Le Monde : La Seine Saint Denis pourrait fermer des centres de dépistage des MST par manque de moyens

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1 réponse

  1. Paru dans le Parisien 25/08 dit :

    Silencieux, les yeux cernés par la fatigue et l’errance, des dizaines de patients attendent leur tour dans la salle du centre d’accueil de soins et d’orientation de Médecins du monde à Saint-Denis, indifférents au ballet des élus et des journalistes. Hier, Stéphane Troussel, le président PS du conseil général a tenu à organiser une conférence de presse au sein de cette structure pour dénoncer la politique de l’Etat en matière de santé. En ligne de mire : la décision de la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) de ne plus verser au département une dotation de 1,4 M€ d’euros qui lui permet de mener des actions de santé en matière de vaccination et de dépistage de la tuberculose, des IST (infections sexuellement transmissibles) et de certains cancers.

    Depuis 2010, le conseil général, en partenariat avec Médecins du monde, mène ainsi des consultations de prévention et de dépistage sur le site d’accueil de l’association humanitaire. Tous les mardis, un bus du département propose aux patients une radiographie des poumons. « Une trentaine de patients bénéficient chaque semaine de ce dépistage », explique Nathalie Godard, coordinatrice générale chez Médecins du monde. « En quatre ans, cette action a permis de détecter une quarantaine de cas de tuberculose et une trentaine de cas d’infection sexuellement transmissible, en premier lieu des hépatites B, ce qui est considérable. » Qu’en sera-t-il demain ? Le 1er janvier 2015, cette mission, comme celles menées par les sept centres de santé départementaux*; relèvera de l’Etat et non plus du département. « L’Etat est censé prendre le relais, commente Stéphane Troussel. Mais, à ce jour, alors que j’ai sollicité à plusieurs reprises Marisol Touraine, celle-ci ne nous a toujours pas répondu et nous ne savons pas ce que vont devenir ces actions. Par son silence, la ministre de la Santé semble acter la fermeture des centres départementaux et la fin pure et simple des consultations. »

    Contactée, la CPAM, par la voix de son directeur général, François-Emmanuel Blanc, indique que « cette subvention était versée historiquement au département du 93 mais n’a aucun fondement réglementaire. La Seine-Saint-Denis bénéficiait jusque-là d’une tolérance, elle doit maintenant rentrer dans le rang ». Afin de trouver un terrain d’entente, le président du conseil général doit rencontrer en octobre celui de l’Agence régionale de santé (ARS) Claude Evin. « La situation sanitaire du 93 me préoccupe mais nous devons discuter du montant financier et des actions qu’il convient de mener dans ce département », indique ce dernier.

    En première ligne avec les patients, les médecins ne cachent pas leurs inquiétudes. « Je n’imagine même pas que le bus de dépistage de la tuberculose puisse disparaître, avoue Jeanine Rochefort, une des médecins bénévoles. Les patients que nous recevons sont des personnes en situation de grande précarité, 70 % d’entre elles ne parlent pas français… Si demain, elles doivent aller dans différents lieux pour bénéficier du même dépistage, elles n’iront pas. C’est un vrai problème de santé publique car la tuberculose est une maladie très contagieuse. » La Seine-Saint-Denis est le département métropolitain le plus touché par cette affection qui atteint les poumons.

    * : Aubervilliers, Aulnay-sous-Bois, Bobigny, Montreuil-sous-Bois, Noisy-le-Grand, Saint-Denis, Villemomble

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