LeJSD – « La «sécurité pour tous», un vaste débat »
Ce débat est une bonne initiative.
Au-delà du constat et de l’analyse , quelles sont les solutions concrètes qui ont été proposées pour notre commune ? Que fait-on concrètement à court, moyen et long terme pour vivre à St Denis en toute sérénité ?
Sam
LeJSD – « La «sécurité pour tous», un vaste débat »
«Saint-Denis demain». Daniel Vaillant, ancien ministre de l’Intérieur et le député Mathieu Hanotin ont rassemblé un public nombreux vendredi soir, salle de la Légion d’honneur à Saint-Denis.
Une note, remise à tous les participants, vendredi 8 février à 19h30 dans la salle de la Légion d’honneur, précise le thème du débat de la soirée organisée par l’association «Saint-Denis demain» : «la sécurité, un droit pour tous».
Au micro, les députés socialistes Daniel Vaillant, maire du 18e arrondissement de Paris et ancien ministre de l’Intérieur, et Mathieu Hanotin, conseiller général et député de Saint-Denis. Dans la salle, 200 personnes environs pour une rencontre de deux bonnes heures.
Après une introduction rappelant que «la ville est la plus criminogène de notre département», plusieurs personnes, principalement des femmes, racontent les vols violents subis, certains parlent du manque de mixité sociale, du manque d’effectifs pour la police nationale «notamment la nuit», de la pauvreté «que l’on voit autour de nous»… Mais «il ne faut pas d’excuse pour les agresseurs» réclame une autre. «Il ne faut pas oublier la délinquance en cols blancs», souligne encore un participant.
«Oui, rien n’excuse un acte de délinquance», embraye Mathieu Hanotin, puis il pointe «l’inégalité profonde de la répartition des moyens de police sur le territoire, les délais de justice trop lents notamment pour les jeunes, là encore faute de moyens. Taubira et Valls vont agir mais il faut aller plus vite…»
Daniel Vaillant souligne en préambule que «l’insécurité est une injustice sociale qui frappe durement les plus faibles». Pour lui, si la baisse des effectifs policiers décidée par le gouvernement précédent «a été catastrophique», il ne faut toutefois «pas croire que la sécurité c’est seulement l’addition police plus justice».
«Il faut aussi refonder l’école de la République, car l’éducation d’aujourd’hui c’est la sécurité de demain, produire du vivre ensemble, avoir une police de proximité. » Il dénonce aussi «le capitalisme dominant». Et, à ses yeux, il n’est pas question de dissocier ces deux mots: « liberté et sécurité».
« il ne faut pas oublier la délinquance en col blanc »
Quelle manière ignoble de de tenter de faire détourner le débat. Moi je m’en fous de la délinquance en col blanc, moi je veut que les rues de saint Denis soient débarrassées de la vermine qui l’encombrent, en priorité!!!. Ensuite viendras le tour de la délinquance des cols blancs..
Nous y étions avec mon époux. Nous craignions que Madame Davisse (la compagne du Maire) et ses militants anarco-ultra-gauchistes perturbent le débat . Non, elle n’a quand même pas osé en présence d’un ex ministre de de l’intérieur, qui dit des choses fort justes, mais « idéologise » encore certains aspects en affirmant sa vérité à la place du public. Un exemple :
D. Vaillant : quand les gens voient trop de bleu marine (présence trop visible de policiers en tenue), c’est anxiogène (selon son propre terme) …Et là, dans l’assistance un brouhaha …..NON non pas du tout ! et les femmes surtout d’associer au NON un geste de la tête réprobateur, et voyant là une occasion déshinibante pour prendre la parole.
« il ne faut pas oublier la délinquance en col blanc »: la personne devait surement penser a l’affaire Cahuzac.
Plus sérieusement, et sans ironie, je suis d’accord à 100% avec Montjoie. « je veut que les rues de saint Denis soient débarrassées de la vermine qui l’encombrent, en priorité!!!. Ensuite viendra le tour de la délinquance des cols blancs.. » qu’on arrete de nous enfumer avec de vieux discours et des propos pour nous faire oublier l’essentiel LA SECURITE POUR TOUS A SAINT DENIS.
