LeFigaro – « Claude Bartolone : «Il faut redonner du sens à nos efforts» »
Un des enjeux des municipales à St Denis, le Grand Paris. ci-dessous une interview de C. Bartolone par LeFigaro.
Sam
LeFigaro – « Claude Bartolone : «Il faut redonner du sens à nos efforts» »
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Craignez vous un recul de la gauche aux élections municipales ?
Depuis que je suis député, je n’ai jamais connu une élection municipale qui soit favorable au pouvoir en place. Jamais. Et la plupart du temps, c’est par la démobilisation des électeurs. Je suis persuadé que dans de très nombreuses villes, les réalisations des équipes sortantes sont reconnues par la population. Mais il ne faudrait pas qu’une partie de nos électeurs boude les urnes parce qu’ils ne conçoivent pas la substance de notre politique. Notre responsabilité, c’est de mieux préciser le sens et les objectifs que nous nous fixons pour mobiliser les électeurs.
Vous-même vous serez sur la liste au Pré Saint Gervais, dans le but de pouvoir présider en 2016 le Grand Paris ?
Pour pouvoir participer à cette grande aventure de la métropole du Grand Paris, il faut être élu municipal. J’ai fait le choix du Pré Saint Gervais par fidélité à cette ville qui m’a accueilli. Pour en finir avec les inégalités territoriales et améliorer la vie des habitants, nous devons construire une « métropole monde ». Aujourd’hui, ce n’est plus les Hauts-de-Seine contre la Seine-Saint-Denis, c’est la métropole du Grand-Paris face à Shanghai, Londres ou Berlin. La métropole du Grand-Paris ne doit être ni de droite ni de gauche, elle est une ambition nationale, elle est au service des habitants de la petite couronne, mais aussi de l’Ile-de-France et de tout le pays. Il faut la construire sur des bases qui pourraient être acceptées même en cas d’alternance politique. En son temps, François Mitterrand parlait de la France unie. Je suis partisan de la métropole unie.
Seriez vous prêt à quitter le perchoir pour présider le Grand Paris ?
Chaque chose en son temps, ne brûlons pas les étapes. Ma conviction, c’est que le Grand Paris ne peut être qu’un job à plein temps qui mérite le mandat unique. Si un jour je devais être appelé à porter ce projet, bien sûr, j’abandonnerais tous mes autres mandats dès janvier 2016.
Cette envie de diriger la métropole est-elle compatible avec votre autre envie d’aller à Matignon ?
Ce sont des temps différents. On ne fait pas campagne pour être premier ministre, c’est le choix du seul président de la République. Je prends votre question comme un compliment. Si je fais partie de la « short list », c’est que j’ai réussi, comme président de l’Assemblée nationale, à rendre cette maison plus transparente, plus active, plus présente, à concilier loyauté à ma famille politique et respect de l’opposition. Je prends cela comme une reconnaissance plus que comme l’expression d’une ambition.
S. Huet & A. Zennou – Publié le 6 février 2014
« Il faut redonner du sens à nos efforts » Bartolone, méditerranéen de naissance a le goût du terrain, président du conseil général de la Seine-Saint-Denis il a sorti la gauche de la vision communiste victimaire de la Seine-Saint-Denis, en tant qu’ancien ministre de la ville (1998 à 2002) Il a défendu en 2000 l’article 55 de la loi Solidarité et renouvellements urbains SRU qui impose 20% de logements sociaux dans les communes de plus de 1500 habitants en ile de France et de 3500 habitants dans le reste du pays pour une meilleure mixité sociale. Il sait faire quand il s’agit de convaincre les grandes entreprises : Orange, Véolia…de venir s’installer de l’autre côté du périphérique.
Je l’ai entendu parlé lors d’un meeting, c’est un vrai meneur : le verbe haut, l’accent chaleureux , mais accepte-t- il qu’on lui apporte la contradiction ?
Il semble avoir assez d’envergure pour piloter le projet du Grand Paris.