Le Parisien :Roms dans le 93 : la fin des villages d’insertion
Le Parisien dresse un bilan des villages d’insertion, le constat est malheureusement en demi-teinte et les différents intervenants appellent à revoir le système. A St Denis, le bilan est particulièrement négatif tandis que le camp d’Aubervilliers (plus petit) en tire un bilan positif. En attendant la fin des villages d’insertion est programmée mais les Roms vivent toujours dans des conditions intolérables et les habitants continuent de subir les lourds désagréments des bidonvilles… La solution ne semble pas être proche. Bill
En 2007, Aubervilliers accueillait le premier village d’insertion de Roms. Quatre autres structures du même genre ont ensuite ouvert en Seine-Saint-Denis : à Bagnolet, Saint-Ouen, Saint-Denis et Montreuil. Huit ans après, alors que deux d’entre eux (Saint-Ouen et Bagnolet) ont fermé leurs portes et que le dispositif touche à sa fin, la préfecture de Seine-Saint-Denis dresse un bilan en demi-teinte de ces expériences.
« Depuis 2007, l’effort financier de l’Etat a été très important, mais les difficultés sont grandes et les résultats, mitigés », estime Didier Leschi, le préfet à l’égalité des chances. Au total, 8 M€ ont été investis dans ces structures, soit 40 000 € par ménage. […]
En huit ans, 200 familles ont été accueillies. Parmi elles, 107 ont pu être relogées, principalement dans des HLM du contingent préfectoral ; 17 sont en attente d’un appartement ; les autres ont quitté le dispositif. « Dans les faits, il est très difficile de trouver un logement social pour ces familles, même dans le contingent préfectoral. L’autre difficulté, c’est l’emploi. Une très faible minorité parvient à obtenir un emploi stable, et encore il s’agit la plupart du temps d’un emploi aidé », déplore Didier Leschi.
[…] Semi-échec au Fort de l’Est à Saint-Denis, malgré 400 000 € injectés par an
LA PRINCIPALE VILLE du département est aussi celle qui concentre le plus de Roms. A Saint-Denis, la préfecture en recense environ 1 000 qui vivent dans toutes les sortes d’hébergement possible, du bidonville au village d’insertion. Entre les deux, la commune gère depuis 2011 le terrain Voltaire, où vivent un peu plus de 200 personnes, avec l’électricité, l’eau courante, le ramassage des déchets… Ce terrain, prêté par l’Etat et sur lequel ont été construits des petits baraquements, abrite ces familles qui sont souvent présentes à Saint-Denis depuis une dizaine d’années, dans une relative précarité.
« Ce terrain est loin d’avoir atteint ses objectifs, faute de moyen », déplore Agnès Cluzel, militante au MRAP à Saint-Denis. Très peu d’habitants du terrain ont un travail fixe, la plupart survivent en mendiant ou en faisant de la ferraille. […]
A quelques mètres de là, de l’autre côté de l’A1, au Fort de l’Est, un autre village d’insertion (le seul de la ville identifié comme tel par la préfecture) accueille des familles Roms depuis 2009. Elles étaient 25 à l’origine, elles ne sont plus que quatre. Un constat de semi-échec pour cette structure qui a accueilli, comme au terrain Voltaire, des familles issues de l’ancien grand bidonville du Hanul. « On pense avec l’expérience que ce village d’insertion monopublic n’est pas un gage d’insertion rapide. On y arrive, mais cela a pris du temps », estime Gilles de Warren, directeur adjoint d’Adoma Ile-de-France, qui gère ce site et s’apprête à le libérer d’ici la fin d’année.
[…] Bilan final du village du Fort de l’Est : quatre familles ont été exclues parce qu’elles ne respectaient pas les règles du contrat, une autre encore sur place est en procédure judiciaire, et toutes les autres ont obtenu un logement traditionnel. « C’est très long et cela coûte cher (NDLR : environ 400 000 € par an), d’autant que certains financeurs ont parfois manqué à l’appel », précise Gilles de Warren.