Et je dis à nos deux députés, si vous etes aussi attentifs au dossier de la sécurité pour tous à saint denis qu’au mariage pour tous (marathon parlementaire et assiduité des députés exceptionnelles), on n’aura plus un seul délinquant dans notre ville.
enfin, chacun ses priorités.
@ Houari
Et beh oui !!! le sociétal avant le social et la sécurité (premier des Services Publics) comme dit notre ami Suger. Le sociétal occupe le terrain, et surtout les médias, mais pendant ce temps là on ne résoud pas les veritables problèmes du pays et les difficultés de vie, d’emploi, de pouvoir d’achat des Français.
Quand Daniel vaillant dit que » pas croire que la sécurité c’est seulement l’addition police plus justice». Il est dans le vrai.
Evidemment à Saint Denis on aimerait voir plus de policiers et plus de caméra aux endroits stratégiques. On aimerait que les dealers arrêtent de dealer et que les toxicos aillent acheter et consommer leur saloperie ailleurs qu’à Saint Denis.
La sécurité ne se décrète pas, elle est le résultat d’un certain nombre de variables tels que la mixité sociale, l’emploi, l’absence de quartiers paupérisés, dégradés, délabrés.
L’addition police et efficacité de l’appareil judiciaire contribue également à apaiser un climat lourd et pesant.
Je peux comprendre l’exaspération des personnes qui n’en peuvent plus et qui souhaitent qu’on mette un stop final à tous ses petits délinquants qui leur pourrissent la vie.
Mais tout ne repose pas sur les épaules de la police et la justice.
« enfin, chacun ses priorités ». Cela n’a rien à voir, on peut tout aussi bien être attentif à la sécurité qu’au mariage pour tous, et réciproquement, l’un n’exclue pas l’autre, lutter contre la pollution et en même temps contre l’habitat insalubre etc….il n’y a pas à saucissonner les problèmes.
Cela dit même si j’ai espoir que les choses s’améliorent, je ne pense pas que M Hanotin pourra à lui seul y parvenir.
Tiens, à propos de changement possible et souhaitable, j’ai croisé a j dans la rue un marchand de sommeil notoire et par conséquent connu de la municipalité et des services de police, assurément du fisc aussi. Pensez-vous qu’on le retrouvera un jour sous les verroux ? j’en doute car sinon il y a longtemps que cela aurait être fait. Oui, débarasser les rues de la « vermine » qui l’encombre, c’est un beau programme mais j’ai parfois comme un doute.
C’est d’abord l’action de la police et l’efficacité de la justice qui permettront de lutter contre l’insécurité. Je dis bien « d’abord »… Cela n’exclue pas bien sûr des actions de prévention mais au point où nous en sommes, notamment à Saint-Denis, la répression de la délinquance passe avant. Je dis bien « répression »…
Je crains qu’avec Daniel Vaillant nous soyons dans une vision, aujourd’hui dépassée par les faits, d’une certaine gauche sur la question de la sécurité. Certes cette vision est admirable, guidée par l’humanisme, mais elle a montré ses limites pour endiguer la montée de la délinquance. Et heureusement l’actuel ministre de l’intérieur, lui, l’a compris.
Quand Daniel Vaillant dit qu’il n’est pas question de dissocier ces deux mots: « liberté et sécurité», il semble vouloir suggérer que la recherche de la sécurité pourrait s’opposer à la liberté. La liberté est en effet une valeur fondamentale mais il devrait comprendre que la première des libertés que doit garantir l’Etat c’est la sécurité des citoyens.
Sait-il, pour prendre un exemple concret, que l’assistance à cette réunion où il intervenait, aurait été peut-être plus nombreuse encore si des habitants de Saint-Denis ne craignaient pas de sortir dans les rues la nuit ? Peut-il même imaginer à quel point toute la vie sociale est gangrenée par les risques d’agression dans les espaces publics, que certains d’entre nous renoncent à inviter des amis, que les personnels de santé ne se déplacent plus dans certaines cités, que les enfants sont menacés dès qu’ils rentrent seuls de l’école… Dois-je continuer ?…
Encore une fois je me répète : la sécurité est le premier des services publics. Il est temps que certains à gauche abandonnent une vision dépassée où la répression de la délinquance serait liberticide. Comment peut-il dire que la présence trop visible de policiers serait anxiogène ! C’est indécent dans une ville où ce qui est vraiment anxiogène est l’absence de policiers dans les rues.
