Patrice Quarteron : « La fin des pompiers pyromanes ? »

Je voudrais partager ce texte d’un témoin – le boxeur Patrice Quarteron – au langage direct et aux convictions fortes sur la France et ses banlieues, qu’il a publié sur sa page FB.
La mise en cause des maires et des élus de banlieue y est particulièrement juste. L’Etat avec les « plans banlieues » successifs a favorisé l’extension d’un clientélisme abject de leur part. Abject car il est une insulte pour la dignité des habitants de banlieue, leur refusant notamment leur droit à s’émanciper individuellement, hors des complicités des réseaux politiciens et hors de l’enfermement du communautarisme.
A lire absolument car il exprime ce que beaucoup d’habitants des banlieues ressentent.
Patrice Quarteron, le 23 mai 2018
La fin des pompiers pyromanes ?
J’attendais le plan Borloo avec impatience.
Ah ! Il me faisait rêver le plan du vieux mâle blanc milliardaire distribuant des millions d’euros de nos impôts pour que les maires, ces pompiers pyromanes, puissent enfin apporter des subventions aux banlieues défavorisées. Je frémissais à l’idée de voir ressurgir du néant des allocations pour l’amicale de la poterie 93, l’obole pour le club de foot 95, la charité pour le projet rap du 91, les subsides pour l’aréopage des fraternités religieuses du 94, les faveurs financières pour les associations de cluedo, de baby-foot, de musculation et autres sports et jardinages de nos banlieues hexagonales.
Le gouvernement a dit non.
Non, on ne donnera pas des millions pour apprendre à des jeunes défavorisés à faire de la peinture sur toile ou des graffitis.
Non, on ne jettera pas l’argent pour des points de détails qui ne changent rien au niveau global.
Et c’est tant mieux.
Depuis des années, l’Etat subventionne des villes déshéritées. Et ça a donné quoi?
Une belle progression.
D’abord, des incendies de voiture. Puis, des flics caillaissés. Puis, des émeutes. Puis, des djihadistes.
On a progressé dans la violence pour atteindre l’abjecte.
La nouveauté? On a des migrants qui errent dans nos cités à la recherche d’un but. Alors ils volent. Ils dorment où ils peuvent. Et forcément, ils finiront pas trouver un toit, car la maison des intégristes est toujours ouverte pour les âmes perdues.
Soit on aide réellement les gens, soit on les abandonne.
Pour les maires, ces subventions, c’était le business de la misère. Après les « incidents » de Villiers le Bel et le décès de Zyed Benna et Bouna Traoré, les autorités locales ont financé des associations. Elles ont été efficaces ces assos. De vrais pros des selfies. Le seul problème, c’est qu’à part montrer leurs photos via les réseaux, elles ne branlaient rien.
Ces associations ont inutiles.
Alors, le gouvernement a dit non.
Il a dit non et les maires pleurent. Ils supplient.
Mais tous ces millions offert autrefois n’ont pas servi à grand chose.
Enfin…
Si, cet argent a été détourné.
Si, cet argent a servi à accentuer le communautarisme, égorgeant la mixité sur l’hôtel des fêtes de clans.
Si, il a servi à créer des crèches. Enfin, des crèches… Dans ces villes, les gens qui réussissent à avoir des places en crèches, ce ne sont pas ceux qui en ont besoin, ceux qui vont travailler. Oh que non ! Les places en crèches sont pour les parents qui ne travaillent pas. Parce qu’ils faut les aider à retrouver un emploi et pour ça, Il leur faut du temps. Les autres, les travailleurs, qu’ils paient des nounous. Oh oui ! Soulageons les opprimés du méchant système capitaliste.
Dans les banlieues, c’est ça la logique.
C’est une logique que j’intitulerai : « mon cul sur la commode ».
Ce sont des balivernes.
C’est la réalité du quartier.
Le gouvernement n’est pas tombé dans le piège.
Et après, que vont-ils faire?
Quand on ne nourrit pas un tigre, il bouffe la main du dresseur.
Quand on ne paie pas la fête à neuneu, le croyant se rebiffe.
Quand on ne finance pas le club de poterie, on balance de la terre glaise dans la gueule des passants.
