Stade de France, le 13 novembre 2016

Cérémonie à la mémoire des victimes du 13 novembre au Stade de France, le 13 novembre 2016.
Michael Dias, fils de Manuel Dias, première victime de la longue liste des attentats du 13 novembre, a lu le texte suivant :
« Il est 21h22, je dine au restaurant, quand l’écran de télévision au fond de la salle affiche soudainement un bandeau : « Explosion au stade de France : 1 mort ».
Je me dis : »heureusement il n’y a qu’un mort »… mais à cet instant, je suis loin de m’imaginer que cette seule première victime, c’est mon père.
Lui succéderont 129 autres, dans les circonstances que nous connaissons tous, puis une attente agonisante pour les familles, qui attendront comme nous, le lendemain pour se rendre compte que rien ne sera jamais plus comme avant.
Un an s’est écoulé depuis ce 13 novembre qui a changé nos vies.
Un an de deuil, de réflexion, de recherche d’explications. On se dit tout d’abord qu’il est impossible de continuer à vivre et puis comme tout le monde, on s’habitue.
Le processus de deuil est assez surprenant. Alors que l’on flirte parfois avec des pensées plus tristes et que le manque de la personne que l’on a perdu est omniprésent, les semaines passant on entrevoit soudainement une vague d’espoir inexplicable nous envahir. Une volonté de renouveau, qui invite à la recherche d’affect, d’humain, mais surtout à la recherche de solutions pour ma part, pour plus qu’aucune autre famille ne vive ce qui nous a meurtri.
Comment continuer à vivre après avoir été frappé par le terrorisme, comment ne pas se nourrir de ressentiments, ni de haine, comment redevenir un pays libre et sans la menace de nouvelles attaques…
Ces questions, je me les pose chaque jour. C’est un défi personnel en tant qu’orphelin du terrorisme, mais qui nous concerne tous français.
Souvent lorsque l’on rencontre un problème dans la vie, on recherche chez un père, les réponses aux questions que l’on se pose. Mon père n’étant plus parmi nous, j’ai essayé de trouver dans son histoire de vie les enseignements dont j’avais besoin pour avancer, au lendemain de cet attentat. Et j’ai trouvé.
Tout d’abord, pour combattre la peur que je ressentais. Je n’ai cessé d’entendre mon père nous dire qu’il était impossible de vivre avec la peur au ventre. Dans la réalité qui est la nôtre, dans laquelle la peur paralyse, empêche de réfléchir et nous mine en silence. Face à cette peur de vivre, de sortir de chez soi, nous devons tous continuer à avancer en toute liberté. La tête haute, sans oublier les risques bien sûr, mais en ne cédant jamais face à ceux qui souhaiteraient nous terroriser.
Pour continuer à vivre en liberté nous devons également combattre ce terrorisme qui nous menace et la réponse passe par la connaissance, par l’intelligence. Mon père, est arrivé à 18 ans en France, fuyant la dictature, il a initialement commencé à travailler en usine. Il m’a un jour raconté, qu’en entrant dans cette chaîne de montage, il s’est juré offrir à ses enfants les grandes études que la vie n’avait pas pu lui proportionner. Il était profondément convaincu que c’était par la connaissance et la découverte du monde que l’on pouvait réussir à le comprendre, à l’apprécier et éviter de sombrer dans l’aliénation et l’obscurantisme de tout type.
Et je pense que c’est ainsi que l’on pourra combattre ceux qui nous menacent. A l’heure où certains sombrent par ignorance dans des idéologies aussi simplistes que funestes. Ce n’est que par l’instruction, la culture et la connaissance que l’on pourra éviter que les enfants de demain n’acceptent de s’humilier en tant que chair à canon au service d’intérêts criminels et mafieux qui les dépassent, comme c’est le cas aujourd’hui. Incapables qu’ils sont de réfléchir, de penser le monde et d’exprimer le mal être et l’exclusion sociale qu’ils ressentent.
Enfin, si nous souhaitons continuer à vivre en liberté, il est fondamental de prôner autour de nous la tolérance envers toutes les différences.
Là encore, de son vécu, mon père m’a laissé des réponses aux questions que je me pose. Né au Portugal mais ayant choisi la France comme pays d’adoption, il était la preuve incarnée que l’intégration est possible et nécessaire. Lui qui avait des amis de toutes nationalités; il savait respecter l’identité de chacun. Pour lui la France était le dénominateur qui nous était commun et c’est cette image de tolérance que je garde de lui.
Aujourd’hui trop souvent les débats divisent et exacerbent les différences, instrumentalisés par tous ceux qui souhaiteraient faire croire aux plus naïfs d’entre nous, que c’est par l’exclusion des uns que l’on trouverait le salut pour tous.
