LeMonde – « Saint-Denis parano »
Il est tout aussi excessif de laisser entendre que la sécurité à La Plaine est au même niveau qu’à la Défense, que de faire paniquer les futurs salariés à l’idée de travailler à la plaine …
Sam
LeMonde – « Saint-Denis parano »
Les patrons ont tout entendu. Les hoquets d’effroi, les cris d’indignation, les appels à la résistance et les questions les plus absurdes. « Ils vont nous attaquer ! », « On va tous se faire agresser ! », « Vous avez pensé à renforcer les murs pour empêcher les voitures-béliers de défoncer l’immeuble ? »… Lorsqu’une entreprise annonce à ses salariés qu’elle déménage à La Plaine-Saint-Denis, dans le 93, la panique peut virer au délire. « Furieux, certains cadres ont tout cassé dans leurs bureaux », murmure ce salarié de la SNCF. La compagnie de chemins de fer vient d’installer son siège – et 1 500 employés avec – avenue François-Mitterrand, sur le parvis de la station du RER D. Environ 3 000 cadres, qui seront répartis dans trois immeubles, vont les suivre dans les deux prochaines années. « On a beau enchaîner les réunions d’information et expliquer à nos collaborateurs que tout se passe bien sur place, ils nous accusent de leur mentir », raconte Vianney Elzière, directeur de l’immobilier et de la sécurité chez SFR, dont près de 4 000 collaborateurs s’apprêtent à emménager dans un gigantesque campus flambant neuf à quelques dizaines de mètres de la SNCF.
D’ici à 2015, ces bâtiments accueilleront jusqu’à 8 500 salariés. Un peu partout dans le quartier d’affaires de La Plaine, aux portes de Paris, les pouvoirs publics affichent leur enthousiasme sur des panneaux géants : « 20 000 salariés attendus », « Des entreprises et des emplois », « Des commerces de proximité », « Jeune, populaire, créative : Saint-Denis bâtit le XXIe siècle ! »… Un optimisme qui tranche avec l’angoisse des futurs arrivants. Convaincus qu’ils sont expédiés en zone de guérilla urbaine, ils tremblent pour leur sécurité. Associations, pouvoirs publics et forces de l’ordre sont aux petits soins. L’enjeu est de taille : du bien-être des salariés dépend l’avenir de Saint-Denis.
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Studios de cinéma et de télévision, agence de publicité, compagnie aérienne, banques, assurance, opérateurs, entreprises publiques… Depuis la construction du Stade de France, en 1998, La Plaine a attiré plus de 50 000 salariés. Au point que les stations de RER sont saturées. Si les entreprises s’y précipitent, attirées par des terrains disponibles à un prix raisonnable près de Paris et par la proximité d’aéroports, elles peinent à vendre la Seine-Saint-Denis à leurs salariés effrayés par les faits divers. Opérations de police musclées, trafic de stupéfiants, guerre de gangs… « Le département pâtit d’une très mauvaise image, déplore Stéphane Troussel, le président socialiste du conseil général. Quand on ne connaît pas le territoire, on en a une vision déformée, exagérée, même si certaines craintes sont fondées. »
L’histoire des mésaventures des salariés d’Orange Business Services s’est répandue comme une traînée de poudre. Dans les deux années qui ont suivi son installation, en 2009, au pied de la station du RER B, onze collaboratrices ont été agressées. « Nous sommes suréquipés en matériel numérique dernier cri, ce qui fait de nous des cibles de choix », affirme Sébastien Crozier, délégué CFE CGC-UNSA. A la même époque, plusieurs salariés de Generali, installés à quelques mètres du RER D, ont eux aussi été victimes de vols avec violence.
Si l’assureur a alors fait passer une note à ses troupes, Orange a publié un guide de conseils de sécurité qu’il distribue depuis à tous ses salariés : pas de téléphone portable dans la rue, pas de sacoche à ordinateur avec le logo de l’entreprise, pas de bijoux, ne pas retirer d’argent au distributeur situé sur le parvis du RER, éviter de fumer sur le trottoir et privilégier les sorties en groupe. « Résultat : on ne va nulle part, on vit retranché dans nos murs, on ne sort que pour aller au RER, déplore Thierry Chatelier, secrétaire du CE. C’est rentré dans les moeurs mais ce n’est pas normal. » « Le taux de présence a chuté, de nombreux salariés choisissent de travailler chez eux », renchérit Sébastien Crozier. Pourtant, depuis deux ans, aucun salarié n’a été agressé. Mais le sentiment d’insécurité a pris le dessus. D’autres entreprises, comme Generali, Vente-privee.com, la BNP ou Veolia ont opté pour un système de navettes qui conduisent les salariés de leur siège social aux transports en commun.
