L’arlésienne dionysienne : Doit on remonter la flèche détruite de la basilique ?
Le Figaro titre « Le projet (un peu fou) de reconstruire la flèche de la basilique de Saint-Denis » : l’éternelle polémique, projet cher à P. Braouzec il me semble…
Ce qui me fait rire c’est l’argument principal de relancer la fréquentation de la basilique bien en deça de ce qu’elle devrait connaitre vu son histoire et sa beauté. Je propose qu’avant de se relancer dans de gros travaux alors qu’on savoure enfin notre belle cathédrale rénovée sans échafaudage, on sécurise les alentours de la basilique, qu’on évite les gros titres avec les agressions de cars de touristes, le podium français des villes dangereuses, qu’on nettoie la ville… Et là, peut-être que nous pourrons donner envie aux touristes de se risquer jusque la basilique. Pour l’instant, je doute qu’une flèche supplémentaire compense « le sentiment d’insécurité » des potentiels touristes malheureusement.
Bill
[…] « Jusqu’au XIXe siècle, les deux éléments culminaient à 86 mètres au-dessus du parvis. Frappés par la foudre puis déstabilisés par une petite tornade, ils avaient dû être démontés en 1846. Une intervention que l’on croit, à l’époque, provisoire. Le célèbre architecte Viollet-le-Duc, qui récupère un temps la responsabilité de la basilique, envisage de reconstruire deux flèches identiques pour donner un aspect symétrique à la façade[…]
Plusieurs acteurs ont lancé l’idée un peu folle de rebâtir la tour et sa flèche, 170 ans après sa disparition. Un comité de parrainage du projet, présidé par l’académicien Erik Orsenna été mis en place, et les pouvoirs locaux ont décidé de s’impliquer. «Cette basilique fait partie de notre histoire, explique Didier Paillard, le maire PCF de Saint-Denis. Elle est inscrite dans les gènes d’une ville qui s’est édifiée autour d’elle. C’est l’une de nos grandes fiertés, et il est temps de lui redonner le visage qu’elle a eu pendant des siècles.» Jusqu’à sa destruction, la flèche faisait de la basilique la plus haute construction d’Île-de-France. Une hauteur voulue par les moines batisseurs du XIIe siècle, qui souhaitaient alors lutter contre la concurrence de Notre-Dame-de-Paris.
[…] il s’agit de relancer la fréquentation du monument. […] Seuls 200.000 visiteurs en franchissent le seuil chaque année, contre 13 millions pour Notre-Dame-de-Paris ou 1 million à la cathédrale de Reims. «Remonter la flèche, c’est mettre en avant un produit d’appel, souligne un connaisseur du dossier. Il faut faire de Saint-Denis un monument renouvelant sans cesse l’intérêt autour de lui. Aujourd’hui la cathédrale est complètement oubliée de l’État: de nombreux vitraux sont dégradés, il n’y a pas de chauffage, aucune salle pour accueillir les classes en visite pédagogique, ni de lieu pour les expositions temporaires. Attirer l’attention sur la cathédrale permettrait de mettre le doigt sur tous ces problèmes.»
Pour développer la fréquentation, l’idée portée par la municipalité et les parrains du projet serait d’installer un chantier médiéval en pleine ville, visible dans des conditions modernes. Le visiteur serait ainsi plongé dans les techniques de l’époque, sur un site à 150 mètres de la cathédrale. Il y découvrirait comment sont façonnés les éléments de la tour, en observant le travail des artisans (tailleurs de pierre, forgerons, charpentiers, etc.).
[…] Le tout ne coûterait pas un centime au contribuable, le projet ne nécessitant que des fonds de départ pour monter l’échafaudage. La suite serait entièrement financée par les montants des entrées des visiteurs.
L’État, propriétaire du monument, est décisionnaire. Jusqu’à présent, le ministère de la Culture n’a pas donné son aval à un projet qui rencontre nombre d’opposants. «Je suis contre dépenser de l’argent pour reconstruire une flèche qui n’existe plus, explique ainsi Didier Ryckner, directeur de la rédaction de La Tribune de l’art et opposant au projet. Elle a disparu au XIXe siècle, la rebâtir serait reconstruire un faux. C’est du vandalisme que de vouloir ainsi faire du neuf sur de l’ancien. Ce qui intéresse les partisans de ce projet, ce n’est pas le patrimoine en lui-même, mais la mise en place d’une attraction de style Disneyland. Il s’agit de pousser au sensationnalisme. Sans compter que l’échafaudage en lui-même va défigurer la basilique pendant de nombreuses années et que ce projet se ferait au détriment de cathédrales et de monument qui ont besoin de restauration.»