@ Suger
D. vaillant a affirmé aussi mot pour mot que « la Sécurité n’est pas une valeur conservatrice » ..; Bien !
Quel progrès pour la gauche bien pensante, alors que l’on a tous encore en mémoire les propos d’un autre député de Seine Saint Denis, Mme Elisabeth Guigou, qui se rangeait systématiquement du côté des voyous ; mais qui faisait garder son mas en provence en permanence par 2 gendarmes dans une estafette (information véridique grâce à plusieurs amis et témoins vauclusiens). Ah, il est aussi authentique que ses conseillers, lorqu’elle s’est présentée pour la première fois ici, lui ont demandé d’arriver en RER plutôt qu’en berline afin de gommer un peu une allure assurément bourgeoise.
Je me félicite aussi de la rigueur de Mr Valls, bien qu’il y ait encore certaines naïvetés majeures concernant l’absence de contrôle aux frontières par exemple, d’où l’arrivée en masse des roms …Et une fois qu’ils sont là ….. Tiens à ce propos, ce sujet est passé totalement sous silence lors de cette réunion, comme s’il n’existait pas …. La politique de l’autruche, la soumission aux diktats européIstes, et l’aveuglement idéologique nous égarent encore et toujours ! Les Dionysiens et d’autres en pâtissent. Toujours très délicat d’aborder en public le sujet Rom si l’on ne veut pas se faire traiter de raciste ou de xénophobe. La chappe de plomb de l’intimidation et de la vindicte peut encore tenir longtemps !
@ Sam
Il a clairement laissé entendre que le Sécurité n’est pas un thème exclusif ou une valeur de la droite, et ne doit pas rester l’apanage de cette frange politque. La gauche peut et doit aussi s’en saisir, car » l’insécurité est une injustice sociale » pour le citer mot pour mot.
En effet, rien concrètement. Alors que D. Vaillant était tancé et sollicité par de nombreux interlocuteurs,
Il s’est contenté de rappeler qu’il n’était plus aux affaires. Je l’entends encore dire … « c’est pas moi » (sous entendu à qui il faut dire ça, car je ne suis plus ministre de l’intérieur). A sa décharge, il était là en tant qu’ « expert » et maire du XVIII ème. Par contre, lui, il préside une cellule Sécurité hebdomadaire avec le commissaire de police et tous les acteurs concernés. Ce n’est bien sûr par le cas à Saint-Denis, et il a particulièrement insisté sur le rôle moteur prépondérant du maire ainsi que ses obligations en la matière. La séance a duré 2 heures : 1 heure pour les discours et 1 heure pour le débat …. C’était donc très court pour intervenir, car Mr Vaillant partait ensuite dans la Nièvre. Je ne sais pas reconnaître tous les élus du conseil municipal, mais je doute qu’aucun d’entre eux ne se soit déplacé. A la fin, Mathieu Hannotin a été agrippé par un public motivé qui n’a pas mâché ses mots pour relater tous les désordres et nuisances subis par les habitants. Aux personnes particulèrement remontées qui attendaient pour parler au député ou à la sortie, nous avons signalé l’existence de SCG et de ce blog, notamment à un groupe d’habitantes de la résidence « Séverine ». Ces femmes ont raconté comment elles avaient hypersécurisé leur immeuble, et qu’au final, c’étaient les dealeurs qui s’y trouvaient parfaitement en sécurité en s’appropriant tous les systèmes. A MH, elles ont dit : « c’est maintenant qu’il faut intervenir, pas dans 10 ans. Vous, vous êtes jeune, mais nous dans 10 ans nous ne serons plus là ». Comme quoi, il y a manifestement une demande très forte de hiérarchisation des priorités et des problèmes à résoudre ! Encore faut-il une volonté politique réelle, sérieuse, et durable. A défaut, ce sont les citoyens qui ne doivent compter que sur eux-mêmes. A cet égard, un risque majeur d’auto-défense a été soulevé à 2 reprises. D. Vaillant a levé les bras au ciel et a précisé que c’était la pire des solutions. C’est pouquoi il a préconisé le retour de la République et des Services Publics … Mais on ne peut pas tout faire en une année, etc, etc … Il a aussi précisé qu’il avait eu en ligne le commissaire de St Denis la veille de la réunion : Mr Meyer (j’ignore si c’est la bonne orthographe) mais rien de plus concret.