Celui qui n’est pas content le fait savoir.
Pour sortir les banlieues de sa misère, il faut appréhender la complexité du problème dans sa globalité.
Le plus important, c’est l’éducation.
Votre idée de scolariser les enfants dès qu’ils ont trois ans, vous pensez réellement que cela va changer quelque chose? Les cas soc, ça les arrange. A 8h40, ils se remettent au lit pour pioncer tranquille. Les plus forcenés se reproduiront sans culpabiliser. Et les crèches à cas soc vont encore déborder.
La solution est simple : école obligatoire jusqu’à 18 ans. Comme ça, les gamins arrêteront de trainer dans les rues. Ils travailleront.
La sécurité.
Il faut arrêter les fauteurs de troubles. Dans une cité de 20.000 habitants, ces malveillants sont une centaine à tout péter.
Ca ne devrait pas être bien compliqué de les retrouver ! Après tout, vous réussissez bien à retracer l’ADN d’un tueur en série à partir d’un poil de couille oublié dans une cuvette de chiotte d’un TGV. Retrouver un délinquant qui se balade avec passe-montagne sur la tronche et une kalachnikov en bandoulière dans une cité, ça ne devrait pas être bien compliqué non?
La science est de votre côté messieurs…
Pendant qu’on y est, j’ai un autre petit truc pour vous.
Dans les cités, on voit de plus en plus d’Imams. Des prêcheurs algériens ou d’autres pays. Je n’ai rien contre les imams. Je respecte toutes les religions et tous les pays. Mais ceux là, ils sont dangereux. Ils mentent, convertissent sur de faux arguments et engrènes des jeunes avec des théories islamistes. Franchement, vous ne pourriez pas les renvoyer dans leurs pays? Ah oui… C’est vrai… Même leurs pays n’en veulent pas… Mais il s’en débarrasser. On pourrait les coller sur une île vierge? Les mettre dans une prison spéciale? Inventer un système de bulle qu’on placerait au fond de la mer et dans laquelle on les laisser croupir à bouffer du plancton? Creusez-vous les méninges les gars !
Mais on avance.
Parce que Macron a dit non.
Mais il y a un souci.
Très cher président, dans votre entourage, vous avez des conseillers qui se la jouent mec de quartier, alors qu’ils n’y ont jamais vécus.
Ces mecs sont un peu comme le nutella. Ils ont le goût de noisette, mais y a pas de noisette. C’est du sucre avec des trucs gras et mauvais pour la santé. Vous voyez le truc?
Ces mecs sont comme Booba. Ils font comme si ils étaient de la cité, mais ils viennent de Meudon la Forêt.
En clair, vous avez des conseillers qui ont des gueules de mecs de quartier, qui ont le goût du quartier, mais c’est du sucre avec plein de trucs gras et mauvais pour la santé. C’est de l’arnaque. Ils n’y connaissent rien. Ils puent le 16em et les rallyes.
Ne les écoutez pas. Pour régler le problème, il faut globaliser la méthode pour intégrer au maximum.
Il est presque minuit et je me marre en vous écrivant cela.
J’imagine les mines déconfites des maires qui attendaient leurs subventions pour mettre un coup de peintures sur les murs lézardés de leurs cités fissurées. Je vois, incapables de distribuer des enveloppes pour calmer les ardeurs des communautaristes. Ils se pissent dans le froc.
Les choses bougent.
Une pièce vient de se gripper dans leur machine bien huilée.
La magie ne marche plus.
Peut-être, je dis bien peut-être, que pour une fois, les choses pourraient réellement changer.
