LeJSD – « La Ville a l’ambition de redorer les vitrines dans le centre ville »
Tiens on parle des commerces du centre ville…mais qu’est ce qui se passe ? Qu’est-ce qui leur arrivent ?
Question subsidiaire : Comment on a pu en arriver là ? Avoir une offre aussi bas de gamme ?
Encore la faute de l’Etat amigos ?
Sam
LeJSD – « La Ville a l’ambition de redorer les vitrines dans le centre ville »
(…)
Les commerces en centre-ville. S’il est un sujet propre à déclencher la polémique, comme à réveiller les regrets et nostalgie des Dionysiens de longue date, c’est bien celui-là. Un état des lieux, assorti de perspectives pour améliorer l’offre, en a été dressé le mardi 11 décembre 2012 en réunion de démarche-quartier à la mairie de Saint-Denis.
Bouclée en septembre, cette étude présentée par le service municipal du commerce a porté sur le périmètre du Pnrqad (Programme national de requalification des quartiers anciens dégradés). Elle a aussi inclus les trois ZAC en cours d’aménagement, l’une Porte de Paris, les deux autres à l’ouest de la gare, Confluence-Neaucité et Sud Confluence. « C’est le volet commerce du Pnrqad », indique Francis Langlade, élu en charge du centre-ville, pour qui ce programme de résorption de l’habitat insalubre ne pouvait ignorer « les commerces dégradés en rez-de-chaussée ».
Principaux constats, sur les 768 commerces recensés, ont surtout progressé depuis trois ans les secteurs de la restauration (+11% avec 144 commerces) et de l’hygiène, santé et beauté (+23% avec 107 boutiques). Les services (banques, agences immobilières, taxiphones) sont en recul (–7%) bien que toujours nombreux (23%). La part des locaux vacants (13%) est elle aussi en baisse. Dans ce paysage où prédominent bas de gamme, petits prix, créneau communautaire, quelques motifs de satisfaction sont avancés par Francis Langlade et Christophe Girard, élu en charge du commerce.
D’abord le marché qui draine jusqu’à 30 000 visiteurs par jour, avec un effet d’entraînement sur l’ensemble des commerces. Et les boutiques dont la Ville a accompagné l’ouverture. Dernier en date, le Café de France, avant la prochaine implantation d’un fleuriste ou celle plus lointaine d’une boutique Artefact d’artisanat d’art.
De plus, avec la Loi de modernisation de l’économie (LME du 4 août 2008), la Ville dispose d’un outil précieux, le droit de préemption (1) qu’elle peut exercer sur un périmètre de sauvegarde, préalablement décidé en conseil municipal après avis des deux chambres consulaires (CCI et CMA). Soit le centre-ville et les trois ZAC à ses abords.
Trois projets de transaction ont fait ainsi l’objet d’un véto, sous peine de préemption. D’abord auprès de Natalys « qui souhaitait vendre à une maroquinerie bas de gamme. Ils sont revenus vers nous quelques mois après avec la candidature d’Yves Rocher, qui voulait s’agrandir », raconte Christophe Girard. Idem pour l’agence de voyages Biladi, qu’un marchand de biens destinait à une agence immobilière. « On a dit non. »
La vente a été annulée au profit de l’Arbre à jouets, aujourd’hui rue de la Boulangerie. Le devenir des deux petits locaux ainsi libérés, « on y travaille », promet l’élu. Enfin, pour l’hôtel Moderne Porte de Paris, « on a reçu le cédant et l’acquéreur. Et exigé que ce soit un hôtel de tourisme. Surtout pas un hôtel meublé. ». « La préemption n’est possible qu’en cas de changement d’activité, précise Francis Langlade. Mais le vendeur a un moyen d’y échapper, la non déclaration en mairie, qui est pourtant obligatoire. Nous sommes sur plusieurs dossiers pour faire casser la vente. »
Mais le droit à préempter a ses limites. « La moindre boutique, rue de la République, atteint les 400 000 euros ! Depuis dix mois, poursuit M. Langlade, nous avons eu 58 déclarations d’intention d’aliéner (de ventes) qui ont donné lieu à 30 rendez-vous. Ces rencontres nous permettent éventuellement de réorienter des projets, et de monter des accords de co-financement. »
Et quand la vente achoppe sur un problème de local, le porteur de projet peut bénéficier des partenariats noués par la Ville. Avec Plaine commune habitat, en particulier. Le bailleur social est propriétaire d’environ 400 espaces commerciaux et professionnels, dont 80% à Saint-Denis.
Marylène Lenfant – publié le 27 juin 2013
(1) Sur les baux, les fonds et les terrains entre 300 et 1000 m2.
Cet article a été publié une première fois en décembre 2012 😉
Que dire … ça arrive à toutes les villes moyennes en France : le centre-ville dépéri, car les centres commerciaux ne sont pas loin en voiture ; restent à Saint-Denis les commerces pour ceux qui ne peuvent pas se payer une voiture, donc forcément bas-de-gamme.
Un des problèmes majeur du centre ville (et de la qualité de ses commerces) est la piétonisation. Elle a été faite quasiment sans concertation (des réunions entre potes a des heures pas possibles pour éviter que les gens viennent).
On ne peut pas tout piétonniser du jour au lendemain.
faisons le bilan de cette piétonisation après 10 années .
-Les voitures continuent de rentrer et rouler au centre ville
-la qualité des commerces a chuté du jour au lendemain
-les voitures, à fort pouvoir d’achat, traversant Saint-Denis (par exemple de paris à Enghien) ne s’arrêtent plus pour consommer
-Les attroupements sont apparus (les bancs servent souvent aux dealers ou ivrognes)
-l’insécurité au centre ville a EXPLOSE.
-l’éclairage public n’existe pas
-Manque de poubelles et d’effectif pour « suivre » l’augmentation des commerces
-Arrivée massives de commerces « asiatiques »
-Commerces qui servent de « points de rencontre »
-Motos (jeunes sans casques) qui peuvent s’adonner aux rodéos.
Et Pourtant, à l’époque, je n’étais pas contre ce projet, j’étais contre les conséquences. Je demandais par exemple de laisser le centre ville aux voitures après 19h pour éviter le sentiment d’insécurité…
Je n’avais pas vu toutes les conséquences fâcheuses de ce centre ville piéton.
Il faudra absolument réétudier un jour ce « centre ville piéton ».
A Saint Paul (4eme) ou a Montmartre (18eme), le centre ville est rendu aux piétons certains jours (le dimanche) et reste souvent à sens unique les autres jours et bizarrement, ca marche très bien.