Les opposants mettent également en avant la Charte de Venise de 1964, qui stipule notamment que «les apports valables de toutes les époques à l’édification d’un monument doivent être respectées, l’unité de style n’étant pas un but à atteindre au cours d’une restauration».
[…]Les services de l’Élysée ont été sensibilisés à la question du remontage de la flèche de la basilique et pourrait prendre position sur cette question à la faveur des prochaines journées du patrimoine à la mi-septembre.
Julien Lecourt
La flèche de la Basilique …comme l’arlésienne, comme Nessie…vieux très vieux projet. Feu Marcelin Berthelot (le maire qui aimait sa ville, parcourait les rues à pied pour rencontrer ses concitoyens…)en parlait déjà !!! Projet ressorti des cartons , vous l’avez sans doute bien noté, toujours à la veille d’échéances électorales !!! Cela ne prends plus !!! Bien au delà des questions de doctrine sur la restauration des monuments historiques , se posent à Saint-Denis les questions de l’environnement de ce monument , peut-être que lorsque des solutions seront apportées pour un mieux vivre dans notre ville en ce qui concerne la sécurité et la propreté alors il sera peut-être temps de voir autrement les choses..et puis qui va payer, L’État ? la Commune ? allons il y a des dépenses plus urgentes à assurer …ne serait-ce que la construction de bâtiments scolaires.
LA REVOILA ! ! !
On croyait être » débarassé » du prpjet de Marsellin Berthelot et de sa » folie fléchière » des années 1990 ( je crois ? )avant de » passer la main » de maire .Peut – être voulait-il RESTER pour la POSTERITE ; » Le reconstructeur de LA FLECHE . !
La » Charte de Venise » dans son analyse balaye TOUS les arguments des rêveurs (et des NOSTALGIQUES . . de je ne « sais quoi . . . ) . RESTAURER , OUI / RECONSTRUIRE ? NON et NON .
D. Paillard croit-il VRAIMENT que c’est la fléche manquante qui explique le manque de fréquentation ? ( Bill , sans sa présenttion ,fait une très bonne analyse)
Les services Culturel et ARCHEOLOGIQUE , dans leurs « arguments , croient- ils VRAIMENT que l’installation d ‘ un chantier d’Apprentissage ‘ FÛT – IL PEDAGOGIQUE ,et les VISITES attendues , relancera l’Emploi ? ? ?
Pour ma part , c’est NON .
De plus , cette Basilique ,ma voisine , me plait beaucoup MÊME ; et au contraire , avec son originalité qui vient de SON VECU .
Claudine SAUR POZPIECH .
J’oublie :
si les services de l’Elysée . . . ont été sensibilisés à cette question de Remontage , qu’ils le soient d’ABORD pour le financement de l’ENTRETIEN ; de l’ EVOLUTION ( visites de groupes ,,
dont des scolaires , etc . . . de la Basilique .. Notre municipalité , si peu douée pour l’entretien des bâtiments dont elle a la charge , reproche souvent ; , ET A JUStE TITRE , de négliger notre
AH! la folie des grandeurs i
Un article très documenté du « Monde » du 12 mars abordait déjà cette question. On pouvait notamment y lire les points de vue d’éminents experts des monuments historiques, Philippe Bélaval, Jean-Pascal Lanuit et Alexandre Gady, qui s’opposent à ce projet absurde.
