LeMonde – « Traque du tireur : le réseau de vidéosurveillance à l’épreuve »
Alors s’ils trouvent ce cinglé grâce à la vidéosurveillance, nos cocos sceptiques seront bien verts…non ? 😉
Sam
LeMonde – « Traque du tireur : le réseau de vidéosurveillance à l’épreuve »
(…)
Avec la mise en place dès décembre 2011 du « plan de vidéoprotection pour Paris » (PVPP), les enquêteurs disposent d’un maillage très serré permettant de traquer les suspects. Ce dispositif s’est donné plusieurs objectifs : le renforcement de la sécurité routière, l’ordre public lors de grands rassemblements, la lutte contre la délinquance ou encore la prévention du risque terroriste.
Le PVPP prévoit que les images puissent être stockées pour une durée maximum de 30 jours et exploitées par 2 500 policiers et pompiers. La ville de Paris compte par ailleurs environ 250 caméras de circulation qui ne font pas l’objet d’enregistrements et dont les flux étaient déjà accessibles par la préfecture de police avant le PVPP. Le déploiement de caméras sur Paris est conduit sous la forme d’un partenariat public-privé signé en juillet 2010 avec IRIS-PVPP, une filiale d’Ineo Suez créée spécialement pour ce marché.
Outre les 1 105 caméras, les enquêteurs peuvent s’appuyer sur le réseau de la RATP et de la SNCF. Contactée, la RATP précise que plus de 18 500 caméras équipent les bus et les tramways (quatre par autobus standard et six dans les autobus articulés). La visualisation des images se fait en différé en cas d’incident. Quelque 9 000 caméras équipent les métros et RER.
Les images sont conservées 72 heures, mais peuvent être archivées à la demande des services d’enquête. Une consultation est possible en temps réel dans les PC de sécurité de la RATP et de la police. Il est en outre possible de procéder à un « export massif » des images dans les affaires de terrorisme. Les trains et rames de nouvelle génération ou rénovés sont également dotés de vidéosurveillance.
Fin septembre, la SNCF dénombrait 4 596 caméras dans ses gares d’Ile-de-France et 6 559 dans ses trains. Les nouveaux Transiliens (trains de banlieue) en sont systématiquement équipés. Les images sont observées en temps réel à partir du PC national Sûreté de la SNCF et à partir de cinq centres de gestion en Ile-de-France ouverts 24h/24. Les enregistrements peuvent aussi être utilisés a posteriori par la police après réquisitions. A fin septembre, la police avait procédé à 3 000 réquisitions en 2013, selon la SNCF.
Au total, les forces de police peuvent donc s’appuyer au quotidien sur un réseau de plus de 30 000 caméras en Ile-de-France.
(…)
Selon le rapport sénatorial « Police-gendarmerie, quelle stratégie d’investissement ? », rendu public en octobre 2013, le coût total du PVPP s’élève sur quinze ans à 251,9 millions d’euros. Pour 2013, le loyer du contrat représente 16,5 millions d’euros. Pour l’ensemble du territoire, hors Paris, le développement du système de surveillance a coûté 133,6 millions d’euros depuis 2007. Concernant le réseau de vidéosurveillance de la RATP, selon les chiffres communiqués par l’entreprise, celui-ci a coûté 153,50 millions d’euros dont 90,50 de subventions (Etat/Stif) et 63 millions d’euros sur financement RATP.
(…)
Le PVPP avait pour but l’installation de 1 105 caméras sur la voie publique. Dans son bilan opérationnel du 9 janvier 2013, elle précise que 993 caméras, soit 89,8 % du total prévu, sont opérationnelles. Elles sont cartographiées sur le site de la préfecture de police, dans une vingtaine de documents PDF. A ce millier de caméras s’ajoutent près de 10 000 caméras de « réseaux partenaires » dépendant de la RATP, de la SNCF et de grands magasins ou de musées, selon le rapport sénatorial, dont la police peut demander les images dans le cadre d’une enquête judiciaire.