@Marion
« la soumission aux diktats européistes » ?!
J’ai beaucoup de respect pour la clarté et l’engagement de vos propos, que je pourrais souvent reprendre à mon compte, mais l’usage d’ « européiste » me surprend un peu…
Jusqu’ici, il est fortement connoté politiquement et son usage ironique et dépréciatif, (sauf quand il s’agit d’identifier le projet fédéraliste en bien) a quelque chose de gênant.
On peut être méfiant vis à vis de ce que l’UE est devenue, mais de là à utiliser le vocabulaire d’un parti qui n’a jamais été européen autrement que pour s’associer avec les nostalgiques de régimes au moins autoritaires et affirmer la supériorité civilisationnelle de l’Europe sur le reste du monde, pour désigner la politique d’une instance démocratique…
De même, l’utilisation, une fois de plus à front renversé (sans jeu de mot..) de « diktat » , mot allemand des années1920, pour désigner les préconisations en matière d’immigration de la Commission de Bruxelles, c’est assez culotté mais politiquement très identifiable.
Enfin, on va dire que je chipote, mais les mots ont leur importance.
Cela dit, je viens peut-être tout simplement de deviner votre tropisme politique (;-) et ça ne me regarde pas plus que ça. Mais bon, les mots c’est un peu mon domaine, alors je me laisse aller à faire cette remarque.
Tout à fait amicalement.
@Sam : ce qu’il en ressort de ce débat, c’est simple. On amène des personnalités (ancien ministre ou ministre populaire), on appelle tous les potes (socialistes de la région ou du 93, UNEF and co), on médiatise au maximum l’évènement, on fait un pot après le débat (pot solidaire pour la gauche et pot de l’amitié pour la droite), les amis qui écrivent anonymement sur les blogs que c’était une super réunion et puis… rien du tout.
Je ne critique pas Hanotin, c’est son rôle de faire du bruit (c’est une technique politicienne bien ancienne pour se rappeler au bon souvenir des électeurs et c’est aussi une technique pour cacher les manquements de ses promesses électorales).
Maintenant, qu’est ce que ca apporte pour la sécurité des dionysiens. Sauf si les voleurs de Smartphones ou les dealers lisent le compte rendu, il ne se passera rien de nouveau. Ces réunions ne servent qu’à mobiliser ses propres troupes.
Il faut que les habitants et les associations continuent le travail de harcèlement envers tous les pouvoirs publics pour que la sécurité pour tous s’applique également dans notre ville.
Houari, les politiciens que tu croises considèrent-ils que ces problèmes de sécurité sont indissociables de la population pauvre et que la seule solution c’est la dilution des groupes sociaux ?
En d’autres mots, avec 50% de HLM, 10% de taudis à clandestins et beaucoup de flux de nuisibles, cette ville est-elle considérée comme « perdue », au point que nos politiques ne font que contenir la situation ?
Au point où on ne peut qu’y mener des « expériences » sociales parce qu’on ne peut pas y faire autre chose ?
@chris : Ce n’est pas que notre ville qui est concernée par cet abandon des politiques, mais tous les quartiers de ségrégation sociale. Ceux-ci sont confortés dans leur résignation par la plupart des chercheurs en sciences sociales qui repoussent l’idée de parvenir à une mixité sociale dans nos quartiers.
Parmi eux, on peut distinguer deux positions : l’une plus institutionnelle, avec par exemple Noémie Houard (dont la thèse est signalée sur ce blog par LOLO dans son commentaire de l’article sur l’attribution des logements sociaux), pense que ce qu’il faut favoriser la mobilité résidentielle des ménages défavorisés hors des quartiers de ségrégation. Dans un rapport du Conseil d’Analyse Stratégique auprès du Premier ministre, cette chercheuse écrit : « Il ne s’agirait pas de valoriser la mobilité à tout prix mais d’élargir le choix des logements et des localisations, y compris le choix de rester dans son quartier, et cela, même si l’agrégation de ces choix individuels pourrait conduire à des regroupements de personnes proches socialement plutôt qu’à de la mixité. » Difficile d’être plus clair pour déclarer qu’il faut renoncer à la mixité sociale !
