L’immobilier de bureaux en difficulté sur Plaine-Commune
L’offre de locations de bureaux sur Plaine-commune connaît des difficultés, plus encore que la Défense. Ne résiste que l’offre sur Paris et dans des quartiers plus souriants et pourvus de commerces. Un cycle s’achève. Il faudra pour Saint-Denis et les communes proches trouver un nouveau souffle pour espérer créer des activités sur le territoire et une autre politique pour attirer des entreprises qui créent vraiment des emplois pour les dionysiens.
Voici l’article du « Monde » à ce sujet :
Suger
Le marché français de la location de bureaux en crise
« Le Monde – Economie et entreprises » du 10 janvier 2014 (extrait)
Le marché de la location de bureaux a souffert en 2013. Selon l’étude publiée, jeudi 9 janvier, par le spécialiste Cushman & Wakefield, il a subi en Ile-de-France une chute de 20 % des surfaces louées : 1,7 million de mètres carrés contre 2,18 millions en 2012 (déjà en baisse de 9,6 % par rapport à 2011). Un plus bas depuis dix ans. Face aux incertitudes économiques, fiscales et réglementaires, les entreprises ont préféré renégocier leurs baux à la baisse plutôt que déménager.
Le centre de Paris a mieux résisté (– 11% de surfaces louées), tout comme le secteur situé au sud de la capitale, dans les Hauts-de-Seine (Issy-les-Moulineaux, Boulogne-Billancourt, Malakoff, Vanves). Mais le quartier de la Défense, lui, a souffert et déplore même une vacance de 14 %, alors que de nouveaux immeubles seront bientôt livrés, comme la tour Majunga, développée par Unibail-Rodamco.
Au nord de Paris, en Seine-Saint-Denis, les villes regroupées dans la communauté d’agglomération Plaine Commune, dont Saint-Denis et Saint-Ouen, ont aussi accusé le coup : les locations affichent une baisse de 48 %.
Les loyers sont à la baisse, les meilleurs emplacements se négociant à 753 euros le mètre carré annuel (– 10 % par rapport à 2012), sans compter les avantages (franchise, travaux) consentis par les bailleurs.
Les ressources fiscales provenant des entreprises qui ont fait des Saint-Denis une ville « riche », avait pour origine la Taxe Professionnelle jusqu’à 2010, où elle a été remplacée par la Contribution Economique Territoriale (CET).
– la cotisation foncière des entreprises (CFE) est collectée au seul profit des communes et de leurs groupements. Son taux reste voté par les élus. La CFE est calculée sur la valeur locative des biens tels que les terrains, constructions, installations…, ce qui est plus étroit que la base de calcul de l’ancienne TP qui comprenait l’ensemble des immobilisations (le capital fixe : immeubles, terrains, outillage, matériel…) de l’entreprise ;
– la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) qui est partagée entre les différents niveaux de collectivités (25% pour les communes et leurs groupements, 25% pour les régions, 50% pour les départements). Son taux est fixé nationalement selon un barème progressif en fonction du chiffre d’affaires.
Si la valeur locative des immeubles sur le territoire de Plaine Commune diminue, n’y-a-t-il pas un risque de voir les ressources fiscales provenant des entreprises diminuer ? De même si le rythme des implantations d’entreprises s’effondre. Compte tenu de la mauvaise gestion de Plaine Commune, relevée par la Chambre régionale des comptes (« Le Monde » du 26 novembre 2013), il y a de quoi s’inquiéter dans les deux années à venir, avant le passage à la Métropole du Grand Paris, pour la fiscalité locale provenant des ménages (Taxe d’habitation et Taxe foncière).