LeParisien – « L’arme du couvre-feu pour lutter contre l’insécurité »
Au-delà de l’arrêté municipal de fermeture des commerces à 20h00 il faut que la ville veille au respect des règles en collectivité. Depuis le temps qu’on le demande…
Plutôt qu’une arme, il convient de parler d’une goutte d’eau compte tenu de l’ampleur des dégâts …
Cette anecdote a tout de même fait La Une du quotidien, on se demande vraiment pourquoi !
Sam
LeParisien – « L’arme du couvre-feu pour lutter contre l’insécurité »
(…)
Imposer un couvre-feu aux commerces d’un quartier pour combattre l’insécurité. La mesure, rarissime, vient d’être prise coup sur coup par deux villes de banlieue parisienne gangrenées par les violences sur fond de trafic de drogue : Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) et Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne). Les bars, épiceries et lieux de vente à emporter sont particulièrement ciblés. « Ce sont des points de fixation importants de la délinquance, observe Bernard Pasqualini, ancien chef de la sûreté départementale de Seine-Saint-Denis. Chercher à fermer ces commerces est une bonne idée. Il serait temps d’être beaucoup plus intransigeant avec ces bars et établissements de restauration rapides qui sont très souvent en dehors des règles de la législation. »
L’initiative de Saint-Denis, ville communiste, marque un tournant dans le combat des communes face à la délinquance des quartiers. Plusieurs villes marquées à droite avaient tenté d’instaurer les premiers couvre-feux pour mineurs à la fin des années 1990. Mais leurs initiatives étaient quasi systématiquement annulées par les tribunaux administratifs.
(…)
En 2001, Orléans trouve la parade législative en ciblant précisément trois cités sensibles et les mineurs de moins de 13 ans non accompagnés. Lors des émeutes de 2005 en Seine-Saint-Denis, plusieurs villes voisines de Clichy-sous-Bois, comme Le Raincy, avaient fait de même.
Reste que les arrêtés de fermeture nocturne pour les commerces demeurent exceptionnels en France. En 2010, la ville de Béziers (Hérault) avait tenté l’expérience avant de restreindre son arrêté face à la polémique. A Villeneuve-Saint-Georges, la décision prise début juin a provoqué la fronde de commerçants qui déplorent une chute importante de leurs chiffres d’affaires. Mais leur recours devant le tribunal de commerce a été rejeté début août. L’expérience devrait donc se poursuivre.
A Saint-Denis, un bilan sera tiré mi-octobre. Certains se montrent d’ores et déjà sceptiques : « Les jeunes et les trafiquants trouvent toujours un nouveau point de chute », tranche une mère de famille. « Ils vont là où ils trouvent de la lumière, reconnaît Bernard Pasqualini. Alors, forcément, on ressent une forme d’impuissance car la délinquance ne disparaît pas. »
A. Lieure – Publié le 23 aoüt 2013
C’est drôle comme des « arrêtés municipaux » précis et ciblés se sont en une nuit transformés en un « couvre-feu » de tout un quartier … :-p Question de perception certainement .
Au cas où ça ne se saurait pas encore, les commerces en questions sont fréquentés par une grosse majorité de non-dionysiens, alors si « la vie sociale » de notre quartier (tel que le définit le sociologue en marge de l’article qui a peur que la fermeture des bars vident nos rues) ne tient qu’à une poignée d’alcooliques et de drogués qui se servent de nos rues comme dépotoirs et espace de vente et recèle d’objets en tout genre, c’est un peu comme considérer que nous autres, braves habitants, qui de temps à autre faisons nos courses, prenons les transports en communs, payons nos impôts tous les ans, prenons des nouvelles de nos voisins, et qui aimerions sortir dans la rue mais voyons bien que ce n’est pas la peine, n’étions pas capables d’occuper nos espaces publiques de façon aussi conviviale et sympathiques…
On ne peut pas cracher sur le fait d’avoir un projecteur braqué un instant sur nous, mais il est vrai que ce sujet reste assez anecdotique, on a tant de choses à communiquer par ailleurs…Notamment l’absence de propositions pérennes pour l’amélioration de notre sécurité alors que St Denis est en carence depuis des décennies sur ce sujet et qu’en parallèle on y projette des constructions de bureaux et de logements …
Le titre et le contenu de cet article du « Parisien » sont stupides. Que vient faire ce terme de « couvre-feu », qui concerne la circulation des personnes, avec une décision de fermeture de commerces à partir de 20H ? Le journaliste mélange des décisions totalement différentes.
Il aurait mieux fait d’enquêter et de s’interroger sur les raisons de la date d’une telle décision.
