entrée d’une ancienne casse automobile que des sans-papiers algériens ou des Roms hèlent les voitures pour proposer leurs services de dépannage. » (…)
« C’est une vieille pratique mais ça s’accélère avec la crise : ici, la plupart des gens ont une voiture de deuxième ou troisième main qui tombe souvent en panne », explique Philippe Rio, maire communiste de Grigny. « Il faut faire le tri entre le coup de main pour arrondir les fins de mois et un vrai métier clandestin », remarque Stéphane Troussel, président (PS) du conseil général de Seine-Saint-Denis. Artisanaux ou très organisés, ces garages interdits sont connus des autorités publiques mais ces infractions ne sont pas une priorité. » (…)
« Les maires, largement démunis, oscillent entre répression et laisser-faire. Pour empêcher ces garages clandestins, les villes les plus touchées multiplient les interdictions de stationnement ou la construction de plots pour condamner certains trottoirs. Elles intensifient les patrouilles de police municipale, amendes à l’appui, comme à Saint-Denis. Mais le commerce ne fait que se déplacer. Certaines municipalités semblent se résigner, considérant qu’avec la crise ces commerces sont inévitables. « C’est une activité qui répond à un besoin et ne génère pas de délinquance, assure Pierre Quay-Thevenon, directeur de cabinet du maire d’Aubervilliers. » (…)
Illustration de cet article du « Monde » par un commentaire lu sur le site du JSD (suite à l’article « Tué par balles à Franc-Moisin ») :
« 21-Apr-2015 13:30 akli : Pfff
Je travaille sur St Denis depuis plus de 25 ans On nous parle plus haut de moyens et de sécurité.La police municipale créée pour la tranquilité et le bien être citoyen n’apporte rien sinon de mettre des PV pour stationnement sur trottoir (ce qui ne dérange en rien depuis 25 ans que les riverains (employés des diverses sociétés du voisinage) s’y stationnent la journée …surtout que les places de parking sur le trottoir d’en face sont « squattées » par des africains réparant un tas de véhicules insalubres et que toute la journée, des « Roms » sont en double file dans l’attente de décharger des ordures au ferrailleur du coin de la rue des fillettes…de plus toute la journée ils cassent des éléments ferreux avec du verre et du plastique pour récolter le peu de ferraille restant …Les services de nettoyage de la voirie passent tous les jours nettoyer,malgré cela, LA FAMEUSE POLICE MUNICIPALE donc les moyens supplémentaires mis à la disposition du citoyen ne font qu’aligner les travailleurs. »
Et que dire de la rue Bonnevide ?Quand je dis rue je devrai plutôt dire piste Bonnevide, en attente depuis des années d’une réfection…mais c’est un autre problème. Cette voie , très empruntée surtout depuis que la rue G.Péri est à sens unique,cumule tous les handicaps-non seulement celui d’une chaussée délabrée,mais aussi celui d’avoir plusieurs garages qui utilisent sans vergogne la chaussée et les trottoirs pour leurs réparations et leurs parkings.Cela va de la vente de pièces détachées et réparations jusqu’après le virage de la rue.De ce fait les véhicules de ce garage stationnent dans le virage en double , voire triple file… et la rue est à double sens, alors dans le virage, la ligne jaune continue tout le monde s’en fout!!! Stationnements hyper dangereux devant le café ,là où des véhicules municipaux ont manifestement leurs habitudes ,le garage du virage et devant le petit snack …Les garages se moquent de la sécurité des piétons et surtout de celle des enfants qui fréquentent la rue pour se rendre aux écoles de la rue Guy Moquet. Que fait la police municipale contre ces stationnements dangereux et interdits ? Rien depuis des années!!!! Faut-il attendre un accident grave pour se remuer?
Bonjour à tous.
@Curieuse, je connais bien la rue Bonnevide et je reste dubitatif sur l’action de la police municipale.
Alors qu’on mets des PV à des gens qui vont chercher le pain, la rue juste derrière la cité Gabriel Péri est littéralement squatté, dont on connait la sinistre réputation, aucune amende n’est mise à ces garages.
Donc c’est la raison du plus fort ou du plus nombreux qui l’emporte. Encore et toujours dans cette ville.
Quand aux garages sauvages sur la voix publique, la municipalité donne des leçons de moralité verte alors que ces garages se soucient peu de la récupération de l’huile usagé, des batteries et des pneus. La circulation douce, le développement durable, etc…
C’est beau sur le papier, mais uniquement sur le papier.
Un rappel aux chantres de l’écologie, une loi doit s’appliquer à tous. Sinon, c’est juste de la poésie.
Qd on parle de développement durable et ce qui se passe à la gare de Saint Denis… On comprends pourquoi la municipalité n’est pas prise au sérieux.
Donc on patiente.
Au moins cet article cité plus haut………………………..permet de relever, pour celui qui ne le savait point qu’un ex-Maire Adjoint ayant sévi durant plusieurs mandatures à Saint-Denis – en quelque sorte un cacique et aparatchick s’est recasé Directeur de cabinet à Aubervilliers !
Au surplus, les garages sauvages lui conviennent , tout étant bien dans le meilleur des mondes.
Le problème ce n’est pas l’action de la police municipale mais les priorités qu’on lui donne. (même si les plages horaires et l’effectif sont vraiment limités)
Le quartier Pleyel est en stationnement payant depuis 18 mois. Il y a un peu plus de place le soir et le matin mais il y a toujours du laisser-aller puisque les priorités de la PM (et des ASVP en fait) sont les suivantes:
1 – verbaliser les véhicules n’ayant pas acquittés leur stationnement
2 – essayer de repérer les véhicules qui restent des semaines entières sans bouger
3 – une fois qu’ils ont fait tout ça et si il leur reste du temps, verbaliser les véhicules stationnés en dehors des places, c’est à dire en pleine voie.
4 – verbaliser les deux roues stationnés au milieu d’une allé piétonne (mais attention si et seulement si ils gênent ;-)) )
Plus c’est dangereux, moins c’est leur priorité.