Extraits :
« Après les délires interventionnistes du XIXe siècle, et notamment ceux du très imaginatif Viollet-le-Duc, l’idée fit son chemin qu’il fallait regarder les monuments du passé comme des objets sur lesquels le temps a fait son œuvre. Donc, s’intéresser à toutes leurs strates et les conserver, plutôt que d’essayer de reconstituer un hypothétique état d’origine. « Au fond, l’état d’origine, c’est quoi ? La forêt du quaternaire ? ironise Alexandre Gady, qui préside la Société pour la protection des paysages et de l’esthétique de la France. L’état le mieux documenté, c’est l’état actuel. »
Une « position doctrinale sage », pour Philippe Bélaval, président du Centre des monuments nationaux qui exploite le parcours de la nécropole royale de Saint-Denis. « Si l’on s’engage dans la reconstruction, où seront les limites ? » interroge-t-il. (…) « Un monument a une vie, et ses manques en font partie, estime Jean-Pascal Lanuit, directeur adjoint de la DRAC d’Ile-de-France, qui gère l’édifice et consacre beaucoup d’efforts à la rénovation de la façade. La disparition de la flèche est intéressante, elle doit être respectée. »
Pour les opposants, le fait de reconstituer la flèche reviendrait à gommer l’histoire. Ou du moins, estime M. Gady, à la manipuler. « Ce serait un mensonge, » soutient-il. (…)
Un monument peut aussi être restauré au jour le jour, une pierre changée par-ci par-là, une écaille rattrapée dans la peinture, mais c’est une autre histoire. Quand il s’agit de reconstruction, en revanche, le temps n’est pas un allié. Au bout d’un certain nombre d’années, les matériaux ont disparu, l’œil s’est habitué. Ne pas arbitrer entre différents états serait la meilleure manière de ne pas se tromper. « Depuis plus d’un siècle et demi, la basilique de Saint-Denis est vue comme cela, décrite comme cela, peinte comme cela », observe Alexandre Gady. »
Comme toujours, les « élites » dyonisiennes font preuves de leur incompétence crasse en tout domaine, avec la force de conviction des imbéciles. Mais ils ne sont pas bêtes, non, dogmatiques, peut-être ? Tout ça n’est évidemment que du vent, comme d’habitude, pour agiter les quelques arbres encore verts qui cachent la forêt dévastée.
J’ai quitté Saint-Denis pour de bon, avec le sentiment d’un énorme gâchis, ville prise en étau par des intérêts qui ne la concernent pas (politiques et nationaux). Ses habitants méritent mieux que ça.
Bon courage à ceux qui restent, comme on dit. Je reviendrais souvent sur ce blog.
Je reprendrai la belle formule imagée de BB, mais avec des inquiétudes inspirées par les projets à court (comme nous le verrons à la rentrée) et long terme (un chantier défigurant pendant vingt ans la Basilique pour reconstruire une flèche disparue il y a plus d’un siècle et demi…) qui menacent la Basilique de Saint-Denis. La forêt est dévastée, mais cela ne leur suffit pas : ils s’attaquent désormais aux quelques arbres qui restent encore verts !
@BB
Je comprends votre départ…
Cette ville est une machine à exclure, les femmes et les personnes âgés en priorité à moins d’habiter à 50m d’un commissariat comme Braouzec et Paillard et qui viennent nous expliquer que l’insécurité est un thème de la droite, quel courage…Bientôt de nouvelles élections, ils vont devoir sortir de leur trou à rats et s’expliquer avec la population, je les attends avec impatience.
La Grèce a signé la charte de Venise et ça ne l’empêche pas pour autant de reconstruire le Parthénon depuis 30 ans…
Maintenant j’invite tous les élus Dionysiens à visiter Reims et à en prendre de la graine concernant le centre-ville:
-le parvis
http://www.galileo-web.com/photoblo…
– Un tramway avec alimentation électrique enterrée à proximité (Je pense que cette photo rendra envieux les habitants de la rue Marcel Sembat)
http://richezassocies.com/files/pro…
– Une médiathèque de toute beauté face à la Cathédrale
– Des illuminations estivales
https://www.youtube.com/watch?v=A70…
Et pour finir une jolie photo du parvis de la gare (qui ressemble un peu à celui de Saint-Denis mais en propre)
http://architopik.lemoniteur.fr/med…
Au delà des arrières pensées politiciennes, je trouve que reconstruire cette flèche est un beau projet.
Les arguments avancés par les « éminents experts des monuments historiques » sont d’une stupidité sans nom. Si je comprends leur raisonnement, il y a un temps limité pour reconstruire un monument endommagé ? Dans le cas présent, si flèche avait été reconstruite quelques années seulement après avoir été frappée par la foudre, tout le monde aurait trouvé ça normal … Par contre, parce que 150 ans se sont écoulés il ne faut plus toucher à rien ?
