LeParisien – « Saint-Denis : un plan pour sécuriser l’université Paris-VIII »
Encore des paranos ? 😉
Sam
LeParisien – « Saint-Denis : un plan pour sécuriser l’université Paris-VIII »
Saint-Denis, campus de l’université Paris-VIII. Une journée de cours normale, à la fin du mois d’octobre. En cette fin d’après-midi, les allées et venues sont nombreuses, entre les cours, les séances de travail à la bibliothèque ou les discussions à bâtons rompus dans les couloirs. L’accès à ce campus de 22000 étudiants est entièrement libre, que ce soit par l’accueil ou via le marchand de sandwich kebab, qui donne à la fois sur la rue et sur la fac. Une fois dans les couloirs, il suffit de faire quelques mètres et de franchir la passerelle pour se retrouver dans le bâtiment A, le plus ancien du campus.
Ici, les petits amphis, en mauvais état, sont ouverts aux quatre vents, serrures cassées. Tous semblent déserts, mais une fois poussée la porte de l’un d’eux, on tombe nez à nez avec quatre jeunes gens, les pieds sur la table du prof, en train de fumer du cannabis, sourire aux lèvres. Sur la terrasse, un peu plus loin, des chaises sont sorties. A leur pied, des bouteilles vides et quelques détritus. Le tout ressemble parfois plus à un squat qu’à un lieu d’études.
« Ces derniers mois, l’université a été confrontée à des phénomènes nouveaux de squats et de dégradations de locaux et nous avons recensé des cas d’agressions », confirme la présidente de Paris-VIII, Danielle Tartakowsky. En 2012-2013, on dénombre une cinquantaine d’événements (vols, dégradations et actes de violence), dont 26 ont fait l’objet d’une plainte. Pour stopper cette dérive « inacceptable », Danielle Tartakowsky a décidé de mettre en place un plan de sécurité, « afin de garantir à nos étudiants et personnels de meilleures conditions de travail ». Principale mesure : le renforcement de l’équipe de sécurité, avec le recours à huit vigiles supplémentaires venus d’une société privée. Les équipes actuelles deviendront des huissiers, chargés de l’ouverture et de la fermeture des salles de cours.
Autre mesure : la mise en place de contrôles d’accès, « notamment en fin de journée et vis-à-vis de personnes que nous connaissons et qui n’ont rien à faire à Paris-VIII, des lieux qu’ils utilisent pour leurs activités illégales », autrement dit des dealeurs, précise la présidente. Le système d’alarme va être revu, les portes d’accès vont être renforcées et les grilles rehaussées. En tout, ces mesures représentent un investissement de 845000 €.
(…)
A Paris-VIII, héritière du centre universitaire expérimental de Vincennes, ce plan n’a pas manqué de faire réagir. La modification du règlement intérieur, qui prévoit de limiter l’accès à la fac « aux usagers, aux personnels de l’université ainsi qu’à toute personne autorisée », a suscité la colère de collectifs et syndicats. « Cette disposition ne respecte plus cette tradition d’ouverture au public. Une université est une institution publique, elle doit rester ouverte à tous! », estime Annick, chez Solidaires (SUD). Plusieurs militants sont intervenus lors du dernier conseil d’administration, mi-octobre, empêchant le vote de ce plan. Des réunions sont prévues aujourd’hui et la semaine prochaine, pour décider de la suite de la mobilisation.
Danielle Tartakowsky estime, elle, avoir de son côté « la majorité des étudiants et personnels qui ont pétitionné et nous ont demandé d’agir ». Le plan de sécurité sera à nouveau au menu du prochain conseil d’administration, mi-novembre.
Jean-Gabriel Bontinck | Publié le 4 nov. 2013
La même problématique s’est posée à l’université Paris XIII (Villetaneuse) suite à des agressions. Le campus de Paris Ouest La Défense (on ne dit plus Paris X Nanterre) a également fait l’objet de mesures de sécurités. Un service de vigiles ainsi que des policiers en civil circulent au sein du campus en journée et en soirée.
Certaines universités du circuit Erasmus ont « blacklisté » certaines universités dont Nanterre, Saint Denis et Villetaneuse.
C’est regrettable, mais en ne faisant rien, on ancre un peu plus chaque jours des pratiques inacceptables.
Ce qui est le plus désolant est l’attitude de certains « collectifs et syndicats » qui ont bloqué le vote du conseil d’administration et empêché l’adoption de ce plan de sécurisation de Paris VIII, proposé par sa présidente. Difficile de ne pas reconnaître dans ce comportement l’attitude de refus du débat (rappelez-vous le sabotage du débat public sur la sécurité à la Bourse du Travail par l’extrême-gauche, avec en tête la compagne du maire…) et le rejet de mesures de sécurité, telle que la videosurveillance, par le maire lui-même. C’est la même idéologie laxiste à l’égard des incivilités et de la « petite » délinquance qui est à l’oeuvre.
De plus l’argumentation est totalement fausse. Une Université est une institution publique, mais une institution publique n’est pas un lieu public ! Et toute personne intéressée par les activités de l’université peut en bénéficier en s’inscrivant comme lecteur à la bibliothèque ou comme auditeur libre pour suivre les cours. C’est cela l’esprit d’ouverture de l’Université Paris VIII et non d’accepter qu’elle devienne un lieu de squats et de deals.