Quelle solution pour les citoyens face à un abus de pouvoir local ?

Afin de rassurer immédiatement nos élus dionysiens et de ne pas trop exciter leurs opposants, cette histoire ne se passe pas à St Denis. Exceptionnellement, le blog va sortir de la sphère dionysienne et raconter l’histoire d’une femme entrepreneuse seule en lutte pour survivre face à une municipalité aveugle et sourde. Une histoire qui illustre le grand pouvoir que peut avoir un ou deux élus municipaux sur la vie des habitants de la ville et le manque de recours des citoyens face aux abus de pouvoir ou décisions arbitraires.
Cette maman célibataire est une entrepreneuse et en 2015, elle monte un projet de Food Truck à vocation culturelle et artistique : restauration bio de saison, cuisine maison, produits circuit-court et offre événementielle à destination des familles et riverains de cette ville très touchée comme St Denis par les difficultés économiques, sociales et de sécurité dans l’espace public. Voici un lien vers une vidéo FB présentant le lieu.
Le lieu se veut rassembleur et familial, pour les plus jeunes comme les seniors, culturel et sportif pour un public qui n’a pas forcément accès à des activités de ce type. L’emplacement souhaité doit être assez vaste pour permettre les activités et évidement sur un lieu de passage et fréquenté.
Le concept est développé pour devenir un projet concret. En mars 2017, le food truck est aménagé et il ne manque plus que le bail pour l’emplacement. RDV pris en mairie en août avec le service « Direction Générale des Services », présentation du projet et en novembre, redirection sur le service Commerce. Ce rdv se passe mal à priori à cause d’une rivalité entre services (élus ?) municipaux et plus aucune nouvelle de la mairie, aucune réponse apportée à la commerçante.
En mars 2018, rdv avec le maire pour expliquer la situation : un commerce prêt à démarrer immédiatement qui permettrait d’apporter une animation bienvenue dans une zone difficile de la ville et qui attend une réponse de sa ville. Et des délais de réponse très longs qui compliquent la situation financière de l’entrepreneuse. Le maire exige de l’élu au commerce plein de mauvaise foi une réponse immédiate à la commerçante qui ne peut rester dans cette situation plus longtemps. Et le bail tant souhaité arrive enfin en mai mais seulement pour 3 mois de juillet à septembre… Alors que le projet longuement exposé aux élus implique un bail long (un an minimum) pour permettre l’organisation des événements, ateliers, concerts et une pérennité financière avec notamment le droit au crédit Adie réservé aux entrepreneurs avec un business model valide sur 3 ans.
L’élu à la voirie la rassure, lui disant que le renouvellement est automatique et que le bail ne sera arrêté qu’en cas de projet pas sérieux.
L’emplacement correspond aux souhaits de la commerçante mais la zone est difficile : sous l’A1, beaucoup de passage le jour, point de ralliement la nuit pour les migrants et les sans abris et marginaux, abus de toutes substances qui entrainent violences et agressions, saleté…
Le travail de nettoyage et aménagement de l’espace est long mais la commerçante est déterminée et crée l’environnement agréable autour de son food truck comme elle l’avait imaginé. Elle n’ouvre que mi-juillet. Sa saison commence par une passante blessée par balle, mauvais point pour le lancement, s’ensuit une agression subie par l’entrepreneuse et une mise en accusation diffamatoire par l’antenne locale de la LDH pour racisme, la jeune femme seule à tenir son commerce a osé dénoncer l’insécurité et a pris des mesures pour protéger la nuit son food truck qui assure son pain quotidien et celui de sa petite fille. Le mois d’août est évidement calme d’un point de vue fréquentation.
A partir de septembre, les problèmes s’enchainent : passage d’agents assermentés qui multiplient les tracasseries, passages d’huissiers assermentés pour constater les pressions et mensonges, pressions des concurrents, convoitise de concurrents amis d’enfance d’élus sur l’emplacement avec un projet concurrent non abouti et jeu de cache cache https://bagnoletenvert.wordpress.com/2019/04/17/le-bus-rouge-etait-planque-au-gymnase-fanara/?fbclid=IwAR3D0P8WPrvL7KgaYLWE-2XY5Yk-T5ngB0P3E_cL9PraCU5xbrbDBSlqME4, refus de rdv, jeu pervers qui offre un rdv après 22 h à la Mairie, réunion de 3 élus pour décider de mettre fin au bail sans aucune concertation avec l’équipe municipale ou la commerçante…. Ce long feuilleton digne de Dallas a fait l’objet de plusieurs dépôts de plaintes actuellement en cours de traitement par la justice.
Alors que sur la même période, en septembre, le concept est reconnu par le département, finalistes des Talents In Seine Saint Denis, les partenaires sont désignés « Ambassadeurs In Seine Saint Denis ».
Mais le temps pénal est long. Et en attendant, cette mère célibataire ne peut plus travailler depuis septembre 2018. Elle a investi tout son argent dans son food truck et l’aménagement de son emplacement. Et comme elle ne se résout pas à accepter son sort, qu’elle continue à se battre, les ennuis continuent.