Je voudrais élargir le débat à un événement qui m’a choqué récemment et qui résume bien l’état des communes de Plaine Commune: Le deuxième incendie de la même médiathèque à La Courneuve.
http://www.leparisien.fr/seine-sain…
que je ne peux que rapprocher de ce débat que je trouvais débile à l’époque dans cette commune
http://www.saintdenismaville.com/in…
Et bien on est vraiment au milieu du gué depuis des années, à savoir, est-ce que les élus se bougent pour assurer leurs missions quoi qu’il en coûte ou est-ce qu’ils la laissent pourrir pour garder leurs postes en continuant de déverser des subventions sur des associations aux actions fantomatiques ? Le problème c’est que le niveau de l’eau monte.
Et pour résumer la communication du couple Paillard/Braouzec sur tous les sujets : « Ils chantent même les pieds dans la « merde » »
P.S: Je viens de voir un salarié de Derichebourg nettoyer les trottoirs rue A.Croizat. N’y a-t-il plus suffisamment de fonctionnaires territoriaux dans notre agglo à la masse salariale impressionnante ???
@SAM: moi aussi 2 ans à Reims et j’y retourne avec plaisir. N’évoque pas Strasbourg, ils s’apercevraient que là-bas aussi, il n’y a plus qu’une flèche 😉
@ DIDIER ,
. . . et . . Plus le temps passera , moins il y aura de gens ayant connu Napoléon . . . Je ne suis pas » une éminente experte des monuments historique mais une dionysienne qui donne SON `
AVIS : pour moi , C’EST NON !
Il a raison Jean Bon : à Strasbourg aussi , la cathédrale n’a QU’UNE flèche !
Et si les W C Decaud , place de l’Ancien Hôtel – Dieu ,( tout proche de la Basilique ,donc ) étaient ENFIN réparés , ou plut^t CHANGES -ils sont d' »origine , et obsolètes et en panne 9 fois sur 10 – ils seraient contents les dionysiens et les touristes d’être dans un si bel endroit , si accueillant , MALGRE LA FLECHE UNIQUE .
Claudine SAUR POSPIECH .
@Didier : Vous avez tout compris : en effet, « parce que 150 ans se sont écoulés il ne faut plus toucher à rien »… Par contre il faut entretenir, réparer, conserver et c’est cela que tentent de faire au mieux les Monuments Historiques avec les éminents spécialistes que vous, de toute votre hauteur d’ignorant, vous trouvez « stupides ».
Mais il faudrait aussi sécuriser les abords, embellir le quartier, et cela attirerait peut-être les visiteurs à venir en plus grand nombre. Ces derniers aspects relèvent de la municipalité qui n’en a rien à faire car, cela, c’est un travail sérieux, patient, discret, qui n’attire pas les médias !
@Suger : vous devez certainement en savoir beaucoup plus sur ce sujet que le pauvre « ignorant » que je suis. Pouvez vous me dire quelle est la durée exacte à partir de laquelle il ne faut plus « toucher à rien » (par exemple reconstruire une partie détruite) mais seulement « réparer, entretenir et conserver » (sans modifier l’apparence actuelle) ? 5 ans, 10 ans, 50 ans ?
@Jean Bon, @Claudine : à moins que je me trompe sur la définition d’une « flèche » de cathédrale (auquel cas Suger se fera un plaisir de me corriger bien sur) la basilique de Saint Denis ne possède aucune flèche à l’heure actuelle, contrairement à la cathédrale de Strasbourg. Comparer les deux revient donc plutôt à donner des arguments en faveur de la reconstruction de la flèche …
@Daudet
N’ayant rien d’intelligent à écrire sur la flèche de la Basilique faute d’avoir un avis, je me suis replongé avec délice sur l’Arlésienne de Daudet (lettres de mon moulin) d’où est tirée l’expression.
Si ça peut donner envie à d’autres, cela commence ainsi :
‘’Pour aller au village, en descendant de mon moulin, on passe devant un mas bâti près de la route au fond d’une grande cour plantée de micocouliers. C’est la vraie maison du ménager de Provence, avec ses tuiles rouges, sa large façade brune irrégulièrement percée, puis tout en haut la girouette du grenier, la poulie pour hisser les meules, et quelques touffes de foin brun qui dépassent.