L’autre position, critique mais bien en cour à l’extrême-gauche, notamment auprès du clan Braouezec, rejette autant les objectifs de mixité sociale que de mobilité résidentielle et considère que les quartiers de ségrégation sont des lieux privilégiés d' »expériences sociales ». Ce courant est notamment représenté par Marie-Hélène Bacqué , devenu l’inspiratrice d’une politique de la ville « new look » car inspirée des Etats-Unis : l’empowerment. Encore une de ces expériences sociales qui enchantent les apprentis-sorciers de nos banlieues et sur laquelle Sylvia Zappi s’est bien sûr précipitée dans un de ses billets (http://www.lemonde.fr/societe/artic…) de son blog du « Monde ».
On peut ainsi y lire : « Beaucoup partagent cette idée de redonner de l’initiative et de repolitiser le débat dans les quartiers », constate Mme Bacqué, qui copublie avec Carole Biewener « L’Empowerment, une pratique émancipatrice » (La Découverte), où elle explique comment « rendre une voix et du pouvoir aux sans-voix ». » Il s’agirait « de construire une conscience de quartier comme on parle de conscience de classe ». On a compris que certains espèrent trouver un substitut à la classe ouvrière qu’ils estiment perdue pour eux. Bref , nous avons droit ici à une nouvelle version de la démocratie participative dont on a pu juger l’efficacité à Saint-Denis depuis dix ans…
Cette renonciation à la mixité sociale par les politiques, que justifient ces chercheurs, va à l’encontre de ce que souhaitent la grande majorité des habitants. Dans une ville comme Saint-Denis où existait cette mixité sociale il y a encore vingt ans cet abandon est encore plus inacceptable car ce territoire est en plein bouleversement, avec l’arrivées de milliers de cadres et techniciens pour y travailler et de nombreux ménages de cadres et professions intermédiaires qui n’arrivent plus à se loger à Paris ou même en proche banlieue.
@Chris : quand « on » parle entre nous, on ne considère pas que la ville soit perdue, que plus aucune solution n’est possible.
On fait tous le constat, c’est qu’il manque la volonté politique pour que ca s’arrange. Le préfet, les associations ne peuvent pas tout faire tout seul.
Dire que l’insécurité est indissociable de la population pauvre est une erreur.
C’est une insulte pour moi (famille d’ouvrier ayant vécu en hlm et ayant bénéficié de l’état providence pour réussir) et surtout pour les millions de « français en difficulté » qui travaillent ou cherchent du travail tous les jours.
Le problème, c’est l’incompétence chronique de nos élus. C’est un fait qui malheureusement pourrit notre quotidien.
Il faut plus de mixité sociale à Saint-Denis, de la vidéosurveillance, une ville propre, etc… C’est si simple à dire, à faire mais cela parait si difficile avec nos élus actuels 🙁
j’insiste à nouveau, il faut un a deux mandats pour que notre ville redevienne une ville comme les autres
http://houariguermat.blog.fr
@ Thierryb – Une réponse longue et argumentée mais nécessaire, non directement en lien avec le sujet, quoique….
« pour désigner la politique d’une instance démocratique » dites-vous ?
La commission européenne n’est en aucun cas une instance démocratique. D’où les commissaires tirent-ils leur légitimité ? Ils ne sont pas élus et n’ont, au regard du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, aucune légitimité démocratique. Ce simple constat apporte une contradiction décisive à votre analyse, et conséquemment, fausse votre raisonnement.
Ce ne sont que des technocrates, qui font la leçon aux élus nationaux légitimement promus par le vote des peuples. Ils produisnt des directives qui s’imposent aux pays membres, et que les parlementaires ont obligation de retranscrire dans leurs droits respectifs. Cela s’appelle la supranationalité dans la hiérarchie des sources du droit (il en va ainsi de 80 % de nos lois).
Il s’agit donc bien de l’accaparement, de fait, d’un pouvoir exorbitant (au sens juridique du terme) par un ensemble de décisions unilatérales, donc un diktat. Ce mot est passé dans le langage courant, et comme tous les mots, il n’appartient à personne, ni surtout à aucun parti.