Patrice Quarteron
Pour ceux qui ne connaissent pas le boxeur Patrice Quarteron, deux articles sur lui :
https://www.ladepeche.fr/article/2017/09/18/2647676-patrice-quarteron-ne-cache-pas-son-drapeau.html
Je n’ai qu’un mot à dire BRAVO
Sauf que la ville de Saint-Denis est très riche avec un budget de 240 millions d’euros, une ville qui percevra 131 millions en impôts et taxes en 2018. La ville de Saint-Denis est capable de se passer de l’argent de l’État. L’argent qui « a servi à accentuer le communautarisme » continuera de couler.
que de raccourcis sur ce dont est fait le plan borloo : juste un exemple, je travaille depuis longtemps au sein du programme de réussite éducative d’une ville du 93 (non pas celui de st denis) issu du plan de cohésion sociale de 2005, et vous invite à aller sur le site de l’ANARE (association nationale des acteurs de la réussite éducative) et vous mets en lien un article à lire https://www.linkedin.com/pulse/quelle-place-pour-les-programmes-de-r%C3%A9ussite-%C3%A9ducative-morel/
sinon, quelqu’un ici a vraiment lu le plan banlieue de 2018? il y est aussi question du milieu rural, des inégalités à réduire, de la continuité de la rénovation urbaine…. c’est à dire: regardez la ville de Sevran par exemple: des reconstructions totales d’habitations et non pas « un coup de peintures sur les murs lézardés de leurs cités fissurées. »
sinon, où des propositions pour réduire les inégalités, proposer des logements dignes à tous, éradiquer l’habitat insalubre?…..
et non, les maires ne distribuent pas à pour faire plaisir n’importe comment ces subventions dédiées aux quartiers prioritaires, mais doivent bien justifier leurs dépenses et sont, je travaille en politique de la ville, donc je les vois souvent, « surveiller » par des agents du CGET….
mais c’est vrai que c’est compliqué à comprendre toutes ces histoires de subventions…..
critiquer aussi facilement comme le fait ce monsieur, c’est critiquer tout le travail que font des asso comme des agents de mairie, ou des éduc spé, sur le terrain! merci beaucoup à lui! mais qu’il se bouge s’il sait mieux que les autres ce qu’il faut faire pour sauver nos jeunes!!!!!
certes il y a toujours de la violences et du trafic: alors qu’on ouvre plus de salles de boxes éducatives cela fonctionne très bien !
quand on ne comprend rien, on critique vite!
Bonjour Béatrice.
Au delà de la critique virulente de la municipalité de Saint Denis, c’est la volonté d’une minorité de s’accaparer le pouvoir.
C’est aussi l’absence de volonté de la municipalité de changer de modèle de société dans lequel tous le monde trouve sa place.
Lors d’un conseil municipal de 2018, S. PRIVE avait dénoncé l’échec de la gestion urbaine de proximité ou les poches de pauvreté et de misère restaient malgré tous les efforts mis en place. En effet, les habitants qui ont un peu plus les moyens refusent de rester dans un univers d’extrême précarité. La ville n’est pas équilibrée. Il y a juste des pauvres. Pas de classe moyenne et cela se reflète que tous les services publiques et privés que les habitants sont en droit d’attendre (police, justice, éducation, commerces, qualité de vie quotidienne).
Je cite S. PEU et sa gestion fin de l’urbanisme, P. BRAOUEZEC ou le tiers mondisme doit être la norme et D. PAILLARD qui nous raconte en 2014 qu’il fait bon vivre à Saint Denis. Ces trois personnes sont responsables et coupables de la situation.
Je le dis et le répète. Ce qui se passe à Saint Denis est une anomalie. Ce n’est pas admissible de trouver des situations digne du tiers monde. Cette situation est voulue. Une ville populaire est une ville pauvre. Et la majorité municipale ne veut pas changer de logiciel. Ville bâtisseuse, ville populaire et autres éléments de communication cache une misère intellectuelle de nos élus qui est grave.
Le problème des élus, c’est qu’ils sont dans l’idéologie, dans le rêve du grand soir. Cela n’arrivera pas car la France est devenu un vieux pays et ce sont les jeunes qui font la chair à canon dans les révolutions. Vous vous n’êtes jamais intérrogé de la complaisance de certains élus envers la jeunesse « rebelle »…
Saint Denis n’est pas la normalité… Certains employés de la ville qui votent pour le PCF local appellent la ville VILLE-EVRARD…
La critique est à la hauteur de l’obstination des élus à maintenir cet état de fait. Je ne dis pas que c’est facile de gérer une ville comme Saint Denis mais personne n’oblige les élus à rajouter de la difficulté.