Pourquoi cette maison m’avait-elle frappé ? Pourquoi ce portail fermé me serrait-il le cœur ? Je n’aurais pas pu le dire, et pourtant ce logis me faisait froid. Il y avait trop de silence autour. Quand on passait, les chiens n’aboyaient pas, les pintades s’enfuyaient sans crier. À l’intérieur, pas une voix ! Rien, pas même un grelot de mule. Sans les rideaux blancs des fenêtres et la fumée qui montait des toits, on aurait cru l’endroit inhabité.
Hier, sur le coup de midi, je revenais du village, et, pour éviter le soleil, je longeais les murs de la ferme, dans l’ombre des micocouliers. Sur la route, devant le mas, des valets silencieux achevaient de charger une charrette de foin. Le portail était resté ouvert. Je jetai un regard en passant, et je vis, au fond de la cour, accoudé, — la tête dans ses mains, — sur une large table de pierre, un grand vieux tout blanc, avec une veste trop courte et des culottes en lambeaux… Je m’arrêtai. Un des hommes me dit tout bas :
— Chut ! c’est le maître… Il est comme ça depuis le malheur de son fils.’’
Bonne journée à tous
@Didier @Suger
Nous savons tous ici que ce projet ne verra jamais le jour, ce n’est que du vent, de la com,
Paillard veut nous faire croire que c’est parce qu’il manque la flèche que les touristes ne viennent pas…MDR, non c’est tout simplement parce que les opérateurs ne le proposent pas à leur clients de peur qu’il se retrouve ds un guet apens…tout le monde le sait à part notre ignorant de maire.
@Didier : Les exemples du Parlement de Bretagne ou du Château de Lunéville détruits par des incendies montrent qu’il faut intervenir immédiatement (en s’appuyant sur les connaissances des bâtiments accumulées, avant ces destructions, par les spécialistes – vous savez, ceux que vous qualifiez de « stupides » – et qui permettent une reconstitution quasiment à l’identique). Au passage, on peut signaler que ce sont surtout des souscriptions publiques (« populaires » ou « citoyennes » comme on dit à Saint-Denis…) qui ont permis le financement de ces reconstitutions.
Donc 5 à 10 ans sans doute pour répondre à votre question. Mais quand 6 générations (170 ans environ) se sont succédées, cela n’a plus aucun sens. Car, sinon, pourquoi ne pas reconstruire aussi la Chapelle des Valois dont l’emplacement est évoquée dans le jardin de la Basilique ?…
La comparaison avec Reims, mais on pourrait parler aussi de Rouen et de bien d’autres monuments, montre ce que devraient faire les élus, à commencer par une illumination estivale. Souvenir douloureux pour l’équipe Braouezec-Paillard que cet éclairage de la Basilique, car il y a quelques années ils n’avaient pas bien sûr voulu mettre en place une illumination comme le pratiquait déjà Reims. Il fallait du neuf, du clinquant, du médiatique ! Alors Braouezec a fait appel à une « star » artistique du moment pour « mettre en lumière » la Basilique. Résultat pitoyable sur le plan artistique et catastrophique sur le plan technique d’où l’arrêt de cette farce coûteuse dans les années qui ont suivi. Et on est passé à la recherche d’autres projets capables d’attirer les médias et de cacher la dégradation de la ville. La « flêche » est un nouvel exemple de cette fuite en avant !
@. . . la cantonnade : C’est ça , qu’on appelle « pinailler » ? .
Claudine SAUR
Mon commentaire précédent ( 12 h49 ) ,était une réponse à Didier ( post de 00 h 27 ) Merci.