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Afif Hamouda, 28 ans, est un habitué du quartier. Il est né dans le « 9-3 » et ne l’a jamais quitté. Il connaît son département comme sa poche, ses rues, ses habitants et ses habitudes. Aujourd’hui, il y travaille. Cela fait deux ans qu’il est là, posté aux sorties des RER B et D, matin et soir, avec sa veste rouge et sa dizaine d’acolytes médiateurs. Si, au début, les salariés traçaient leur route, tête baissée, sans lui adresser la parole, désormais, ils l’appellent par son prénom et lui offrent des croissants.
Il est devenu une figure de La Plaine, un visage rassurant dans un territoire jugé hostile. Il guette les indésirables et traque les « faux pas » des salariés. S’il repère une femme avec un portable à l’oreille ou son sac ouvert, il se précipite pour lui suggérer de remettre sa conversation à plus tard et de garder ses effets personnels à l’abri des regards. « La Plaine n’est pas le coupe-gorge auquel les salariés s’attendent, mais il faut respecter certaines consignes de sécurité », explique-t-il. Aujourd’hui, la plupart des entreprises installées à La Plaine font appel aux services de ces médiateurs. Un certain nombre d’entre elles se sont regroupées au sein d’une association baptisée « Plaine Action Entreprises » afin de mutualiser les coûts. « Chez nous, la facture oscille entre 30 000 et 40 000 euros par an, souligne Thierry Chatelier, le secrétaire du CE d’Orange Business Services. Avec les vigiles aux entrées, le maître-chien qui fait le tour du bâtiment en permanence et les caméras de surveillance, au total, nous déboursons 200 000 euros chaque année pour assurer notre sécurité. »
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Ces mesures de précaution font craindre le pire aux futurs arrivants. Au point d’envisager des solutions ubuesques. Le bruit court que la SNCF aurait songé à construire une passerelle privative reliant les quais du RER D au siège. « Cela n’a jamais fait partie de la stratégie de la SNCF, rectifie Eric Chollet, délégué CFDT. La direction avait lancé l’idée, un peu inconsciemment, lors d’une réunion houleuse, mais il n’en a jamais été sérieusement question. » Il n’en reste pas moins que l’entrée principale, prévue initialement rue des Cheminots, a été déplacée avenue François-Mitterrand, sur le parvis du RER D, afin d’éviter aux salariés de faire quelques pas supplémentaires. « La direction de l’ingénierie est installée ici depuis des années et ils ne sont pas morts ! », ironise Eric Chollet.
Depuis un an, environ 600 salariés de SFR sont allés, avec l’office du tourisme, visiter le quartier, puis le chantier. « Ceux qui ont vu les lieux sont rassurés, nous espérons qu’ils font passer le mot », dit le directeur de l’immobilier et de la sécurité. Christian Meyer, commissaire de Saint-Denis, est un homme débordé. Pas un jour ne se passe sans qu’une entreprise sollicite ses conseils. « Nous sommes submergés de demandes. J’anime chaque semaine des séances d’information et de prévention au sein des entreprises et j’essaie de faire la part des choses entre la psychose et la réalité. »
En 2010, la ville de Saint-Denis, qui compte près de 107 000 habitants, enregistrait 2 000 vols avec violence, le principal fléau. En 2013, selon les projections, elle en comptera 1 500. « Nous sommes sur une tendance baissière forte », se félicite le commissaire. Le quartier d’affaires de La Plaine totalise 10 % de ces agressions, soit environ 150 faits, dont 90 % commis sur des femmes. « Il n’y en a pas moins à La Défense ! », affirme Christian Meyer.