Désormais, l’Etat, propriétaire du terrain, a lancé un nouvel appel à projet. Adoma aimerait conserver les cabanons pour y faire de l’hébergement d’urgence, pas seulement pour les Roms. La ville, elle, souhaite y loger des familles de Voltaire.
Pour ce terrain comme pour celui du Fort de l’Est, elle réclame un soutien plus appuyé de l’Etat. « Quand on voit la façon exemplaire dont s’organise l’accueil des migrants, on estime qu’il faudrait faire le même effort pour les Roms », fait valoir Stéphane Peu, adjoint (PC) à l’Urbanisme.
Jean-Gabriel Bontinck – Article complet ici
Le 8 mars 2014, j’avais rédigé le message suivant :
« Finalement cette campagne électorale nous permet de découvrir des choses. J’étais resté sur l’information de la construction d’un « village d’insertion » pour des familles roms. Je reconnais que j’étais sceptique car j’avais quelque doute sur la capacité de la municipalité sortante d’assurer un suivi au-delà du coup médiatique habituel. Mais l’idée me semblait bonne surtout si elle était appliquée aussi dans d’autres villes en région parisienne. Et je n’avais pas cherché depuis à en savoir plus.
La campagne électorale a révélé, au-delà de l’éventuelle fausse domiciliation pour des inscriptions sur les listes électorales, que le village d’insertion de la route de La Courneuve, mis en place par la mairie, n’en était plus un, car prévu pour accueillir et aider l’insertion de 77 personnes, ce lieu avait désormais 205 occupants et était devenu un bidonville « légalisé ». (…)
Alors j’ai essayé d’en savoir plus et j’ai cru comprendre que l’association « La Voix des roms », très active auprès de la municipalité sortante, s’oppose violemment aux principes de fonctionnement d’un « village d’insertion » (moratoire sur le nombre de résidents, contrôle sur ce nombre et encadrement des modalités de résidence). Leur déclarations (voir leurs sites sur le net) semblent même s’opposer à l’idée d’insertion… On comprend mieux alors la dérive, toutes les dérives…, de ce qui nous avait été présenté comme un « village d’insertion » ! »
L’article du « Parisien » de ce 21 septembre 2015 confirme toutes les inquiétudes que l’on pouvait avoir sur ce « terrain Voltaire » mis en place par la mairie : c’est un échec complet ! Pire même le vrai « village d’insertion » du Fort de l’Est est selon les responsables un « semi-échec ».
L’information nouvelle est le coût de ces opérations des « villages d’insertion » dans le 93 pour les finances de l’Etat : 8 Millions d’Euros pour 200 familles, soit 40 000 euros par ménage, pour des résultats très décevants. A combien se montent alors les dépenses de la ville de Saint-Denis pour ce « terrain Voltaire » pour des résultats nuls en terme d’insertion, sauf peut-être les inscriptions électorales de masse avant les municipales ?…
Bonjour.
Les roms ont et seront toujours la variable d’ajustement d’une politique municipale qui va droit dans le mur.
Je constate juste une politique et indignation à géométrie variable.
Avec d’un côté, M. BRAOUZEC qui s’indigne de l’expulsion du camp Samaritain à la Courneuve demandé par le Maire (qui siège à Plaine Commune au passage). Et de l’autre, une expulsion à venir du camp de la rue Corgnet demandé par M. PAILLARD et là, son silence est assourdissant.
J’attends la prochaine envolé lyrique de M. PAILLARD dans le monde sur ces pauvres gens à qui ont a fait espérer une vie meilleur mais qui au final, auront vécu un véritable calvaire.
Dans l’article, on parle de coût de ces implantations. Mais il faut parler du coût globale (nettoyages, pollution, etc…) Je pense qu’on est largement au dessus. Mais personne à la Mairie chiffre vraiment ces coûts induit.
Je suis dur et cynique mais à un moment, il faut pas se plaindre de la baisses des dotations de l’état quand on ne sait pas gérer un projet national.
Les roms sont sur la ville depuis plus de 20 ans et on a résultat proche du néant et des conséquences néfastes pour l’avenir:
– Un ressentiment négatif envers les roms (il faut pas se cacher, il existe même à Saint Denis)
– Une population non stabilisée car non insérée
– Un territoire qui s’enfonce dans la pauvreté.
