Le Parisien :Le Défenseur des droits épingle les carences dans les écoles à Saint-Denis
Ok, c’est officiel, il y a inégalités territoriales. On le savait depuis longtemps, c’est écrit maintenant dans un rapport.
Malheureusement, beaucoup de rapports et peu d’actions. Espérons que la rentrée se passera mieux, que les enfants auront des enseignants formés.
Bill
[…] En novembre dernier, les parents d’élèves du collectif du « Ministère des Bonnets d’âne », à Saint-Denis, avaient profité de la Journée internationale des droits de l’enfant pour saisir le Défenseur des droits pour « discrimination territoriale, non-respect du droit à l’éducation et rupture de la continuité du service public ». […]
Dans un premier courrier (les conclusions de son rapport seront apportées d’ici quelques mois), Jacques Toubon, le Défenseur des droits, reconnaît « les carences » dénoncées par la ville et les parents. […] « En étant confrontés à des classes sans professeurs lors de leur rentrée puis, à des enseignants contractuels affectés tardivement ou à une succession de remplaçants et de contractuels, les élèves dionysiens ont été placés dans une situation défavorable aboutissant à une rupture du principe à valeur constitutionnelle d’égalité des usagers devant le service public », pointe-t-il dans le courrier envoyé au maire de Saint-Denis.
Du côté de l’Education nationale, on assure que des efforts ont été faits depuis avec les « 9 mesures pour la Seine-Saint-Denis » et le fameux deuxième concours, organisé partout en France pour recruter des enseignants prêts à venir travailler dans le département. […] Dans un courrier envoyé en mars 2015 au Défenseur des droits, la ministre Najat Vallaud-Belkacem décrit, chiffres à l’appui, les efforts apportés pour la rentrée prochaine.
[…] « Pour nous, c’est déjà symboliquement très fort d’avoir un retour d’une institution qui dit vous n’avez pas fantasmé, la situation est vraiment anormale », lance une maman membre des Bonnets d’âne.
Mais l’objectif reste la rentrée de septembre. « Les annonces, ça suffit. Il faut du concret. Nous n’hésiterons pas à porter l’affaire en justice s’il le faut », assure David Proult, adjoint chargé de l’enseignement qui reste sur ses gardes.
Pour sûr, l’Education nationale sera surveillée de près à la rentrée. Jacques Toubon assure en effet qu’il suivra « avec attention les conditions dans lesquelles se déroulera la rentrée scolaire, non seulement en termes de quantité des recrutements et d’affectation des effectifs mais également de la qualité des profils des enseignants recrutés et déployés dans les écoles. »
[…]Mais les Bonnets d’âne ne baissent pas la garde pour autant.
Dès le premier jour de classe, ils seront dans les écoles de Saint-Denis pour « lancer l’alerte », en cas de besoin. Avec la mairie, ils ont en effet mis en place une « rentrée sous contrôle citoyen » dans toutes les écoles de la ville. « Nous avons organisé des trios avec un parent d’élève, un enseignant et un élu de la ville pour faire remonter les problèmes le plus rapidement possible », explique Delphine, l’une des membres des Bonnets d’âne.
Si elle estime que le courrier du Défenseur des Droits « met une pression sur le ministère pour que la rentrée se passe bien », cette mère de famille reste inquiète. « On nous a fait remonter que depuis juin, Pôle emploi relance des offres d’emploi de contractuels en Seine-Saint-Denis, assure-t-elle. On est un peu étonnés car cela s’est très mal passé l’an dernier. Les contractuels n’étaient pas formés.Certains, et on ne les blâme pas, laissaient tomber au bout d’une journée ! »
En clair, les Bonnets d’âne ne veulent plus que Saint-Denis accueille près d’un cinquième des contractuels du département. Ils veulent des enseignants formés. Mais ils seront également vigilants face au nombre d’élèves par classe dans les écoles, toutes classées REP ou REP + à Saint-Denis.
Aurélie Lebelle. L’article en intégralité ici
Le collectif veut des enseignants formés. Ils ont raison mais:
– la formation des professeurs a été désagrégée sous Sarkosy et peine à s’en remettre.
– des professeurs formes et expérimentés il y en a eu beaucoup ici et il y en a encore ( dans certains établissements les équipes sont assez stables). Mais le problème c’est le primaire et le collège plus que le lycée.
– les anciens professeurs mieux formés et mieux payés pouvaient investir une partie de leur vie en banlieue car c’était stimulant intellectuellement et pour améliorer ses méthodes pédagogiques. Aujourd’hui le problème est double: ils sont moins complètement formés et surtout beaucoup moins bien payés en début de carrière : on est passé de 1,6 smic à 1,2 comme premier salaire: comment se loger et vivre décemment et donc construire un projet professionnel viable?
