LeParisien – « 1964 : naissance d’un « département communiste » 40 communes issues de deux territoires »
« le 93. « Il est porté avec une certaine fierté par les élus communistes, en écho à l’année révolutionnaire 1793. »…
Sam
LeParisien – « 1964 : naissance d’un « département communiste » 40 communes issues de deux territoires »
La loi du 10 juillet 1964 a imposé un nouveau découpage administratif de la région parisienne. Les départements de la Seine et de la Seine-et-Oise alaient ainsi disparaître, laissant place à six nouveaux départements autour de Paris, dont la Seine-Saint-Denis. (…) Aujourd’hui, retour sur les décisions politiques ayant abouti à la création du 93.
Il fut surnommé le « Haussmann des banlieues ». Comme Paris avait son baron bâtisseur sous le Second Empire, la Seine-Saint-Denis a eu aussi, dans les années 1960, son préfet fondateur. C’est Paul Delouvrier, préfet de région et homme de confiance du général de Gaulle. « C’était une volonté de l’Etat, qui a pu imposer sa réforme malgré l’opposition quasi unanime des élus locaux », explique Emmanuel Bellanger, chercheur au CNRS et historien spécialiste du 93.
Au début des années 1960, l’Ile-de-France est composée de trois départements : la Seine, qui comprend Paris et 80 communes, la Seine-et-Oise et la Seine-et-Marne. Ce schéma hérité de la Révolution française va voler en éclats. « Le département de la Seine était devenu trop puissant. Et la Seine-et-Oise n’avait pas de cohérence : beaucoup de villes étaient pauvres et enclavées. Delouvrier voulait reconfigurer la région », détaille Emmanuel Bellanger.
La décision n’est pas sans arrière-pensées politiques. « Les communistes étaient sur le point de prendre la majorité dans le département de la Seine », rappelle l’historien. En les cantonnant à la Seine-Saint-Denis, le pouvoir gaulliste espère ainsi contenir leur influence. Le découpage vise aussi à garder le Val-de-Marne à droite, en y intégrant des communes comme Vincennes, Saint-Mandé ou Nogent. Peine perdue : il sera aussi aux mains du PC.
La proposition de Delouvrier est loin de susciter l’adhésion, tant chez les élus communistes de la Seine, qui craignent de perdre en ressources financières, que chez les socialistes ou gaullistes parisiens. Seuls quelques élus de Seine-et-Oise, comme le maire (PC) d’Aulnay Robert Ballanger, mesurent l’intérêt en termes de répartition des richesses. Au sein même du camp gaulliste, certains craignent de laisser un territoire aux mains des communistes, comme le ministre de l’Intérieur Roger Frey. Le général de Gaulle lui-même se charge de le convaincre : « Est-ce que vous imaginez que les communistes vont descendre par la rue de Saint-Denis pour aller prendre la Bastille ? Elle est déjà prise, Monsieur Frey. Il y aura des départements communistes ; et pourquoi pas, ils s’occuperont très bien de leurs affaires ».
16 communes de Seine-et-Oise seront rattachées à 24 communes de la banlieue Nord et Est de la Seine pour fonder l’actuelle Seine-Saint-Denis. Après la loi du 10 juillet 1964, il faudra attendre trois ans, et l’élection des premiers conseillers cantonaux, pour que le département devienne une réalité politique. Le parti communiste aura la majorité absolue jusque dans les années 1990 et dirigera le département jusqu’en 2008.
Dès sa création, le département reçoit son chiffre : le 93. « Il est porté avec une certaine fierté par les élus communistes, en écho à l’année révolutionnaire 1793. Ce n’est pas n’importe quel chiffre, assure Emmanuel Bellanger. Il restera dans leur esprit. »
Jean-Gabriel Bontinck – 7 juil. 2014
On ne dira jamais assez le mal que Delouvrier a fait pour l’agglomération : isolement de Paris, balkanisation des banlieues, découpage du gâteau entre gaullistes et communistes.
Nous récoltons ce qu’ils ont semés.
Dionysien que je suis mais dont le n° insse ou de ss porte le 75, je n’ai pas trop eu à souffrir de ce numéro qui s’avère stigmatisant depuis au moins deux décennies.
Cependant, le 93 de l’année révolutionnaire n’est plus porté avec assurance et conviction.
Quel échec, ce partage des rôles et territoires entre les appareils gaullistes et communistes, d’autant qu’un autre drôle de coco ex – Député en a rajouté une couche dans la Ville la plus importante du Département – en l’entraînant par opportunisme sur la voie de la paupérisation et de la ghettoïsation.
La normalisation sera désormais lente, laborieuse sinon irréversible ?
@Sam, c’est clair. Heureusement qu’ils n’ont pas pris le parc de la Légion pour faire cette horreur !!!
Cela a été l’isolation de ce département, accompagnée d’une sale réputation, au début parce que communiste maintenant, depuis des décennies pour d’autres raisons. Il ne fait pas bon d’être au chômage dans ce département, mal vu par les employeurs, je suis passée par là.
En juillet 2014 notre département de Seine-Saint-Denis a un milliard d’euros de dettes à rembourser aux banques. Soit 6,55957 milliards de francs.
En juin 2014 le Conseil Général finance une vingtaine de voyages au Brésil pour la Coupe du Monde : http://www.seine-saint-denis.fr/Cap…
En Seine-Saint-Denis le ratio charges de personnel sur dépenses réelles de fonctionnement atteint 21%. Dans la Ville de Paris ce ratio est de 11%.
Notre département est surendetté et mal géré.
Il est urgent que les personnels du Conseil Général de Seine-Saint-Denis soient transférés à la Métropole du Grand Paris.
Il est urgent que les compétences du Conseil Général de Seine-Saint-Denis en matière de gestion des services d’intérêt collectif soient transférées à la Métropole du Grand Paris.
Au 1er janvier 2015 la Métropole du Grand Paris est un Etablissement Public de Coopération Intercommunal.
Il est urgent que la Métropole du Grand Paris devienne une Collectivité Territoriale à part entière. Pas seulement un EPCI.
Ensemble luttons pour que toutes les compétences propres, que la loi attribue au département de Seine-Saint-Denis, soient transférées à la Métropole du Grand Paris.
Ensemble luttons pour la suppression du département de Seine-Saint-Denis.