Cela fait des années que les bars dans ce quartier ne respectent aucune règle et que les « épiceries » se sont transformées principalement en débit de boissons vendant de l’alcool jusqu’à plus soif ! Le fait que nous sommes à quelques mois des élections municipales semble aussi lui échapper pour expliquer cette soudaine réaction vertueuse de la municipalité…
En tout cas, ça a fait la une des télévisions ce soir, et à 18 heures, j’ai eu la surprise d’entendre Florence Haye, interrogée comme si elle était en première ligne contre l’insécurité, au journal de France Culture, comme si elle était responsable de la mesure, et non pas S.Peu…
Le Monde est plus précis et indique que cela concerne 40 commerces qui pour la plupart ferment d’ores et déjà a 20h (d’après S. Peu). Et cela ne concerne que 3 ou 4 bars … Beaucoup de bruit pour rien ?
http://www.lemonde.fr/tiny/3465526/…
Stéphane
Effectivement, le terme excessif de « couvre-feu » employé par le Parisien et probablement destiné à faire peur est totalement inapproprié, car la fermeture des officines nuisibles du quartier Gare à 20H00 n’empêche en rien la circulation et tout déplacement.
Cette dérive sémantique augure bien mal la façon dont sera relatée la campagne municipale, et renvoie à de sombres épisodes. Evidemment, une investigation sérieuse sur le terrrain aurait épargné au Parisien la dérive des mots tout en augmentant la portée de ses analyses.
« Les jeunes et les trafiquants trouvent toujours un nouveau point de chute. »
Notre ville a une superficie de 12km2.
Les points de chute sont faciles à trouver.
C’est la raison pour laquelle il faut :
– que les citoyens s’expriment et militent
– un réseau de vidéosurveillance
– doubler les effectifs de la police municipale
Parallèlement à l’action des communes, si l’État décidait de reconstruire et de doubler la totalité de son parc immobilier de pénitenciers, alors cela contrerait un peu les plans des criminels. Ceux-ci songeraient peut-être à cesser les trafics et à se reconvertir.
L’absence de projets de construction de prisons par le Ministère de la Justice encourage les activités délinquantes et criminelles à Saint-Denis.
La réforme pénale de Christian Taubira sécurise les délinquants et les trafiquants.
La Ministre de la Justice est une irresponsable.
Pouvez-vous arrêter de me censurer ?
Je partage l’avis de Sam Suger, le » couvre feu » dans les faits usuels maintenant à Saint Denis l’est pour beaucoup, surtout les femmes et, cela depuis des années !
Je me suis promené plusieurs fois dans le quartier de la gare. Je dis bravo, il fallait cette mesure, qui est limitée dans le temps et l’espace.
J’ai remarqué quelques failles qui lors de la prochaine réunion pourraient etre facilement corrigées
-il n’y’a pas de police patrouillant
– Certains commerces concernés par l’arrété municipal ne le respectent pas. Des bars étaient encore ouverts à 20h20.
-Les « restaurants » restent encore des points d’attroupements, ne vaudrait il pas fermer tous ces fast food?
-J’ai remarqué que certains groupes s’éloignaient (et s’installaient) de « la gare » pour acheter de l’alcool en dehors de la zone. Peut etre lors de la future réunion, faudrait il proposer d’élargir un petit peu la zone concernée.
-Les voitures se garant et bouchant la circulation ne devraient elles pas etre verbalisées?
Au risque de choquer j’ai une question.
Ce soir environ 20h00 en présence de ma fille (rare) je suis allée faire une petite course dans une boutique du quartier de la gare.
Des rues moins peuplés moins sales, les rideaux de la majorité des commerces fermés, les bars tous fermés sauf celui qui se trouve en face à l’Eglise de l’ Estrée.
Un car de CRS garé plus loin.
Ma fille me demande de ne rien dire. Impossible. Je salue les CRS leur signale ce bar encore ouvert.
La Police Municipale est seule responsable pour intervenir auprès du gérant du bar me répond le CRS.
Une discussion avec eux nous amène à parler des prérogatives des policiers municipaux. Les CRS très gênés me remercient mais n’interviennent pas.
Je ne sais pas ou plus. Qui peut faire exécuter cet arrêté ? Uniquement la police municipale ? C’est du moins la réponse du CRS.
Lutter contre les violences urbaines fait parti de leurs missions. Aussi, leur présence dans le quartier de la gare consiste en quoi même si je les vois mettre pas mal de PV ?
Attention je ne suis pas du tout critique à propos de la police nationale bien au contraire. Je veux juste comprendre.
Les policiers municipaux sont chargés notamment des domaines de compétence suivants :
– assurer le bon ordre, la sécurité, la sûreté, la salubrité et la tranquillité publiques (L2212-5 du code général des collectivités territoriales) ;
– la bonne application des arrêtés municipaux.
