Les échos – « Le marché de la sécurité privée rentre dans le rang »
La ville de St Denis est « consommatrice » de la sécurité privée (« 1ère ligne » par exemple) pour la tenue de ses différents évènements (« Festival de St Denis » entre autres)…
Le comble de l’ironie pour une ville communiste, non ? 😉
Sam
Ci-dessous un dossier sur la sécurité privée. Un secteur qui pèse « 5,3 milliards d’euros » de chiffre d’affaires et qui représente « environ 150.000 salariés ». « A la faveur d’une réduction budgétaire du côté public, la sécurité privée grignote du terrain », constate le journal.
L’article souligne également « l’assainissement » de ce secteur avec la mise en place du Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS) en janvier 2012. « Bernard Cazeneuve a confirmé début décembre la poursuite de cette moralisation qui passera aussi par une meilleure formation », précise le quotidien.
Dans un entretien accordé au journal, Xavier Latour, professeur de droit public, souligne la « complémentarité » entre sécurité publique et privée.
« La sécurité privée a été appelée en renfort. Et les agents de la sécurité publique ont été recentrés sur leur cœur de métier : prévention naturellement et surtout des missions de police judiciaire et d’enquête », observe Xavier Latour. Une tendance qui devrait s’accentuer.
Les échos – « Le marché de la sécurité privée rentre dans le rang »
Avec l’Euro 2016, les entreprises de la sécurité sont dans les starting- blocks. Un énorme marché se présente. Un de ceux qui jettera la lumière ou l’opprobre sur cette filière longtemps décriée. Gardiennage (70 % de la profession), video-protection, encadrement des manifestations sportives, sécurité aéroportuaire, transport de fonds… En réalité, le secteur est très hétérogène. Selon les derniers chiffres de l’Observatoire des métiers de la prévention et de la sécurité, on dénombre 3.600 entreprises qui emploient au moins un salarié en 2013 (9.660 en comptant les entreprises à 0 salarié). Ces structures réalisent 5,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires hors taxes et emploient environ 150.000 salariés.A la faveur d’une réduction budgétaire du côté public, la sécurité privée grignote du terrain. « Un agent public pour un agent privé » sera bientôt la règle. La loi sur la piraterie maritime de juin 2014, qui permet aux armateurs d’avoir recours aux sociétés privées, en est une illustration. L’Etat organise depuis quelques années l’assainissement de ce secteur appelé à se développer. « Dans les années 1980, c’était la jungle dans ces sociétés : niveau de management très faible, peu de respect du droit du travail… » glisse un patron.
(…)
La mise en place du Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS) en janvier 2012 a changé la donne. Chargé de délivrer une carte professionnelle pour les salariés, les entreprises et les dirigeants, l’organisme doit aussi délivrer un agrément pour démarrer une entreprise. Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, a confirmé début décembre la poursuite de cette « moralisation » qui passera aussi par une meilleure formation. Mais attention à l’effet trompeur. Il n’est pas question d’explosion du marché. « J’entends parler d’un secteur en croissance. Je ne suis pas d’accord. Depuis cinq ans, il est en baisse de volume, les clients tirent les prix vers le bas. On peut au mieux espérer un marché plat », tempère Michel Mathieu, PDG de Securitas, un des rares poids lourds du secteur. La crise est passée par là. Les perspectives de croissance de 3 à 4 % par an des années 2000 se sont effondrées. Les clients (entreprises, collectivités locales, etc.) ont serré la vis. Le secteur, dominé par des TPE, est fragile. Les marges y sont faibles, oscillant entre 1 et 5 % de résultat net. « Le marché de la sécurité privée, c’est un millier de sociétés créées par an et un millier de défaillances », décrit Geoffroy Castelnau, PDG de DPSA Ile-de-France (22 millions d’euros de ventes). Avec cinq autres sociétés, il a créé en février 2013 un GIE, Securalliance, qui emploie 2.100 salariés et achèvera l’année avec 70 millions d’euros de ventes. « Cela nous permet de remporter des gros marchés nationaux », explique le fondateur. D’autres regroupements sont en cours, encouragés par le Syndicat national des entreprises de sécurité (Snes), comme le Consortium de la sécurité privée qui, avec 15 sociétés, deviendrait le 4e acteur national.
Marion KINDERMANS – Article publié le 2 janvier 2015
Il est clair que ce secteur a explosé et qu’il a besoin d’être structuré.
Ce secteur fournit de nombreux emplois peu qualifiés, offrant ainsi un accès au travail. J’ai rencontré un certain nombre d’Africains francophones diplômés qui ont dû se rabattre sur ces emplois faute de mieux.
Cependant, il est clair que vu l’importance des missions, en particulier lors de la surveillance d’événements, une formation solide devrait être obligatoire. Ces personnes sont en contact avec un public varié, ils peuvent devoir intervenir dans des situations stressantes et / ou très conflictuelles … Elles sont de plus en plus utilisées à la place de la police pour la gestion de foule, la surveillance des magasins…
Vu que la sécurité publique semble inexorablement passer du public au privé, il me semblerait normal d’imposer des règles de formation très claires pour les salariés. Aujourd’hui, n’importe qui au gabarit assez imposant et/ou avec un chien peut travailler dans la sécurité or la sécurité n’est pas qu’une affaire de muscle…
A St Denis, on peut effectivement s’interroger sur la lenteur de la Mairie à constituer une police municipale. Par contre, je ne serais pas surprise d’apprendre que beaucoup de petites sociétés de sécurité constituées d’une personne sont installées dans notre coin. Si la mairie a du mal à recruter, peut-être une source de candidats ?
Concernant l’Euro 2016, j’espère bien que ce ne sont pas les Dionysiens qui paieront la facture « sécuritaire » ! Je suppose que ces frais seront pris en charge par les organisateurs.