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Avec ses rues bordées de peupliers, ses trottoirs immaculés et ses immeubles de bureaux rutilants, côté RER D, La Plaine ressemble à une enclave proprette au sein de laquelle les entreprises vivent repliées sur elles-mêmes, en autarcie. Service de conciergerie, restaurants d’entreprise, cafétérias internes… Tout est conçu pour que les salariés puissent vivre sans sortir le bout de leur nez. C’est le cas du « campus SFR », le plus gros chantier de bureaux en Ile-de-France. Etalé sur 4,2 hectares, entre l’A86 et l’A1, il offrira à ses salariés un auditorium de 300 places, un gymnase avec terrain de basket, de handball et de volley-ball, des salles de fitness et de danse, des jardins, loggias et terrasses végétalisées, quatre restaurants d’entreprise et 70 cafétérias, et un parking de 1 600 places. Un véritable havre retranché derrière une clôture de 2,40 mètres de hauteur.
Dans le quartier, les commerces de proximité et les restaurants se font rares. « La première boulangerie est à 2,5 kilomètres !, précise Thierry Chatelier chez Orange. Nous sommes dans un no man’s land où l’on parque des cols blancs sans penser leur intégration dans la communauté. » « C’est normal, rétorque Pierre Quay-Thévenon, vice-président de Plaine commune, chargé du développement économique. Le quartier est toujours en cours d’aménagement, l’offre commerciale arrive une fois que la clientèle est là. Si nous réussissons à renverser le sentiment d’insécurité et que le contexte s’apaise, les salariés sortiront de leur entreprise et les commerces arriveront. » « Avec l’image que traîne la Seine-Saint-Denis, ça prend du temps », analyse Isabelle Idier, directrice de l’association Partenaires pour la ville, qui chapeaute les médiateurs. Sauf que le temps presse.
« Nous sommes au coeur du Grand Paris, nous avons des atouts extraordinaires, c’est ici que ça va se passer mais c’est maintenant que ça se joue, s’enthousiasme Stéphane Troussel, le président du conseil général. Il faut que le développement économique profite davantage à la population locale. » En 2008, 27 % des habitants actifs de la ville de Saint-Denis travaillaient dans le département. Aujourd’hui, ils sont 32 %. Mais le taux de chômage reste à un niveau élevé, autour de 17 %, selon la mairie. Certaines entreprises ont signé la charte entreprise-territoire, destinée à favoriser les liens avec la population, en s’engageant notamment à recruter localement, mais la partie s’annonce difficile. Les initiatives se multiplient, mais le processus est laborieux. Ces deux mondes ne se fréquentent toujours pas, ou peu…
Lorsque La Plaine-Saint-Denis a décidé de miser sur ses atouts pour attirer les sociétés, elle était loin d’imaginer que les salariés compteraient parmi les plus fidèles clients d’un autre marché local : celui de la fumette. Plus besoin d’aller loin pour se fournir, les vendeurs de marijuana sont aux portes des entreprises. « Avec l’arrivée massive de salariés, le trafic de cannabis a considérablement augmenté », confirme le commissaire Meyer. La police a fait appel au service des douanes, qui peuvent infliger jusqu’à 500 euros d’amende pour décourager les consommateurs en costume-cravate. Il y a quelques mois, une première opération, menée au carrefour Pleyel, a révélé que trois acheteurs sur quatre étaient des salariés. Et le trafic s’intensifie en fin de semaine. « Les cols blancs font leur réserve pour le week-end », constate Christian Meyer. Cela les aide peut-être à se détendre. A moins qu’ils ne deviennent encore plus paranos.
Bonjour à tous.
J’ai lu cet article et il ne fait que stigmatiser la ville et ses habitants…
17% de chomeurs… il est gentil S. PEU mais il mets de coté volontairement tous ceux qui ne sont pas dans le système, ceux qui sont sorti de toutes statistiques.
En plus, on voit bien que les salariés qui viennent à Saint Denis ne se mélange pas à la population « locale » (navette, télétravail, etc…)
Sauf pour la « fumette » 🙂
La lutte des classes est toujours présente…
« On ne va nulle part, on vit retranché dans nos murs, … C’est rentré dans les moeurs mais ce n’est pas normal ». Excellent reportage du Monde, parfaite illustration de la faillite des utopies braouezecquiennes !