(…)
Questions sur l’efficacité de la vidéosurveillance
Le Parti pirate s’est exprimé publiquement sur la question de la vidéosurveillance lors de la traque du tireur. Il la juge inefficace « face aux tireurs et aux braqueurs » et propose le « démontage de toutes les caméras ». « La vidéosurveillance est une technique extraordinaire qui est la consécration d’un échec », se lamente TXO, porte-parole du parti. « Elle vient nous expliquer que la police a échoué, puisque son utilisation intervient après coup. La caméra de surveillance n’empêche rien. De manière générale, le taux d’élucidation n’a pas augmenté après leurs installation. C’est un simple placebo que vous tendez vers les citoyens pour leur faire croire que vous prenez soin de leur sécurité. »
Le sénateur EELV Jean-Vincent Placé, auteur du rapport sénatorial précité, avait demandé un moratoire sur les dépenses relatives à la vidéosurveillance déplorant que « cet investissement d’un coût élevé dans des systèmes de surveillance potentiellement attentatoires aux libertés publiques et dont aucune étude sérieuse (ni en France, ni à l’étranger) n’a prouvé l’efficacité en termes de sécurité publique ». Le débat sur la vidéosurveillance n’est pas nouveau. La question de son efficacité comme celle de possibles atteintes à la vie privée ne cessent d’être posées. Le sénateur se fondait notamment sur un rapport de la cour des comptes rendu public en juillet 2011 qui regrettait qu' »aucune étude d’impact, réalisée selon une méthode scientifiquement reconnue, [n’ait] encore été publiée. Contrairement au Royaume-Uni, la France n’a pas encore engagé un programme de recherche destiné à mesurer l’apport de la vidéosurveillance dans les politiques de sécurité publique ».
Depuis la mise en place du PVPP, les premiers chiffres commencent à tomber. Entre le 21 décembre 2011 et le 9 janvier 2013, la préfecture de police estimait que ces caméras avaient été utilisées 8 111 fois et avaient permis 3 558 arrestations. L’essentiel des requêtes (1 544) ayant été réalisées pour des faits de vols.
En 2009, un rapport de l’inspection générale de l’administration pour le ministère de l’intérieur concluait à l’efficacité de la vidéosurveillance, affirmant notamment que « l’analyse des statistiques de la délinquance montre un impact significatif de la vidéoprotection en matière de prévention, puisque le nombre de faits constatés baisse plus rapidement dans des villes équipées de vidéoprotection que dans celles où aucun dispositif n’est installé ». Pour autant, de nombreux chercheurs ici ou là remettent en question ces conclusions indiquant que les caméras n’ont aucun effet dissuasif et que si elles permettent parfois d’avancer sur certaines enquêtes, le taux d’élucidation à mettre au bénéfice de la vidéosurveillance reste marginal.
De son côté, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) joue un rôle de contrôle. Dans un rapport rendu public en juin 2012, celle-ci avait noté plusieurs manquements concernant les mises en œuvre de ces dispositifs. Elle relevait ainsi ponctuellement une « absence d’autorisation ou une absence de renouvellement préfectorale », « une absence de déclaration à la CNIL », « une information des personnes inexistante ou insuffisante », « une mauvaise orientation des caméras » (certaines pouvant par exemple permettre de filmer des parties privatives d’immeubles) ou encore une « durée de conservation [des images] excessive ».
le visage de cet homme et une partie de ses déplacement sont connus grâce à la VidéoProtection… son utilité est donc déjà largement prouvée.
Ce qui est sûr aussi, c’est que cet homme dispose à Saint-Denis d’une « zone d’ombre » propice à sa fuite… ce que le Préfet Lambert expliquait en son temps.
Pour ma part, je comprends très bien que l’on puisse être réticent à l’idée de la mise ne place de ce système ; pour autant, il me semble aujourd’hui assez incontournable et les élus ou candidats s’honoreraient à proposer d’en débattre publiquement avec des spécialistes, opposants ou défenseurs, philosophes, policiers, etc…
Au lieu de ça, on en est se demander si untel est « assez dionysien » pour mériter d’être candidat… nauséabond !
