Les habitant-e-s de St Denis méritent mieux que Madjid Messaoudène pour délégué.

Cet appel s’adresse aux élus du Conseil Municipal de St Denis et plus particulièrement au futur Maire, Mr Russier.

Mr Paillard a annoncé sa démission de son mandat de maire qui sera effective en décembre. Il semble que Mr Russier soit le successeur désigné. En tant qu’élus, vous n’avez pas dû manquer les nombreux grognements qui ont accompagnés cette annonce de la nomination d’un nouveau maire sans que les électeurs ne soient consultés.

En ce mois de novembre, vous devez être occupés à réfléchir à la nouvelle organisation de l’équipe, peut-être y a t’il quelques tractations en cours entre les différents groupes composants la majorité ? C’est donc le moment de re-formuler une demande partagée par de nombreux Dionysiens et en particulier peut-être Dionysiennes : nommer un-e nouveau-elle délégué-e à l’égalité homme-femme et à la lutte contre les discriminations. Vous avez là l’opportunité de montrer que vous avez entendu vos administré-e-s et que vous reconnaissez l’importance de ces sujets pour les habitant-e-s de St Denis.

Pourquoi M. Messaoudene n’est-il pas crédible dans cette fonction ?

Principalement parce qu’il ne pense qu’en tant que race. L’intitulé de sa délégation est très universaliste, l’égalité homme-femme : on lutte pour les droits de la moitié de la population, c’est magnifique ! La lutte contre les discriminations est également un très vaste sujet malheureusement, mais notre délégué a sa vision très personnelle des combats à mener et surtout une vision très étriquée.

Ses attaques contre la laïcité sont régulières sur ses différents canaux de communication, en particulier sur Twitter. Il retrouve ses petits camarades pour chasser en meute avec une prédilection pour les citoyens de culture ou confession musulmane qui ont le malheur de parler citoyenneté et laïcité avant communauté et les pires étant ceux qui collaborent avec le colon blanc.

Voilà ce qu’il pense de M Chagoulmi (sur le fond qu’il fait semblant de ne pas comprendre et sur la forme) qu’il insulte par ailleurs régulièrement sur son twitter, et des 11 millions de Français (racistes et islamophobes) qui sont allés défilés un dimanche 11 janvier pour manifester leur attachement à la liberté d’expression et à l’unité nationale, dans un grand élan de solidarité entre tous et toutes et pas pour soutenir les dictateurs qui se sont invités et n’ont en rien participé à ce moment de fraternité.

Ses propos sont embarrassants pour la ville de St Denis et pour ses habitants qui n’ont pas besoin d’être plus stigmatisés. Le Maire et ses collègues tentent de lui faire comprendre qu’un élu a un devoir de surveiller ses propos mais cela ne semble pas très clair. D’ailleurs, sur Twitter, il attaque en tant que citoyen, mais s’il est attaqué, c’est en tant qu’élu, est-ce normal (espérons juste que ce n’est pas la ville qui paye les frais !) ?

Pour finir, l’ensemble du reportage est visible encore sur le pluzz de France3 jusque jeudi Vive la Politique. On y voit beaucoup d’amertume et un grand besoin de reconnaissance. Pourtant, les Dionysiens et Dionysiennes ne doivent pas faire les frais de sa rancoeur envers la société française et son amertume personnelle de ne pas être reconnu à sa valeur sans doute inestimable mais encore cachée aux yeux de beaucoup.