Et la Plaine est pourtant un quartier neuf, relativement propre et qui ne totalise « que » 10% des agressions déclarées à Saint-Denis,… il eut été intéressant de prolonger ce reportage par le vécu des habitants du centre ville autrement plus sale, dangereux et en pleine déshérence.
2014 vite… cette municipalité est devenue insupportable !
J’ai pas tout lu, c’est assez écœurant à lire quand on habite quotidiennement dans cet environnement de soi-disant « guérilla urbaine ». J’avais lu quelques temps les infos concernant les employés d’Orange et plus récemment sur ceux de la SNCF… C’est pathétique quand on sait que les bâtiments sont respectivement à 50 et 10m de la sortie du RER.
Mais étonnement pour eux, on fait beaucoup. Dans le centre-ville, hélas, il n’y a pas toutes ces boîtes avec leurs salariés « exogènes ». Donc, le dawa peut continuer. Comme quoi…
« guérilla urbaine », « couvre-feu » : comme j’en avais fais part dans un précédent post lors de mon retour de province, ce sont ces termes excessifs que mes proches et moi-mêmes pouvions entendre sur france-Info ou lire dans la presse régionale.
Je rejoins tout à fait l’opinion d’Azzedine sur tous ces articles ou commentaires qui ne font que « stigmatiser la ville et ses habitants ».
Qui à intérêt à instrumentaliser les craintes et anxiétés des salariés de la Plaine ? Craint-on que, pour réduire leur temps de transport, ils aient l’idée de s’installer ici, ce qui produirait de la mixité sociale ? Et les budgets colossaux de communication ont-ils vocation à produire ces sinistres et pathétiques effets ? Bref, à qui profite le crime ?
« La première boulangerie est à 2,5 kilomètres !, précise Thierry Chatelier chez Orange. «
Ben non, elle est à 1km, à côté du stade de France, derrière le Décathlon, et elle est très bien ! Faudra qu’ils fassent de la pub aux portes d’Orange ^^
Que dire à ces personnes qui vivent dans la peur de Saint Denis ?
Bah mais c’est bien sûr !
Viendez tous manger un Kebab sur le parvis de la gare il est réputé dans toute l’agglomération !!!!
(boum je suis tombé de ma chaise ! Cette déclaration est devenue culte pour moi!!! je l’adore c’est la déclaration de l’année 2013! Félicitation !!)
Un article creux, qui empile les lieux communs et touille et retouille des informations déjà publiées par le passé. Un article pour magazine « chic et choc » sans grande consistance.
Dans Libération » La rumeur qui affole la ville de Niort » : La députée-maire ( PS ) de Niort, Geneviève Gaillard, a porté plainte pour endiguer une rumeur selon laquelle sa ville recevrait des subventions pour accueillir des habitants de Seine Saint Denis. Depuis » des mois, un bruit insistant qui devient une rumeur parcourt la ville de Niort et au delà » , écrit-elle dans sa lettre au parquet. Elle déplore » la persistance et l’ampleur d’un phénomène qui porte en lui la provocation (…..) à la discrimination, à la haine, à la violence » Selon cette rumeur, la ville de Niort aurait signé une convention avec le conseil général de Seine Saint Denis pour accueillir des » personnes de couleur noire » . La Seine Saint Denis continue à alimenter les mauvais fantasmes.
Certes, l’article, quand on vit à Saint-Denis, est mal ressenti, parce qu’il y a une sorte de « patriotisme » naturel lorsqu’on vit dans ces circonstances. J’ai moi-même encore ce genre de réflexe, d’attachement, un peu syndrome de Stockholm d’ailleurs…
Cependant, c’est l’image qu’en ont tous ceux qui vivent en province et qui n’ont jamais mis les pieds dans le 93 et surtout n’y ont pas vécu. Les autres sont plus mesurés.
j’aimerais quand même dire, tant pis si ça ne plaît pas : quand on a quitté suffisamment longtemps la ville, on se demande régulièrement comment on a fait pour supporter le degré de difficultés qu’on y rencontre, ou que d’autres y rencontrent devant nous. Il m’arrive de me dire, alors que j’ai passé 25 ans à travailler à Saint-Denis : » Mais comment j’ai fait ? » et en même temps, quelque chose d’intense me manque : la vitalité, la jeunesse, la curiosité, l’énergie que cela peut donner par moment.