Deux informations sur Saint-Denis sur FR3 (journal national du 19/20 du samedi 24 août), l’un très bref sur un incident à l’Hôpital Delafontaine et l’autre un peu plus long sur les fermetures de commerces après 20H :
http://www.france3.fr/jt/19-20/24-0…
à partir de 9 minutes 30 environ après le début du journal.
Juste une petite remarque pour répondre à électeur-dyonisien qui demande le doublement des places de prison et qui peste contre la réforme pénale.
Je ne sais pas en quoi consiste cette réforme, cependant l’idée que la prison est la seule solution pour répondre à la criminalité est pour moi une erreur. En prison, les délinquants sont inactifs, ils végètent quand ils ne s’endurcissent pas encore en attendant leur sortie. La prison ne sert qu’à faire des inaptes sociaux. Ils existent d’autres solutions, surtout pour les petites peines : par exemple remplacer 3 mois de prison par du TIG (Travail d’Intérêt Général). Le TIG, c’est une activité en lien avec son délit, c’est de la réintégration sociale, bref, de la pédagogie (il ne s’agit pas simplement de punir, mais que le délinquant comprenne sa punition).
Pourtant l’usage des TIG est très limité actuellement. Un changement de la loi est necessaire pour son usage massif, à mon sens bien plus utile à la société qu’une peine de prison.
Pour répondre à BB, peut-être que l’emprisonnement n’est pas, pour des tas de raisons, la solution idéale, mais j’ai en mémoire le commentaire d’un dyonisien sur ce blog même, il y a quelques mois, qui habite autant que je me souvienne près du square Degeyter, qui retrouve quasi quotidiennement son agresseur, jugé et laissé en liberté, qui le nargue, en bas de chez lui et qui parlait de sa souffrance et de son traumatisme face à cette situation. Pas facile.
En ce qui concerne l’obligation de fermeture de certains commerces à 20 heures, on ne va pas pleurer. Aux JT de FR3, on nous a montré des commercants éplorés qui se lamentent sur une chute de 50% de leur chiffre d’affaire, n’importe quoi et une fois de plus, hélas, les reportages des journalistes de l’audiovisuel sont biaisés, fait à la va vite.
Effectivement, il faut que la mesure soit appliquée rigoureusement et que les contrevenants soient verbalisés. A suivre.
Pour qu’un commerce de proximité perde 50% de son CA journalier en fermant à 20h, c’est qu’il ne doit pas vendre 3 salades et 6 conserves.
Ces commerces ne sont là que pour vendre de l’alcool.
Il semblerait que je sois confondue avec Lolita que je ne connais pas mais que je salue au passage. On me parle d’un article qui porte sur une agression. Au final on me dit « mais tu n’es pas Popita »
Encore une fois je salue la Municipalité pour cet arrêté qui oblige certains commerçants à fermer à 20h00 une très bonne affaire pour les riverains qui circulent dans le quartier de la gare encore une fois la peur au ventre moins celles et ceux qui ne peuvent s’empêcher de véhiculer des rumeurs.
Une information pour éviter tous malentendus.
Justement, puisqu’on parle du quartier de la gare, est-ce que l’un d’entre vous sait ce qui s’est passé dimanche soir (25/08) au boulevard Marcel Sembat? il y avait un attroupement et il me semble avoir entendu des coups de feu…
@ mimi…
oui, j’y étais… à la caisse du Franprix : une trentaine de personnes sont rentrées précipitamment dans le magasin en hurlant « il tire sur tout le monde, fermez le rideau, fermez le rideau »… grosse panique ; en ressortant quelques instants plus tard, un badaud m’a expliqué qu’un homme armé avait agressé un automobiliste pour lui voler sa voiture et qu’ils étaient repartis ensemble dans le véhicule… j’ignore si quelqu’un a appelé la Police (je n’avais pas mon téléphone) mais les faits sont si graves que l’on aurait dû en entendre parler… à moins que la Loi du silence…
Ce dimanche, je rentrais d’une semaine en montagne et retrouvais le pire de Saint-Denis ; cela a confirmé ma décision de quitter au plus vite cette « zone de relégation ». je garderai toutefois ma carte d’électeur pour en faire bon usage en mars prochain.
@reno
Merci pour ces infos. je comprends mieux désormais car j’ai assisté à la scéne depuis mon immeuble. La police est intervenue quelques minutes plus tard mais je ne sais pas comment l’affaire s’est terminée. je suis moi aussi très étonnée q’un tel événement n’ait pas été reporté par les journaux (comme le parisien par ex)