D’autre part, les jeunes professeurs actuels sont moins enclins au sacrifice pour l’EN car ils sont moins dupes des grands discours sur leur mission que nous ne l’avons été ( ce qui ne veut pas dire qu’ils ne croient pas à leur métier ) et donc ils demandent leur mutation plus tôt.
– dernier point et non des moindres: depuis le début des années 2000 les trafics, la violence et l’arrivée massive de personne es encore plus pauvres et démunies culturellement ont rendu ce métier extrêmement difficile et cela décourage les vocations les plus sincères.
Me concernant, bien sûr je suis resté presque 30 ans à St Denis mais j’en suis aussi parti à cause de la dégradation trop forte de l’environnement urbain et social qui avait une influence terrible sur les conditions de vie et d’apprentissage. Le problème c’est que les générations nouvelles ne viennent jamais volontairement sauf exception militante, et commen les blâmer quand on voit l’image récente donnée de la ville et du 93- hier encore médiathèque et Ecole de la deuxième chance incendiée, ca dégoute d’avance.
Bonjour à tous.
Pas souvent présent mais je pense souvent à la ville et à la souffrance des habitants.
Je vais aller dans le sens de Thierry, le problème est le primaire et le collège car c’est la que tout ce joue et c’est la que le paquet doit être mis en terme de moyens et de présence. Car l’enfant, à cette période, se construit et sa vie se joue en grande partie dans ce laps de 5 ans.
Une fois arrivé au lycée, le filtre est déjà fait. Avec un minimum de sérieux, le bac est en poche.
Il est vrai que N. SARKOSY a fait un mal fou à l’éducation nationale et la formation de profs et à la police avec la suppression de la police de proximité, mais nos élus ont été la ramasse en se défaussant sur les carences de l’état et ne faisant strictement rien. Si… des missives dans le journal le monde…
Saint Denis concentre toutes les difficultés (insécurité, chômage de jeune, drogue, et j’en passe) mais on continue à se fourvoyer.
Un militant de l’Attiéké qui disait « vous cogérez la merde du capital ».
Je suis d’accord avec lui.
Des citoyens sous éduquées sont des personnes plus malléables et c’est se sont des personnes les plus à mêmes à ne pas contester le pouvoir en place, et surtout préoccupés à survivre et à remplir le frigo… D’ailleurs, ils ne participe même plus aux élections (convaincre 1000 personnes est toujours plus facile que d’en convaincre 20 000, n’est ce pas Patrick).
Les communes spécialisées comme Saint Denis, dans l’accueil des populations les plus défavorisées grâce aux subventions finançant les services publics, vont se retrouver face au mûr de l’endettement de l’État et à la restriction à grande vitesse de leurs marges de manœuvre. A moins d’augmenter les impôts…??? Non, ils ne vont pas osé….
Par contre, augmenter les indemnités d’élus, on peut le faire. Florence, Bally un commentaire..??
On se demande comment va tenir le budget de la ville avec moins de rentrées…
Dernière chose, pour les plus courageux, je vous invite le dernier contrat signé entre plaine commune et l’état.
Les statistiques sont édifiantes… et les actions prévues le sont tout autant: tout le monde est d’accord pour ne rien faire. Que des effets d’annonce.
http://www.plainecommune.fr/fileadm…
Ce qui est clair, avec des chiffres comme cela, je confirme ce que dis Thierry, pour trouver des profs motivés pour venir à Saint Denis, il aurait fallu commencer dés Janvier, mais non….
On préfère faire une rentrée vigilante et on écrit au défenseur des droits.
Sacré Didier, tu en rate pas une.
Bon courage à ceux qui ont des enfants à Saint Denis, soyez vigilants…
Amicalement.
d accord avec Azzedine et Thierry b
Le 93 et en l occurrence st Denis n es pas attractif pour les professeurs et ce qu il y sont qui n habite pas a cotre y reste mais ce refuse a venir s’installer ici avec famille et enfants
Il ne faut pas ce mentir et voiler la face l insécurité , la violence et les trafics … ne sont pas attractif du tout pour ces professeurs de plus bcp qui sont motiver de venir son vite désenchanter et successivement ce mette en arrêt régulièrement
encore une rentrer difficile , ma fille a eu son bac donc direction l(université , mais pour mon fils encore des manquements pour l année 2015 /2015 courage a tous les parents de st Denis
Que va t-il se passer pour la rentrée scolaire au quartier confluence. Des préfabriqués attendent les enfants derrière une voie ferrée et a côté d’un camp de Roms. Je ne suis pas concernée mais plusieurs de mes voisins m’ont dit qu’ils ne mettront pas leurs enfants dans cette école. Goldo
Effectivement, concernant la rentrée scolaire dans des préfabriqués pour les enfants dont les parents ont élu domicile dans les nouvelles habitations du Quartier Confluence en particulier dans la Neaucité , ça pourraient faire drôle ou inhabituel !
