L’ « Euro » et les riverains du Stade

Le témoignage d’un dionysien :

Partant à pied du centre ville de Saint-Denis,  ce samedi 21 mai, pour rejoindre Leroy Merlin et y acheter des cisailles, j’ai eu la surprise de découvrir une incroyable situation : le vaste dispositif de sécurité mis en place et servant de test grandeur nature pour l’Euro a été conçu au mépris des habitants du quartier. Doublement piégés par les nuisances sonores et les désordres de la circulation automobile, il leur est interdit de quitter et d’accéder à leur domicile par les itinéraires habituels les plus adaptés. Une fois sortis de chez eux, le retour doit se faire au prix de très longs détours labyrinthiques imaginés par quelques plumitifs en folie. Quant aux commerces, aux transports en commun….

J’ai eu le plaisir de m’entretenir avec des familles qui, dans la rue, tentaient de rejoindre leurs appartements. Cela leur était impossible ou particulièrement difficile ! Une mère de famille m’a dit qu’il lui avait été interdit d’aller chercher sa fille à l’école : impossible de passer. D’autres mères se sont jointes à elle et leur chœur a obtenu de la bienveillance des forces de l’ordre une autorisation ponctuelle. A noter que les enseignants n’avaient pas été informés des mesures prises.

Bref :

– le maire, la municipalité, le conseiller départemental « délégué au sport et à l’organisation des grands événements » mais aussi député, et les organisateurs n’ont rien prévu, et encore moins fait, pour doter les habitants d’un badge dont les technologies actuelles assurent l’efficacité et la rapidité de leur contrôle, à la condition que les forces de l’ordre soient dotées du matériel adéquat pour les lire et consulter un fichier informatique.

– les familles constatent que des réparations du dallage ont été faites très tardivement, seulement dans la perspective de l’Euro de football, alors qu’elles attendaient ces aménagements depuis longtemps.

– les mêmes se plaignent du bruit nocturne qui les empêche de dormir, sifflets des policiers, la nuit, hurlements des supporters, etc… A cela il faut ajouter l’impossibilité de garer les voitures et de recevoir parents et amis.

– les mêmes signalent de nouvelles constructions majestueuses aux abords du Stade de France seulement utiles aux fédérations footballistiques.

Ces populations, à la vue du chaos engendré par ce simple événement PSG-OM s’inquiètent de ce que cela deviendra dans la folie de l’Euro !!!

– « On s’est installés dans le quartier en pensant que c’était moins cher. On le paye aujourd’hui, et avec de plus des impôts locaux qui ne baissent pas !» a conclu mon interlocutrice.

En la quittant, je songeais à ce qui m’attendait alors que mon bureau se trouve à Saint-Denis La Plaine, et qu’il est déjà si difficile d’en revenir les soirs de ballon rond.

Le marcheur de Saint-Denis