Un bel après-midi de janvier 2019, alors qu’elle promenait son chien, surprise : une vingtaine de policier et 5 voitures venues pour l’amener en garde à vue. L’élu avec qui elle avait eu un RDV le matin même, en présence d’un collègue a porté plainte pour séquestration. Facile d’imaginer l’embarras de la police quand ils ont compris qu’il n’y avait aucune base légale pour une GAV et aucune raison pour un tel déploiement de forces pour venir la chercher devant tous ses voisins. Mais 5h au poste et l’impossibilité d’aller chercher sa fille à l’école.
En février, plainte de la Mairie pour vol d’électricité. Les compteurs réclamés depuis 2017 ne sont toujours pas mis en place. Les concurrents ont bénéficié de prêts de groupes électrogènes par la municipalité, pas notre commerçante qui a dû se brancher sur la prise électrique disponible en attendant le compteur promis.
Avec tout ça, il faut ajouter que son nom et adresse personnelle ont été révélés et qu’elle est victime de harcèlements à son domicile, histoire de maintenir la pression.
Cette histoire fait l’objet de plusieurs plaintes en pénal des 2 côtés. Et le conseil municipal a voté la protection fonctionnelle https://bagnoletenvert.wordpress.com/2019/04/16/protection-fonctionnelle-accordee-aux-elus-actuels-contre-mme-zouggar/?fbclid=IwAR0HPdtS3VsL7b-AsF355NyK308tkcfzwBwM2ZFz2sqZj5R4QFchFIKlbIw, libérant un camp de la pression financière. Cela rappelle fortement le pot de fer contre le pot de terre.
On ne sait pas ce que cette entrepreneuse a comme plus gros défaut : être une femme ? Trop jeune, trop jolie ? Ne pas être l’amie d’enfance d’élu ? Trop passionnée ? Trop travailleuse ? Trop courageuse ? Trop libre ? Trop « vivre ensembl aussi avec ses bouddhas, son ambiance zen et ses raclettes pour tous alors qu’elle est de type maghrébin ? En tout cas, elle dérange fortement dans ce milieu hyper masculin.
L’histoire est très longue et pleine de rebondissements. Pour avoir l’ensemble des informations avec les captures d’écran des échanges surprenants et révélateurs de l’ambiance, vous pouvez consulter la page Facebook de soutien à cette commerçante : https://www.facebook.com/Bagnolet-soutient-notre-commerçante-de-proximité-The-Folies–613795425739592/?epa=SEARCH_BOX
Alors quelle solution pour aider cette femme qui ne peut plus exercer son activité de commerçante depuis septembre 2018, qui doit faire face à de multiples pressions, de grosses difficultés financières, des frais juridiques multiples, qui seule, doit éduquer, nourrir et loger sa fille et qui n’a pas les relations nécessaires pour passer le barrage des élus et des difficultés administratives que leur permet leur statut ? Qui est dépendante du temps judiciaire forcément long ?
Merci pour cet article qui résume Vraiment bien la situation qu’endure cette commerçante de Bagnolet face à cette machine de rouleaux compresseurs qui s’acharne sur elle j’espère qu’elle pourra résister à tout ce système de corruption et d’injustice face à elle 🙏
Bonjour.
Un peu comme Samira qui a été mise en examen à cause d’une plainte municipale.
Au lieu de lui dire merci et peut être de se renseigner sur le pourquoi du comment. Non les élus ont préféré porté plainte contre une citoyenne qui s’est battue pour que le trafic de crack s’arrête dans le quartier de la gare.
C’est un phénomène très politicien. Les politiques pensent qu’un citoyen n’est rien sans eux, alors qu’il devrait travailler ensemble. Certains élus font (quelque soi l’étiquette) tout pour que le citoyen soit redevable et dépendant d’eux. En d’autres termes… du clientélisme, il existe à Saint Denis comme à Levallois.
Si le 93 a failli, c’est que des élus ont en fait leurs chasses gardées.
Le souci maintenant, c’est que les réseaux sociaux et internet existent, les citoyens s’informent, évaluent et comparent. Et ils n’acceptent plus le discours officiel qui consistent à valider les décisions d’un petit groupe. Ils ne veulent plus de politique, d’étiquette ou d’idéologie.
Ils veulent être maîtres de leur destin dans la cité. Ils ne souhaitent de conseil municipaux ou on parle de tous sauf du quotidien des habitants, ou le verbe féliciter est souvent conjuguer à la première personne.
A vouloir exclure ceux qui ne pensent pas comme eux à des opposants qu’il faut faire taire ou faire déménager… ils détruisent des villes. Comme Saint Denis, c’est une ville livré aux plus forts (dealers, marchands de sommeil, grands patrons….) mais en aucun cas aux habitants. Ils y pensent une fois tous les 6 ans quand il faut renouveler le bail municipal…
Je comprends tout à fait le score LREM et FN à Saint Denis à vouloir une alternative… quelle qu’elle soit
La ville de Saint-Denis livrée aux dealers, dîtes-vous ?
Je ne vois vraiment pas ce que vous voulez dire.
A part le stockage de drogue au centre technique municipal et dans un local d’ une antenne jeunesse …..
Allez , » Vivons Saint-Denis en grand » , paraît-il et affichons- le partout ………et de préférence sous forme d’affichage sauvage !