« une clôture de 2,40m de hauteur », waaaaaaaaoU, si je comprends bien, nous, on est Berlin Est ? pathétique…
Les faits sont là : la journaliste rend compte de ce qu’elle nomme elle-même une paranoïa, et je serais moins sévère que sam sur cet article. Les salariés (cadres, techniciens, employés) de La Plaine ont vécu et vivent leur déménagement avec une profonde angoisse due à l’image désastreuse de Saint-Denis. Il y a certes la réalité de la délinquance équivalente, semble-t-il, à celle du quartier de La Défense. Mais les réactions disproportionnées d’inquiétude renvoient bien d’abord à un échec : celui de la communication de la Ville.
Nous habitants de Saint-Denis connaissons l’indifférence totale de la municipalité aux questions de sécurité. Je me demande comment cela se traduit quand il s’agit de s’adresser aux salariés qui doivent venir s’installer à La Plaine…Que leur raconte-t-on ? Apparemment le discours n’est pas convaincant !
La citation de Pierre Quay-Thévenon, maire-adjoint de St-Denis et vice-président de l’agglomération, en est la démonstration. Il parle encore de « sentiment d’insécurité » (au lieu d’appeler un chat un chat et un voyou un voyou !) et ne montre aucune détermination pour changer la situation : « Si nous réussissons à renverser le sentiment d’insécurité et que le contexte s’apaise, les salariés sortiront de leur entreprise et les commerces arriveront. » En clair, attendons des jours meilleurs et tout ira mieux.
Au lieu de jouer à M. de Lapalisse, il ferait mieux de proposer et d’annoncer à ces salariés une politique de sécurisation du quartier, de développement de l’offre commerciale qui seule donnera des raisons aux salariés de sortir de leurs « bunkers ». Attendre béatement la séquence inverse est totalement irréaliste et ne changera rien. Elle montre, à La Plaine comme dans le reste de la ville, l’absence de vision et de volonté politique d’une municipalité à bout de souffle.
@Djakk : il y a aussi 3 boulangerie au pont de Soissons… Ce n’est pas très loin du RER D.
@Djakk & BB
« La première boulangerie est à 2,5 kilomètres !,
précise Thierry Chatelier chez Orange. «
En fait, la première boulangerie du quartier est très exactement à 650m d’Orange, rue du Landy côté Aubervilliers (très bonne baguette). Il y a aussi à cet endroit un Franprix, une brasserie « Auber’zinc », un restaurant indien et une pharmacie. Pour les salariés jardiniers ou amateurs de bio, il existe un jardin partagé et une AMAP (http://amaplaine.blogspot.fr/) rue cristino Garcia (450 m d’Orange).
Je connais un cadre qui travaille chez Orange. Pour lui, comme pour nombre de ses collègues, il n’y a pas plus de problèmes à La Plaine qu’à la Défense. La presse exagère visiblement parfois le ressenti réel des salariés. Tous les salariés d’Orange et des autres sociétés de la Plaine ne craignent pas le quartier comme le prétend l’article et certains d’entre eux (mes voisins) ont acheté à la Plaine !!
Ceci dit le quartier est encore en devenir, bâtiments murés en attente de destruction et friches y sont légions. L’image qui s’en dégage effraye peut-être certains. J’invite Thierry Chatelier, le secrétaire du CE d’Orange, à dépasser ses peurs et à explorer le quartier. Il aura quelques alternatives, côté Aubervilliers rue du Landy ou au pied du stade de France, à sa cantine d’entreprise !
Je profite de ce post pour parler un peu politique. Je pense, comme Mathieu Hanotin, qu’après les grands groupes, il est temps de favoriser l’implantation de PME sur le territoire. Les campus des grandes entreprises favorisent une vie en autarcie des salariés ce que ne peuvent, bien sûr, pas proposer les PME. Séduire des PME (outre le prix du loyer au m2) nécessite du coup, encore plus que les grands groupes, de leur proposer un tissu urbain de qualité (donc effectivement plus de commerces, ce qui ne se décrète pas mais passe par une plus grande mixité sociale) et d’afficher une réelle volonté politique de lutte contre la délinquance (acceptation notamment de la vidéosurveillance) pour rassurer les chefs d’entreprises désireux de s’installer sur le territoire.