@Suger : sauf erreur on n’a pas de plan précis de la rotonde des Valois, on n’a que des gravures. Essayer de la reconstruire reviendrait à créer quelque chose de nouveau en s’inspirant du passé (je n’y suis pas forcément opposé d’ailleurs mais c’est un autre débat). Par contre, j’ai cru comprendre que la flèche avait été démontée (j’imagine qu’un plan de remontage a été élaboré en même temps qu’elle était démontée) et même qu’on avait retrouvé ou elle était stockée (je ne suis pas 100% sur de ce dernier point cependant). C’est donc tout à fait différent. A l’époque ou la flèche a été démontée, il était prévu de la remonter quand les circonstances le permettraient. A l’époque ou la rotonde a été démolie, il n’était certainement pas question de la reconstruire plus tard
@Didier: comme le dit très justement Claudine Saur en vous répondant, « C’est ça , qu’on appelle « pinailler » ? «
Et je vous conseille de lire à propos de la légende des pierres démontées et stockées de la flèche les commentaires sur le sujet déjà développés sur ce blog :
http://www.saintdenismaville.com/in…
@Suger : merci pour le lien j’ai pu constater avec plaisir qu’à l’époque au moins une personne était en phase avec moi, JeF, dont je me permets de recopier les propos ici :
« Malgré tout, je pense que c’est un beau projet, qui ne doit bien sûr pas remplacer les nécessaires travaux de restauration, mais a une vraie cohérence historique. La Charte de Venise, dont certains, notamment en France, ont une version ayatollesque, n’a jamais empêché de défigurer des sites et monuments classés (Palais Royal) et si on l’avait pris à la lettre, ni Saint-Malo, ni de nombreux centres historiques allemands, ni même La Fenice n’auraient été reconstruits. L’effondrement de la flêche était un accident. »
Je me sens moins seul 🙂
PS : concernant le « pinaillage » : je pense que le commentaire de Claudine Saur concernait ma remarque sur l’absence de flèche à Saint Denis (elle a probablement confondu clocher et flèche dans son précédent commentaire). Je ne pense pas pinailler en vous faisant remarquer vos contradictions (un monument démoli volontairement contre un accident destiné à être réparé)
Et sinon pour conclure (promis ce sera mon dernier post sur ce sujet !) il faut bien sur étudier la faisabilité de ce projet, en dehors de toute arrière pensée politicienne. Si effectivement la flèche a disparu ça sera compliqué de la remonter … mais sinon mon point de vue est que « il n’est jamais trop tard pour bien faire » 😉
En lisant les commentaires sur le lien que conseille Suger ci-dessus ,ET LES PROPOS de ABC
je repense à une récente virée Giverny , Chateau-Gaillard , Duclair , JUMIEGES , ah Jumièges et ses ruines à tomber ! (et jamais RECONSTRUITE ) . . .Seul problème :en cette saison , beaucoup ( trop ? ) de touristes ! ! !
@ Didier ,
JE NE CONFONDS RIEN DU TOUT !
Et je maintiens : PINAILLAGE ! ! !
Cordialement , quand même .
Claudine SAUR POSPIECH .
La Basilique de Saint-Denis est l’objet d’un ouvrage de la superbe collection « La Grâce d’une cathédrale », des Editions « La Nuée Bleue », qui comprend déjà six titres (Paris, Rouen, Amiens, Reims, Lyon, Strasbourg) et un à venir (Chartres). La publication est prévue pour cet automne 2015.
Les dionysiens Michaël Wyss et Brigitte Lainé sont les rédacteurs des chapitres « L’archéologie du site, des bâtisseurs au XXIe siècle » et « Vie spirituelle, intellectuelle et culturelle au fil des siècles ».
Comme l’a dit Sam, à chaque nouvel article d’un quotidien, le débat revient.
De mon côté je suis invariablement pour. D’une part parce que l’argument financier dressé par certains ne tient pas à partir du moment où l’idée du projet est de l’autofinancer. L’un des buts du projet est de créer le buzz et force est de constater avant même la décision que cela fonctionne. Le buzz doit faire venir des visiteurs pendant la durée des travaux. Comme pour les projets de l’Hermione ou Guedelon.
Parler de la Basilique de Saint-Denis, c’est rappeler l’importance oubliée de la Basilique en tant que première église gothique, en tant que nécropole des Rois de France (qui passionnent toujours des millions de personnes), pour le rôle incroyable joué par l’abbé Suger dans son édification et celui de Viollet-le-Duc dans sa restauration.
Dire que la ville devrait mener des projets prioritaires à celui-ci est vrai mais ce n’est pas suffisant. Bien qu’il ne soit pas prioritaire, dans la mesure où il ne coûtera rien, il n’y a aucune raison de le remettre en cause. Et au contraire, plutôt que de combattre contre ce projet, il serait utile de l’associer à d’autres projets, que l’on jugera prioritaires pour la ville, et qui bénéficieraient de la publicité faite.
