LeParisien – « Encore une armée de sans-bahut dans le 93 »
Ce boxant est-il spécifique au « 9-3 » ?…
Sam
LeParisien – « Encore une armée de sans-bahut dans le 93 »
Une longue file d’attente traverse la petite rue Claude-Bernard, à Bobigny. Dossiers sous le bras, des dizaines de jeunes attendent d’être reçus par des agents de la direction académique pour, peut-être, savoir enfin dans quel collège ou lycée ils étudieront cette année. Avant les vacances, en juin, ils étaient encore 600, selon les syndicats, à ne pas avoir d’affectation. « Là, on ne sait pas trop, reconnaît Mathieu Logothétis, délégué départemental du Snes-FSU. La direction académique a créé 18 classes de seconde entre la fin juin et le mois d’août. Cela va absorber un certain nombre d’élèves. » Mais pas tous.
« Tous les voeux en lycée professionnel de mon fils ont été refusés », lance Yasmina, qui vit au Blanc-Mesnil. « On a passé l’été à aller dans les établissements, à essayer de rencontrer les proviseurs qui n’étaient jamais disponibles, à téléphoner à la direction académique pour trouver des solutions… On nous dit qu’il est sur liste d’attente, qu’il faut attendre la rentrée et que si une place se libère, elle sera peut-être pour lui. »
Et sinon ? Yasmina n’ose l’envisager. Pas question, pour elle, de laisser son fils de 16 ans « traîner dehors ». « J’ai demandé s’il était possible de le faire redoubler pour qu’il soit au moins scolarisé au collège, raconte-t-elle. Mais ce n’est pas possible. (…) » Mardi, jour J pour la plupart des lycéens, Loqman restera donc à la maison. En attendant d’entendre le téléphone sonner.
Nubia, (…) Bonne élève au collège, elle était scolarisée dans le privé, à Jean-Baptiste-de-la-Salle, à Saint-Denis. Mais le lycée ne propose pas de filière littéraire, comme le souhaite la jeune fille. « Du coup, j’ai postulé dans le public, au lycée Paul-Eluard qui est situé juste en face de chez moi, explique-t-elle. Mais ils disent qu’il n’y a plus de place. »
Au début de l’été, Nubia s’est déplacée au moins à cinq reprises à la direction académique. « A chaque fois, il y en a pour une heure et demie. On nous fait patienter, on est reçu par quelqu’un à qui il faut tout réexpliquer et qui nous assure qu’on va être rappelé. Mais ça n’est jamais le cas, donc je reviens. » La jeune fille a tout de même reçu, il y a peu de temps, un courrier de la direction académique qui l’affecte au lycée Marcel-Cachin de Saint-Ouen. Le hic ? Il n’y a pas de filière littéraire. « Si je n’ai rien, je n’aurai pas d’autre choix que d’y aller à la rentrée, glisse-t-elle. Mais ce n’est pas motivant quand on a un projet professionnel. »
Mardi soir, après la rentrée, tous les chefs d’établissement feront remonter les chiffres d’élèves présents à la direction académique. Dès le mercredi, les premières affectations devraient être communiquées aux sans-bahut. Avant la réunion d’ajustement prévue le 5 septembre. Là, il faudra prendre en compte les nouveaux arrivants dans le département, ceux qui n’avaient pas encore d’établissement et ceux qui ne se sont finalement jamais présentés.
Aurélie Lebelle – Publié le 28 août 2014
Je veux bien admettre que l’Education nationale est une bureaucratie peu réactive, mais j’ai du mal à croire à ces histoires édifiantes. Je suis de l’autre coté du bureau en tant que « recruteur » dans un établissement d’enseignement : je constate surtout la difficulté de certains élèves à respecter des consignes précises (délais, dossiers à remplir), leurs exigences souvent contradictoires sur la filière, les options et la localisation de l’établissement.
De plus certaines filières et options sont sélectives et des résultats scolaires médiocres, pour ne pas dire mauvais, ne permettent pas d’y accéder. Et ils préfèrent ne pas regarder en face cette réalité.
Ces soi-disant « sans-bahuts » sont surtout une masse de manoeuvre rêvée pour l’agitation politico-syndicale dans le 93 à chaque rentrée. Un bon moyen, à coups de promesses intenables ou de « résolution » de faux problèmes, de recruter des mécontents qui, souvent, ne devraient s’en prendre qu’à eux-mêmes de ne pas avoir d’affectation dans un lycée à la rentrée…
@ Pépito, je crois que ce « problème » peut s’étendre à toute l’Ile-de-France et aux collèges aussi…J’ai des copines qui ont des exigences justifiées ou pas pour leurs ados et à priori rares sont les gamins placés dans le collège de leur choix à cause des notes…
Ce qui est très inquiétant sur St Denis, c’est le nombre de classes sans enseignant … Quand l’année commence comme ça, ça promet !