Nous habitants de Saint-Denis connaissons l’indifférence totale de la municipalité aux questions de sécurité. Je me demande comment cela se traduit quand il s’agit de s’adresser aux salariés qui doivent venir s’installer à La Plaine…Que leur raconte-t-on ?
Euh … Que « c’est partout pareil » ? Qu’il y a « un très bon kebab » à une station RER plus loin ?
Ah, non, c’est pas des habitants jamais contents de rien …
Il fut un temps (que les moins de 20 ans n’ont pas connus) habiter Saint Denis ou y venir c’était stigmatisé car Banlieue Rouge, aujourd’hui c’est l’insécurité qui, hélas est une réalité.
Les salariés d’Orange n’ont pas bénéficiés immédiatement de médiateurs, comme dab la Municipalité et Plaine Commune ont été dans le Déni. Il a fallu x agressions pour que cela se fasse. Pas étonnant que la peur se soit propagée et, je comprends les nouveaux arrivants.
Je partage totalement les propositions de Suger.
Non, Saint-Denis n’est pas parano.
Oui, Saint-Denis est devenue invivable (anxiogène du fait de l’insécurité, du non respect du droit, des incivilites, de la crasse, des trafics en tout genre).
Non, il n’est pas normal que les habitants ou les salariés de la Plaine vivent dans la crainte permanente. Je vis à Saint-Denis depuis 65 ans. J’ai travaillé à La Défense ces 15 dernières années.
Oui, je me suis fait agressée à Saint-Denis plusieurs fois, de jour comme de nuit, dans les rues, dans les entrées d’immeubles, dans ma voiture, dans le métro (station porte de Paris), dans le tramway (T1), dans les parkings (sans compter les cambriolages, les vols et le saccages de voitures). Et oui, tout mon entourage proche (des femmes, des personnes âgées, y compris des hommes et parfois de jeunes ados) a aussi été victime de ces agressions à répétition.
Non, je ne me suis jamais fait agressée, ni mes collègues, à La Défense, ni sur les parvis ou passerelles ou dalles ni dans le métro, ni dans les parkings (et je rentrais tard).
Oui, j’ai des anciennes collègues qui travaillent ou ont travaillé à la Plaine (Generali – Allianz). Et oui elles se sont toutes faites agressées et plusieurs fois (à pieds, en voiture, en RER, en métro).
Oui, la Banque Allianz a quitté son siège (en face du Stade de France) et rapatrié ses salariés à La Défense pour cause de sécurité de son personnel.
Oui, il y a des cols blancs des sociétés de La Plaine qui ont voulu s’installer à La Plaine et ont acheté des appartements. Et oui, ils ont été découragés par le mal vivre (insécurité, manque de mixité sociale, scolarité des enfants, incivilites, …etc) et essaient de revendre leurs appartements depuis plus 2 ans (avec moins-value) en vain !
Alors, définitivement non , Saint-Denis n’est pas parano et n’est pas uniquement victime d’une réputation outrancièrement négative fabriquée par les média. La dégradation de la ville est malheureusement bien réelle, n’en déplaise à ses Dirigeants qui, eux, tiennent des discours parano.
il yen a marre effectivement que notre mal être de vivre a St Denis ne soit pas entendu.
Je crois que beaucoup de personnes qui gèrent cette ville se réfugient dans ce que moi j’appelle un symptôme. Le déni,ce qui fait qu’ils sont convaincu de ce qu’ils racontent car ils sont dans leur réalité a eux mais pas dans celle des dyionisiens. Messieurs et dames les élus sortez de votre bulle. La réalité va vous rattraper en mars lorsque vous verrez les résultatsdes élections.Goldo
@ Vidaller
J’habite sur la Plaine avec ma famille depuis 2006. Des voisins salariés de grandes entreprises de la Plaine ont acheté sur le quartier et ne sont pas découragés par le mal de vivre. Je le répète des cadres d’Orange m’ont dis ne pas percevoir de nettes différences de sécurité entre la Plaine et la Défense, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de problèmes de sécurité, de propreté, etc sur le quartier de la Plaine et qu’il n’y a pas une nette différence de sécurité entre le quartier de la gare ou du centre de Saint-Denis (que je connais moins) et la Défense.