Cependant, il faut savoir qu’a priori ces nouveaux habitants ( faire une distinction entre propriétaires occupants , propriétaires bailleurs et locataires à des titres divers ……), qu’il s’agit d’un choix délibéré.
En outre, chacune des personnes concernées n’a peut-être pas de rejet à l’égard de ce type de situation !
D’ailleurs, vu l’affectation en principe par sectorisation à raison du domicile, il serait intéressant de connaître le moment venu le nombre d’élèves issus de ces nouvelles constructions Néaucité achevées et livrées.
Quant aux bâtiments proches locatifs anciens existants gérés par bailleurs publics ou privés, c’est une autre affaire, c’est chacun qui voit au mieux – comme d’hab.
L’actualité en Seine St Denis et à St Denis est catastrophique : violences et délinquance… le 14 juillet, la chaleur et même le Ramadan qui donne une bonne excuse pour être dehors entre 22h et 3h du mat à des enfants de tous âges.
Vu de ma campagne bretonne, c’est effrayant, l’image donnée par les incendies d’équipements, les agressions des chauffeurs de bus… cela donne l’impression de guerilla urbaine, de cités totalement livrées à elles-mêmes et c’est en tout cas très loin de l’image « multiculturelle populaire » et du vivre ensemble harmonieux prônés par nos élus. Qu’ils sortent de leur mairie et se baladent dans d’autres villes, ils comprendront ce que veut dire une ville populaire mais agréable à vivre. A St Denis, les explosions de violence sont banales et quotidiennes. Dernier exemple, Porte de Paris, un SUV arrive en trombe par la voie du tramway, s’arrete sur la voie dans le but de bloquer le passage à une moto arrêtée au feu rouge. Le conducteur, un grand et gros type costaud hurle sur la moto par sa fenêtre mais ça ne suffit manifestement pas à passer son agressivité. Il sort de la voiture armé d’une batte de baseball et veut se diriger vers le motard. Sa femme, petite et menue, sort aussi pour le retenir : elle se fait jeter à terre sur la voie du tramway pendant que sa brute de mari, sans un regard pour elle, court après le motard qui s’enfuit par Gabriel Peri avant de se faire massacrer. Sa fille sort également pour essayer de le faire revenir et qu’il arrête de s’exhiber hurlant la batte à la main sur la place Porte de Paris. Il était 17h, mes enfants étaient scotchés, et moi aussi, par tant de violence. Impossible de leur expliquer : bêtise et violence. Juste leur dire que à St Denis, on ne dit rien aux conducteurs, il est préférable de ne pas regarder son voisin… beaucoup ont une arme dans la boite à gants et ne font que chercher l’occasion de l’utiliser.
Et imaginer aussi quand on vient dire « c’est pas juste, on n’a pas les mêmes moyens » et juste après on incendie la mediathèque, l’école… Ces jeunes coupables devraient être systématiquement déménagés dans d’autres villes après les éventuelles peines. Ils ne doivent pas pouvoir revenir dans leur cité pour se pavaner auprès des copains et faire monter les enchères. Les familles, même si c’est dur, doivent aussi être tenues pour responsables si les enfants sont mineurs. A 13 ans, un enfant n’est pas supposé être en libre vagabondage la nuit. Mais les familles débordées doivent aussi avoir des solutions pour les aider à gérer les enfants hors de contrôle parental. Et le mieux je pense est de prévoir des solutions éloignées de la cité, pour offrir une dernière chance à ces mineurs en passe de devenir des poids morts de la société.
Il va bien falloir que je revienne travailler pourtant, tellement pas envie…
@Bill
bon séjour chez nous (;-)
En effet ce décentrage dans d’autres coins de France (comme le fait Goldo) permet de comprendre à quel point on est embarqué dans une vie anormale à St Denis. C’est aussi une des raisons (si je relis mes anciens messages, j’en avais des ribambelles, de « bonnes raisons ») de notre départ de la ville, alors que j’y avais une promotion professionnelle récente. J’ai préféré perdre quelques gratifications sur l’année que ma santé.
Quant au suivi des familles et des jeunes délinquants, vous avez parfaitement raison, mais les services sont je crois déjà totalement débordés.
@Thierryb c’est aussi chez moi ! Et ce retour aux sources régulier m’est indispensable !
bilL
je comprends vraiment, dès que l’on va voir ailleurs comment ça se passe on est dégouté de vivre dans cette ville et cela devient de plus en plus dur de revenir. 9a me fait ça toutes les semaines mais je me console car je repars deux jours après mais pendant l’hiver ce sera autre choses. Quand je dis que dans cette ville nous sommes maltraités, je crois que je dis vrai et encore je pèse mes mots qui n’effacent pas mes maux.