La langue vit, évolue en permanence, et se connote différemment selon les époques.
Dans l’UE, lorsque les peuples votent « mal », soit on bafoue leur vote, soit on les fait revoter, mais surtout on les insulte. Ce fut le cas, notamment, en Irlande, en Grèce, et aux Pays-Bas. Je qualifie donc cette dérive autoritaire d’européïste : néologisme pointant cet abus de droit parfaitement antidémocratique, et très bien orchestré par la classe médiatique aux ordres. Rappelez-vous, en 2005 ici, tous les médias étaient pour le « oui » et cette bourrique de Peuple Français a dit « non » en faisant, du même coup, bouger les lignes de fractures… Panique à bord !.
Cette dérive autocratique entraîne la soumission des peuples et des parlements de l’UE à la Commission de Bruxelles, dont les membres ont des niveaux de salaire et des privilèges en nature ahurissants non imposables bien entendu, mais avec notre argent !
De plus, je ne peux tout de même par faire l’impasse sur le travail de lobbying exercé en permanence par toutes espèces d’officines sur place autour d’eux : présence imposante et pression forte justifiées par la défense acharnée d’intérêts spécifiques. Où est le Démos ?
Je me permets de rappeler que le parlement européen sera renouvelé par la voie des élections en juin 2014, mais qu’il n’a aucun pourvoir. Il constitue une simple chambre d’enregistrement, donc les peuples voteront pour des courants, plus ou moins favorables à cette construction idéologique, qui bousculent les clivages traditionnels et les repères politiques anciens.
Vous parlez également d’une « supériorité civilisationnelle de l Europe » : c’est un peu gênant. A quelle époque ? Certainement pas entre la chute de l’Empire romain en 476 de notre ère jusqu’à l’élection d’Hugues Capet en 987. D’autres civilisations furent beaucoup plus brillantes et raffinées en connaissant leur âge d’or, telle la civilisation arabo-musulmane du 8ème au 15ème par exemple. Bref, le balancier de l’Histoire !
Pour terminer, je pense que ce mécano complexe a brisé le rêve européen d’une « Europe de l’Atlantique à l’Oural » comme disait un certain Général de Gaulle.
Plus prosaïquement, on subit de plein fouet les effets de ses inconséquences et de ses injonctions dans notre quotidien, puisque notre personnel politique lui a transféré des pans entiers de pouvoirs, en langage technocratique : « compétences ». Ces abandons successifs et cette fuite en avant éperdue permettent ensuite à nos politiques de s’asseoir sur leurs promesses électorales, de se déresponsabiliser, et de se défausser sur des technocrates peu identifiables aux méthodes opaques. Pratique de dire après : on ne peut rien y faire, c’est de la faute à l’Europe !
Cher Thierryb, le réel résiste et insiste. Voilà donc le sens de ces quelques mots sur des maux pour le dire, car je suis aussi une amoureuse des mots.
Votre analyse est parfaitement étayée, mais je persiste à dire que les instances européennes, issues du suffrage direct ou indirect, nommées par des gouvernements légitimement en place, sont démocratiques. Ce qui ne veut pas dire que leur orientation actuelle me plait, loin de là, et votre propos sur le lobbyisme me convient. Les orientations actuelles de l’Europe peuvent se combattre politiquement, mais au nom d’un progrès global, pas dans un repli national.(Nous revoilà tous les deux dans le vieux débat..!)
Cependant, en refusant la supranationalité et donc l’antériorité des lois européennes sur le droit national, ce qui est un choix politique cohérent, vous revenez avant 1992, Maastricht et l’Union européenne ( si l’on s’en tient au sens juridique, il y avait déjà la supranationalité dans la haute Autorité de 1951 chargée de piloter, indépendamment des gouvernements mais nommée par eux, la CECA franco-allemande, c’est ce qui a empêché le retour de la guerre et c’est le fondement de la Communauté Européenne!).
Que l’orientation libérale actuelle de la Commission ne plaise pas (à gauche, au MDC, comme à droite chez Dupont AIgnan ou au FN) est une chose, mais jeter l’ensemble de la construction européenne depuis 20 ans, ce n’est pas mon option – bien qu’en matière d’éducation, des dérives actuelles proviennent des préconisations européennes.