Je ne fais pas le jeu de la mairie en disant cela. N’adhérant absolument pas à son idéologie, je souhaite que le PC ne dirige plus notre ville. Je souhaite une réelle mixité sociale sur l’ensemble du territoire ce que ne veut pas le PC qui perdrait sinon son électorat. Je suis en désacord total avec la mairie lorsqu’elle met en doute l’utilité de la vidéosurveillance ou lorsqu’elle accueille, par exemple, des camps de roms sur une zone anru (dont l’objectif est de résoudre les différents dysfonctionnements urbains, techniques et sociaux du quartier !) et sur bien d’autres sujets…
Concernant la scolarité des enfants, les grèves à répétitions de l’école publique locale, le manque de remplacement de professeurs et la faible mixité sociale incitent effectivement de nombreuses familles de la Plaine à scolariser leurs enfants dans des écoles privées parisiennes sur la ligne du RERB ou dans le XVIIIème.
Je ne suis pas dans le déni des problèmes de ce territoire, mais oui, j’en ai assez de l’image de guerillas urbaines que véhicule les médias sur mon lieu d’habitation, qui ne correspond ni à mon vécu ni à celui des salariés du quartier que je connais.
Cordialement.
Je suis d’accord avec vous Cristino. Je travaille à St Denis (à La Plaine côté RER D) et j’habite à St Denis (quartier de la gare). Cette ville connait de vrais problèmes de sécurité, de propreté, …. c’est plus que vrai ! L’ambiance est parfois pesante (surtout dans le quartier de la gare), je ne dirai jamais le contraire ! Mais quand je lis cet article je m’étouffe de rire ou de pleurs c’est selon. L’image véhiculée par les médias est ridicule. L’idée que se fait certaines personnes de cette ville est plus que ridicule. Quand je vois des sociétés qui mettent en place des navettes pour faire 400 mètres à pieds je me demande sincèrement si ces gens sont sains d’esprit.
« Les voitures béliers » ?? Non mais franchement …
Je l’ai déjà dit à Sam mais elle n’est pas en cause dans cette affaire, je vais râler une fois de plus, l’utilisation du 9-3 m’insuporte on ne peux plus, ce n’est pas classe de la part du Monde et, ce n’est pas à l’honneur des journalistes qui ont pondu cet article. Nous ne sommes pas tous des « cailleras » (l’ortographe de ce mot m’échappe) et, je ne l’entends pas exprimé dans notre ville. Cela suffit ! C’est est dit à l’extérieur. Quant la stigmatisation nous tient !!!!!
Je vais bientôt travailler à Saint Denis donc les commentaires des employés en début d’article ne m’ont pas du tout étonné. Je vois très bien ceux de ma boîte tenir de tels propos.. Rien que dans mon équipe tout le monde considère qu’ils vont se faire voler leur portable, leur pc, etc. Au début j’essayais de les rassurer, car je vis à la Plaine et prend régulièrement le RER D, donc je suis bien placé pour, mais rien n’y fait. J’ai lâché l’affaire, une chose que j’ai retenue c’est que tant que les employés ne déménagent pas pour constater par eux même que ce n’est pas la fin du monde de travailler à la Plaine, ils garderont leur peur. L’image de Saint Denis ne peut pas changer dans la tête des gens juste avec des mots..
dommage mais la réputation est faite et malheueureusement elle ne sort pas de nul part. Les provinciaux qui débarquent a St Denis ont tous les mêmes réactions. » C’est quoi cette ville,comment vous faites pour vivre ici » .Il faut dire que lorsque tu habites en Province et que tu arrives a la gare de st Denis il ya un sacré décalage. Je me souviens d’une nièce qui venait du Havre et qui m’attendait a la gare,elle avait en viron 16 18 ans. Lorsque j’ai eu son appel,je suis allée la rejoindre en courant tellement je ne voulais pas qu’elle attende de peur qu’elle se fasse agresse. Elle était bien contente de me vor ariver. Goldo