LeParisien – « Sous le périph, les bidonvilles »
Le dernier paragraphe laisse songeur….
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LeParisien – « Sous le périph, les bidonvilles »
Malgré les opérations de démantèlement, l’insalubrité, le froid…les campements roms continuent de s’implanter aux abords du périphérique. Ils compteraient aujourd’hui 300 à 400 habitants.
On les devine à peine depuis les voies du périphérique nord. Les campements de fortune, peuplés de Roms, de Roumains, et plus rarement de Bulgares, apparaissent, parfois en quelques jours, le long des talus, sous les échangeurs, dans les moindres interstices de la voirie… Selon les diverses estimations des services sociaux et des associations caritatives, 300 à 400 personnes vivraient actuellement dans ces bidonvilles disséminés entre la porte de la Villette (XIXe) et celle de Saint-Ouen (XVIIe).
Si les procédures d’évacuation du plus important d’entre eux viennent de débuter (lire ci-dessous), dans les autres camps, la vie continue malgré le froid et la menace de démantèlement des baraquements. « Les policiers passent souvent. Ils nous disent que notre installation ne pose pas de problème, pas de danger. On a le droit de rester », assure un jeune homme, installé dans un petit camp coincé entre la porte de la Villette et le canal Saint-Denis.
Pas d’électricité, pas d’eau courante, pas de sanitaires… La précarité dans ce « village » d’une vingtaine de cabanes misérables semble totale. « On s’arrange », lâche pourtant l’un des occupants, en montrant les dérisoires équipements du bidonville. Un groupe électrogène pour s’éclairer la nuit et des bidons transformés en poêle à bois dans les cahutes, toutes tapissées de tissus pour conserver la chaleur.
(…).
Tous originaires du même village des environs de Bucarest, les occupants de ce bidonville disent vivre dans ce camp depuis trois à quatre mois. « Je suis là depuis trois ans », corrige Marina, 65 ans, en précisant que sa mère âgée de 90 ans habite là aussi. « On a le droit d’être ici. On est européens ! » conclut la grand-mère.
Les bidonvilles roms sont cependant bien identifiés par les services de la Ville de Paris qui assurent un suivi logistique (l’enlèvement des ordures notamment) et social des principaux camps. « Porte d’Aubervilliers par exemple, où des Roms sont installés depuis trois ans, nous avons engagé un long travail de relogement des familles avec la Ville », confirme Evangéline Masson, coordinatrice du groupe Roms au Secours catholique. « Les 10 enfants de ce camp sont par ailleurs tous scolarisés dans le XIXe », ajoute-t-elle, en reconnaissant de fréquents problèmes d’absentéisme pour ces élèves domiciliés dans un bidonville.
Côté préfecture de police, on rappelle que l’évacuation d’un campement, qui ne peut être décidée que par la justice, est systématiquement précédée d’un travail avec la mairie pour proposer des hébergements aux familles. L’été dernier, lors du démantèlement d’un grand bidonville dans le XIXe, la Ville avait ainsi réservé préventivement plusieurs dizaines de nuitées d’hôtel. Une précaution inutile. Les Roms étaient partis avant l’arrivée de la police pour trouver refuge dans d’autres camps en Seine-Saint-Denis… un peu plus loin du périphérique.
B. Hasse – Publié le 21 janvier 2013
Pour le moment, nos gouvernants veulent ignorer le problème. Ils ne le voient pas enfler, n’entendent pas les grondements, et gardent un mutisme complet …. Silence politique, rigidité des postures, et conservation de certains dogmes …. Jusqu’à quand ?
« conservation de certains dogmes » écrit Marion. A titre d’exemple, voici ce que l’on peut lire dans « Le Monde » de ce soir : « Le tribunal correctionnel de Lille a relaxé, lundi 28 janvier, deux couples de parents d’enfants roms qui avaient mendié à un carrefour à Lille. Une peine d’un mois de prison avec sursis avait été requise par le parquet à l’encontre des parents de cinq enfants âgés de 7 à 11 ans »…
Donc même une peine symbolique (un mois avec sursis) n’a pas été retenue par ce tribunal. Avec cette relaxe, le message est clair : les enfants roms ne sont pas des enfants comme les autres puisque leurs parents peuvent les mettre sur le trottoir pour mendier. Ils n’ont pas droit à la protection de la République. Ces parents indignes peuvent agir en toute impunité puisque ce sont des pauvres roms…
« ils n’ont pas droit à la protection de la République » dit notre ami Suger ….. Devant le silence assourdissant de nos édiles, j’ai opté pour quelques modestes recherches sur les blogs de quelques députés de la région parisienne. Je pense, malheureusement, que ce problème n’est pas prêt d’être soulevé à l’Assemblée Nationale, car jusque là, je n’ai trouvé ce sujet qu’en première page du blog de Nicolas Dupont Aignan (député de l’ Essonne) avec comme chapeau « le Moyen Age aux portes de Paris » daté du 24 janvier 2013. Il a convoqué la presse à visiter un camp rom dans sa circonscritpion à Vigneux sur Seine, et constate que la République Française ne protège pas les enfants et expose tout le monde à un risque sanitaire majeur. De fait, ces gens sont livrés aux implacables lois des gangs et des mafias …
Suivent des témoignages sur des camps rom en Seine Saint Denis !
http://blog.nicolasdupontaignan.fr
Je suis retourné à Saint Denis, il a quelques jours et j’ai été totalement effaré par l’ampleur de l’implantation des campements Roms sur la Porte de Paris. C’est totalement hallucinant.
Visiblement la situation s’est aggravée générant auprès des riverains des tensions et des nuisances insupportables.
Ces populations se mettent également en danger si j’en juge par les comportements à risque notamment les traversées de la bretelle de l’autoroute A1 et l’utilisation de systèmes de chauffage « bricolés » qui un jour ou l’autre déclencheront un incendie.
Je ne comprends pas l’attitude des élus et des politiques sur cette problématique.
Allons nous laisser ces campements et ces populations vivres dans des conditions inimaginables.
Pour info des cas de tuberculose multi-résistante ont été signalés ce qui pose également un problème sanitaire d’une ampleur d’une extrême gravité.
@ Sam : « Je crains que les riverains finissent par en découdre … »
J’espère que ça n’ira pas jusque là, mais avec ma femme on a le sentiment que l’ambiance se « dégrade » un peu à Saint Denis depuis quelques semaines…..pas d’exemples précis….mais un ressenti…..
Je suis passé ce WE au Stade de France. La fédération francaise de rugby a installé un immense barnum pour les journalistes et les officiels, en prévision de France-Galles le 9 février…le tout à quelques mètres des baraquements roms, des ordures et des fumées nauséabondes qui en sortent.
Le 6 février est également prévu France-Allemagne de football avec François et Angela pour la commémoration des 50 ans de l’amitié Franco-allemande…
On imagine l’effroi des journalistes allemands devant un tel cloaque…