• Il dessert l’image de la ville et le vivre ensemble en en faisant un bastion de la lutte identitaire divisant la société en coloniaux, discriminés victimes du colonialisme et de l’islamophobie et sionistes grâce à ses amis du PIR, du collectif contre l’islamophobie CCIF, ses frères invités à discuter islamophobie et répression de l’Etat d’urgence au lendemain des attentats islamistes. Grâce à lui, Tariq Ramadan a portes ouvertes à la Bourse du Travail, le PIR organise des FTour sur la place de la Mairie. Le résultat, la ville est pointée du doigt dans les medias.
• Il ne s’intéresse à la cause de l’égalité homme – femme que lorsqu’elle concerne le droit des femmes à porter le voile ou autres particularités religieuses. Les féministes blanches, il n’aime pas trop. Elles ne pensent qu’à vouloir les mêmes droits alors que les femmes musulmanes sont différentes bien sûr. D’abord elles sont des victimes du colonialisme et de l’esclavagisme (d’origine européens uniquement). Ce qu’elles cherchent c’est avoir le droit de porter le voile, de rester fidèles à une culture supposée ancestrale mais que leurs parents et grands-parents n’ont jamais connu dans leur pays d’origine ou que d’autres ont fuie lorsque cette « culture » devenait trop pressante sur leurs libertés, le reste ne les concernerait pas. Il faut admettre que les féministes classiques ayant plutôt l’habitude de défendre des femmes qui fuient l’obligation du voile, c’est sûr, l’union n’est pas évidente. Mais notre délégué à l’égalité homme-femme et à la lutte contre les discriminations a choisi son style de féministes, on l’a compris ce n’est pas la « soixante-huitarde qui n’aime pas les hommes », et se fait par exemple un plaisir d’épingler un collectif courageux, Femmes sans voile, de culture / confession musulmane qui osent dénoncer la pression du voile dans les cités à Aubervilliers dans son article Féministe ou islamophobe il faut choisir.
• Il fait une obsession sur les violences policières. Alors que St Denis est gangrénée par les trafics et certaines rues squattées par des bandes bruyantes, souvent alcoolisées et / ou droguées, que les habitants sont régulièrement victimes au mieux d’incivilité, au pire de vol ou d’agression, que les habitants comme le Maire réclament tous plus de policiers et les habitants plus de coopération vu les conditions, M Messaoudene ne fait que mettre de l’huile sur le feu de la défiance, entre la population forcément discriminée violentée et une police raciste qui tue les noirs et les arabes. A l’entendre, nous sommes aux US, d’ailleurs il le dit lorsqu’il relaie un événement Black Lives Matter France à St Denis (affiche : les flics matraquent) ou associe la ville aux combats d’une soeur éplorée par la fin tragique en plein braquage armé de son frère qui lui avait avoué lui-même connaître les risques, partie en croisade contre la police française avec son collectif Urgence Police Assassine. La ville doit-elle s’associer à ses croisades et participer à créer un gouffre entre la population et les fonctionnaires de police qui acceptent encore de faire leur travail dans notre département en si grand besoin et où ils sont parfois si mal accueillis. Nous sommes en cercle vicieux, la paix précaire dans cette ville ne pourra pas accepter beaucoup plus d’attaques.
• Son obsession à répéter aux citoyens de culture / confession musulmane qu’ils ne seront de toute façon jamais acceptés, toujours discriminés est insultante et infantilisante pour de nombreux dionysiens qui sont parfaitement intégrés, se sentent pleinement français et n’ont aucun mal à gérer leur vie sociale, professionnelle, la laïcité et leurs (non-)convictions religieuses qu’ils gardent pour eux comme la grande majorité des français. Que des personnes inspirées comme M Messaoudene en arrivent à parler des musulmans comme d’une race, cela nuit à tous ceux qui se veulent citoyens libres et égaux. Dans notre ville plus que dans d’autres, nous devons nous battre en tant que citoyens pour obtenir les mêmes droits à l’éducation et à la sécurité. Nous n’avons pas à jouer sur la mauvaise conscience d’un passé colonialiste mais à obtenir maintenant ce que nous, citoyens français, Dionysiens, avons le droit de réclamer de notre pays et en premier lieu l’égalité territoriale.
• Le seul domaine où se démarque notre délégué à la lutte contre les discriminations, c’est celle contre l’homophobie, du moins sur les réseaux sociaux. A St Denis, je n’ai pas entendu parler d’action marquante pour lutter contre le discours des rues viriles dans notre ville qu’on pourrait difficilement qualifier de gay-friendly et je ne l’ai jamais entendu dénoncer les propos d’H Bouteldja et du PIR qui ne peuvent pas condamner l’homophobie car « c’est religieux » et une « perversion coloniale ».

En conclusion de ce long plaidoyer je l’admets, pourriez-vous faire au moins une bonne chose de ce changement de maire et de réorganisation pour remplir vos promesses de campagne : changer le délégué à la lutte pour l’égalité homme-femme et contre les discriminations. Pourquoi pas une femme ? Elle saura mieux de quoi on parle comme le préconise M Messaoudene à-propos des camps décoloniaux réservés aux victimes du racisme (non blancs donc), laissons aux expertes le soin d’en parler et elle saura peut-être mieux gérer les féministes revêches.

Nous comptons sur vous pour trouver un-e délégué-e plus digne des droits et des représentant-e-s de la moitié de la population dionysienne !

En vous remerciant d’avance,

Bill avec l’aide de Dionysiens fatigués mais toujours engagés