La « zone d’ombre » qui plane dangereusement sur Saint-Denis suite à la farouche obstination à dénier les réalités territoriales en matière de sécurité (la première des libertés et notamment pour les plus pauvres) ouvre incontestablement un corridor de fuite entre Paris et une planque ou l’échappement par la porosité des frontières.
Dans notre bonne ville, tous les efforts de l’Etat, même s’il est légitime de considérer qu’ils sont insuffisants, sont sabotés par l’idéologie libérale-libertaire des élus majoritaires. Ceux qui participent aux réunions ZSP avec le préfet pourront détailler et préciser leurs attitudes inappropriées, leur compète désinvolture, leur méconnaissance totale des dossiers, et le pire, leur parfaite indifférence à l’égard des victimes.
Quant aux débats sur la sécurité, on a acquis par expérience la certitude qu’ils seront systématiquement torpillés par la compagne du maire, grande instigatrice de ces interventions publiques ineptes. Dans quelle autre ville voit-on cela ?
En ce qui concerne la vidéo-protection, même si je considère par principe qu’il vaut mieux davantage surveiller les circuits d’argent que la circulation des personnes, elle s’avère indispensable et urgente dans une ville déclarée ouverte aux réseaux criminels et à la voyoucratie. Il en va de même pour les chauffards, lesquels ici imposent leur propre « code de la route » comme on l’a vu encore très récemment avec deux personnes tuées dans cette zone de non droit qu’est devenue notre ville.
La Police municipale devrait décharger le plus possible la Police nationale dans sont travail de lutte contre les réseaux criminels et le banditisme, notamment par ses prérogatives en matière de trouble à l’ordre public, de stationnement et de circulation. Bien que l’effectif de la PM ait légèrement augmenté, ils sont en réalité 4 en permanence sur le terrain pour une ville comme la nôtre. Ces personnels municipaux que nous ne devons pas incriminer sont mal dirigés, découragés, sous-équipés, et dépassés par tous les signaux forts de l’impunité et de l’inertie propagés par la culture locale de l’excuse permanente et du laxisme.
Comme le dit fort à propos Reno, en lieu et place de traiter les problèmes graves et récurrents : « on en est à se demander si untel est « assez dionysien » pour mériter d’être candidat «
Certains ici considèrent que les prétendants à la conquête de la mairie doivent être nés à Saint-Denis, y avoir grandi, ou avoir été résident ici toute leur vie, etc …. Cela en dit long sur un état d’esprit totalement sclérosé. Le mauvais exemple venant de nos « autorités », mon époux s’est pris en pleine figure : « t’es pas chez toi à Saint-Denis, rentre chez toi à Paris »
Avons-nous encore le droit dans cette ville attachante d’être des Dionysiens de préférence, même si nous somme inscrits depuis seulement 2 ans et demi sur les listes électorales ?
Alors Flo, pas envie d’avoir une médaille d’or de la protection des dionysiens ?!
d’autant que l’élu de quartier, Stéphane Peu, durant la réunion « riverains excédés » de juillet où il avait annoncé la fermeture à 20.00 des « nuisibles » du quartier, avait dit qu’il n’avais pas d’apriori sur le Vidéoprotection…
alors, chiche ?
Concernant la vidéo surveillance, je comprends l’aspect « atteinte aux droits de l’homme ». Particulièrement dans un village de 300 personnes.
Malheureusement, à St Denis, on a largement dépassé les bornes et mettre des caméras de vidéo surveillance serait un bien pour les droits de l’homme, de la femme, des vieux, des handicapés, des plus faibles…
Sous prétexte de protéger nos droits (en fait ceux des drogués, ivrognes, voleurs…), on nous laisse à la merci des agresseurs.
C’est vrai que si nous avions une police (municipale / nationale) à la hauteur (en nombre suffisant), la question de la vidéo surveillance ne se poserait pas aussi fortement mais laisser les choses en l’état en attendant l’improbable renforcement des équipes (c’est la crise), ne rien faire est de la non-assistance à personne en danger.
On ne cesse de dire que tous les problèmes sont l’oeuvre d’une minorité, et bien donnons nous les moyens de nous en débarrasser pour que nous puissions tous vivre tranquillement dans une ville ouverte et accueillante.