Je n’adhère pas du tout à l’argument du « faux historique » avancé par certains. Les monuments historiques sont toujours remaniés durant leur histoire et on ne peut les figer totalement à une période donnée. Ils sont intéressants à travers l’ensemble des périodes qu’ils racontent. On ne peut figer la Basilique à une période donnée.
Tout le projet de restauration de la façade de la Basilique avait pour objectif de rendre le visage qu’elle avait en 1840 à l’issue d’un remaniement considérable. Le meilleur exemple en est l’horloge, placée à cette époque. On imagine bien qu’elle n’en avait pas lors de sa construction. Voir à ce sujet les panneaux d’information en entrant à gauche.
Or, en 1840, la Basilique avait bien deux flèches!
D’autre part, la perte de la flèche nord, n’est pas le résultat d’une vue architecturale d’une époque. Elle est accidentelle. La flèche a été déposée, avec pour objectif de la remonter. Elle ne le sera jamais, mais c’est un accident historique, pas un choix esthétique.
Un exemple: dans les villes qui ont conservé des arènes romaines, depuis quelques années, d’importants projets visent à aller bien au-delà de la restauration simple par remplacement des pierres usées. On replace des blocs disparus. Y a-t-il tentative de faux historique? Qui s’en plaint? Le débat est sans fin, mais aucun argument catégorique ne peut être reçu à Saint-Denis quand on pourrait citer des dizaines d’exemples de monuments pour lesquels la restauration va bien au-delà de la préservation de l’état actuel.
Reconstruire à l’identique les six « merveilles du monde » perdues n’aurait pas de sens, car on n’en connait pas l’emplacement exact, on n’en a pas de dessins ou de plans.
Le cas de la flèche de la Basilique (toute proportion gardée) est différent. Les plans exacts ont été établis avant démontage et les pierres ont la réputation d’avoir été conservées. Il n’y aurait qu’à les réutiliser ou les reproduire si elles sont abîmées.
N’attendons pas 150 ans de plus.
je rejoind Bill La flèche des changera pas grand chose deja que les Elus face en sorte que cette ville devienne plus sur pour ses habitants ainsi que pour les touristes de passage qui sont victimes de voles , et vole agave …
Je ne reprendrai qu’un des arguments des défenseurs de la reconstruction de la flèche que rappelle ici Anthony C. : les exemples des chantiers du château médiéval de Guedelon et de la frégate L’Hermione associés à l’idée d’un autofinancement possible.
Il faut d’abord préciser que ces deux exemples sont des créations contemporaines et non des restaurations ni des reconstitutions de bâtiments anciens. Ces deux réalisations sont intéressantes par la volonté d’utiliser – autant que possible – les techniques anciennes (médiévales ou du XVIIIème), mais ce sont des ouvrages contemporains.
Passons aux critiques :
1 – Supposons maintenant un chantier qui suivrait les anciennes techniques pour reconstruire la flèche de la Basilique. Le coût de la main d’oeuvre qualifiée nécessaire serait faramineux (c’était déjà le cas au temps de la construction des cathédrales…) ! Et j’ose espérer que personne ne pense faire appel à des constructeurs non-qualifiés, amateurs ou apprentis, bénévoles ou sous-payés, pour cette intervention sur la Basilique !
2 – La durée de réalisation serait de plus ou moins vingt ans (exemples de L’Hermione et de Guédelon). Cela signifie concrètement un chantier qui bouleverserait le coeur de la ville pendant une vingtaine d’années… Qui envisage sérieusement que la municipalité est capable de gérer une situation pareille ?
3 – Enfin et surtout, le fameux autofinancement est une utopie sinon un mensonge : L’Hermione a bénéficié d’aides très conséquentes des collectivités locales et pour Guédelon je suppose qu’il n’en a pas manquées non plus. L’apport des sponsors (grandes entreprises essentiellement) est plus qu’aléatoire et ce qui pourra être ainsi recueilli n’ira pas vers des projets autrement plus essentiels de restaurations, et souvent de sauvetages, de monuments existants. Quant à l’apport du tourisme : commençons par accueillir normalement les touristes actuels, ce serait déjà bien !