Quant à me reprocher de parler de « supériorité civilisationnelle de l Europe », alors qu’il s’agit de la position ethnocentriste que défend le parti antieuropéen que j’entendais critiquer, c’est au moins une erreur de lecture !
Pour des raisons de caractère autant que par légitimisme, je ne partage pas votre rhétorique de combat : » ’accaparement, soumission, pouvoir exorbitant, diktat (dont acte), unilatérales, dérive autoritaire,abus de droit.. », parce qu’il masque l’intention du discours (quelle Europe on veut), ni votre discours sur les privilèges parce qu’il cache un risque de populisme antiparlementaire que j’estime dangereux.
En revanche, sur la dérive technocratique, le mépris par un président français du vote négatif sur la Constitution, le suivisme envers les pouvoirs d’argent, l’oubli des objectifs de Monnet et Schumann (la paix et la prospérité « pour les peuples »), nous pourrions nous retrouver.
Voilà, c’était mon dernier post pour ce blog. Merci à vous Marion d’avoir fait qu’il s’agisse d’autre chose que de la défense d’un clan, de précampagne électorale pour ma pomme (n’est ce pas M.Guermat ?) , ou d’une énième mise en cause d’autrui. En espérant reprendre un jour la conversation dans un autre cadre, salutations.
Le Dionysien que je fus, que je suis aussi toujours ……………..et depuis belle lurette ………………..a toujours sur ce blog apprécié vos commentaires teintés de certitude et passionnés de pédagogie émanant de celui qui fût un enseignant ayant choisi temporairement mais longuement – j’en conviens – de vivre à Saint-Denis en son centre pour raisons personnelles ……………………………….ceci étant : bonne route et bonne continuation !
J’espère toutefois qu’à votre départ de la Ville – après réflexion – vous vous êtes convaincu que la stratégie de l’ex-Député Maire dit BRAOUEZEC qui a capté en son temps la succession – n’a rien donné de bien bon !
Quant au premier magistrat actuel, n’en parlons point, c’est affligeant mais un grand gaillard.
Ce ne fût que de l’idéologie et de l’ égo alors que la Ville méritait mieux.
Pour ma part, j’ai bien compris dès les années 98 – preuve à l’appui – que les habitants ne pourraient tirer guère profit de ses gesticulations sous ses multiples facettes avec l’accompagnement de ses mentors et conseillers intéressés.
C’est dommage et un travail réel de rattrapage s’il est encore possible pour la Ville ancienne dite intramuros – ne peut venir que d’un renouvellement des politiques locaux au travers d’une Union locale » ( évidemment contre nature ) pour les prochaines municipales afin de peser sur les pouvoirs que ledit Président de Plaine Commune et Développement cherchera à conserver coûte que coûte.
Quoi qu’il en soit, je suis persuadé que vous avez constaté la vie en Province où vous résidez désormais – d’une autre nature que celle proche du centre Dionysien !
@ Thieryb,
Désolé mais Marion a bien raison de démontrer le caractère non démocratique de l’UE puisque ses dirigeants ne sont que nommés et pas élus. C’est une fausse querelle d’opposer une UE qui serait un progrès global à un repli national qui serait une régression. La réalité est toute autre et contredit votre opinion cf la Grèce, l’Espagne, l’Irlande, et le Portugal notamment. Je vous invite à consulter le blog de l’économiste Jacques Sapir ww.russeurope.hypotheses.org qui vous démontrera la tragique régression économique et sociale grecque grâce à l’UE.
Seule la dissuasion nucléaire a permis depuis 1945 de connaître une période de paix et non l’UE qui a agressé la Serbie en 1999 au mépris du droit international. Toutes les promesses de l’UE sont démenties par les faits et la crise financière a mis à jour les contradictions internes de l’Euro qui lui seront fatales. Comme l’exprime Emmanuel Todd l’UE qui était une union d’états égaux en droits est devenue une structure hiérarchisée et autoritaire sous la tutelle consentie de l’Allemagne. Pour nos élites l’UE est devenue un alibi qui couvrent leurs renoncements et leur servitude volontaire un peu comme en parlait La Boétie.