– etc…
Pour rappel, 40 000€ par ménage… Même une famille au RSA ne coûte pas cela à la collectivité. La gestion des fonds l’argent public laisse franchement à désirer.
Si chères expulsions de bidonvilles
L’évacuation des bidonvilles a un coût financier particulièrement élevé. Ce constat n’émane pas de dirigeants politiques, ni même de comptables de l’administration, mais de militants associatifs regroupés au sein du Collectif national Droits de l’Homme (CNDH) Romeurope, né il y a quinze ans d’un regroupement d’associations à travers la France.
Dans un rapport rendu public ce mercredi, ils estiment à « 30 à 40 M€ » le coût des évacuations pour la seule année 2014. Des expulsions, qui n’ont pas pour autant réduit le nombre de personnes vivant dans ces campements, toujours estimées à près de 20 000 en France. Il est ici question de ressortissants roms d’Europe de l’Est mais pas seulement. Car dans le recensement des bidonvilles, on parle aussi des campements du Pas-de-Calais qui abritent des ressortissants d’autres continents. Le montant avancé est tiré de cas pratiques.
Selon le rapport, une expulsion d’habitants de bidonville oscillerait autour de 300 000 €. Dans l’Essonne, par exemple, une association a observé et fait le décompte selon les prix, salaires et tarifs en vigueur : deux enquêtes de bureau d’étude à 20 000 €, des réunions dans les collectivités et à la préfecture pour 10 000 €, la mobilisation des policiers et gendarmes, avec la location de bulldozers pour la destruction des baraquements à 19 550 €, des nuitées d’hébergement 20 000 €…
[…] Des élèves de l’Ecole nationale d’administration (ENA), promotion Winston Churchill, qui planchaient sur la résorption de l’habitat insalubre, ont même mis en avant des montants bien supérieurs dans un rapport daté de l’été 2014 : « entre 500 000 et 700 000 € pour le seul nettoyage d’un campement installé aux confins du Blanc-Mesnil et Aulnay-sous-Bois évacué en mai 2014 ».
« Cette politique de harcèlement et de bannissement est aussi coûteuse qu’inefficace, tacle Guillaume Lardanchet, président du collectif CNDH Romeurope et directeur de l’association Hors la Rue qui accompagne les mineurs en errance. » Parce qu’en trois ans d’évacuations massives, il y a toujours autant de personnes qui vivent en bidonvilles », enchaîne Manon Fillonneau, membre du collectif. […]
« Ces évacuations compliquent tout et placent des familles dans une situation de vulnérabilité », dénonce encore Guillaume Lardanchet, en rappelant le devoir des maires de recenser tous les enfants en âge d’être scolarisés. On estime à 8 000 ou 9 000 le nombre d’enfants vivant aujourd’hui en bidonville. Le collectif demande la tenue d’une table ronde pour plancher autrement sur la résorption des bidonvilles.
Article complet
L’article du Parisien, qui ne fait que reprendre l’argumentaire de l’association Romeurope, n’a aucun sens. Chiffrer le coût de l’intervention de la force publique peut être un exercice amusant pour de futurs énarques, mais ils devraient aller jusqu’au bout : combien coûte l’action des policiers contre la délinquance ? combien coûte une enquête criminelle ?…
On peut toujours chercher à rationaliser l’action de l’Etat et à faire des économies, mais cela ne peut en rien justifier de ne pas faire appliquer la loi ! Donc, si le coût de ces interventions des forces de l’ordre peut paraître élevé, elles n’en sont pas moins indispensables. Et l’expulsion de terrains occupés illégalement par des campements doit être réalisée quand un tribunal l’a décidée.
En ce qui concerne celui de la rue Cognet située près de l’école quartier confluence, la décision du tribunal a été décidée par le tribunal et depuis la date du 9 septembre dernier, la décision devrait être exécutée ors a ce jour les roms sont toujours là. Nous attendons de voir ce qui se passe. Goldo
il yen a même d’autres qui continuent d’arriver.goldo