Nous devons à l’inverse nous efforcer de combattre cette manie française de stigmatiser et diviser sa population. L’intégration est la solution. Ce n’est qu’en offrant les mêmes opportunités à tous que nous réussirons à empêcher que les ressentiments de certains ne se transforment en brutalité pour tous.
Pour finir, un an après cette nuit du 13 novembre qui a changé ma vie, on me demande aujourd’hui encore souvent avec une curiosité voyeuriste, mais dans le fond assez humaine, comment je fais pour vivre après avoir été privé de mon père de façon si injuste et brutale.
Face à la perte d’un père, comme le disait Jacques Brel, on n’a que l’amour. L’amour que l’on nous a transmis, l’amour que l’on a donné. L’amour qu’aucune attaque terroriste ni aucune fausse divinité ne pourra jamais nous enlever.
Vive la tolérance, vive l’intelligence et vive la France »
Nous derions tous applaudir la qualité du propos qu’a tenu ce jeune homme, si lucide, si capable de prendre du recul ! on est loin des récupérations malsaines et des langues de bois. Merci à lui.
Beau texte en effet de ce fils en hommage à son père et à la France qui l’avait accueilli.
Des moments terribles, glaçants que ces manifestations de commémoration, mais que de lâchetés encore dans ces plaques commémoratives apposées sur les lieux des massacres ! Le « terrorisme » n’y est jamais nommé. Dans d’autres lieux terribles, tout passant peut lire que les crimes étaient ceux de la « barbarie nazie ». Combien de crimes faudra-t-il de nos jours pour nommer les faits et parler enfin clairement du « terrorisme islamiste » ?…
@Olympe
Je pense que vous êtes vraiment islamophobe, tous vos commentaires sont dirigé uniquement contre l’islam alors que nous sommes sur un blog qui parle local…vous savez, ça se soigne
@Olympe
Si on suit votre raisonnement au lieu d’écrire « Barbarie nazi » sur les plaques commémoratives de la 2nde guerre mondiale, il faudrait écrire « Barbarie Allemande »
Qu’est-ce que cet amalgame entre le peuple allemand et les nazis ?… Ce sont les voyous hitlériens qui sont responsables de la barbarie qu’ont subie l’Allemagne puis toute l’Europe dans les années 1930 et 1940. Cela veut-il dire que, pour vous, il faudrait faire l’amalgame entre l’ensemble des musulmans et les terroristes islamistes ?!…
Moi, en tout cas, je ne le fais pas ! Les criminels qui ont frappé à Toulouse, à Paris, à Saint-Denis, à Bruxelles, à Nice, etc… ne sont pas des musulmans ordinaires, ce sont des extrémistes islamistes. Donc le terrorisme que nous subissons est bien un « terrorisme islamiste ». L’écrire, le dire clairement, c’est désigner les vrais criminels !
Vous croyez m’insulter en me traitant d’ « islamophobe »… Et bien oui, j’ai horreur des salafistes, des « Frères Musulmans », des intégristes islamistes, comme d’ailleurs j’ai horreur des intégristes catholiques, des chrétiens fondamentalistes, des croyants extrémistes de toutes les religions car je sais qu’ils ont en commun le racisme, le sexisme, la haine de l’égalité de tous les êtres humains.
Mais je vis à Saint-Denis et si je m’en prends aux intégristes islamistes, c’est qu’il y a quelque raison de le faire dans notre ville, non ? Je ne vis ni dans les Etats-Unis de Trump, ni en Pologne ou en Hongrie. Sinon, je pourrais en dire long malheureusement sur les atteintes aux droits des femmes de la part de réactionnaires forcenés et d’intégristes chrétiens… Mais ce blog parle de Saint-Denis et il fait bien de s’intéresser au local.
Le fils de la victime du Stade de France le 13 novembre 2015 a prononcé le seul discours de commémoration dimanche dernier. Déplorant que les victimes ne puissent s’exprimer librement, il a confié que son texte avait été relu et corrigé par l’Elysée.
Michaël Dias a perdu son père Manuel lors des attentats du 13 novembre 2015 à Saint-Denis, aux abords du Stade de France. Autorisé à lire le seul discours de commémoration prononcé dimanche 13 novembre 2016, il s’est plaint de la place donnée aux victimes et à leurs proches dans un entretien accordé au journal L’Equipe.
«On nous donne rarement la parole et elle est contrôlée. On nous empêche de pointer du doigt les responsabilités politiques et, comme à Nice, on tombe dans les discours bien-pensants. Mon discours pour le dévoilement de la plaque commémorative a été, par exemple, relu et corrigé par l’Elysée», s’indigne-t-il.
Michaël Dias s’est également plaint de l’absence de suivi psychologique efficace, évoquant des «aides anecdotiques» ou inappropriées : «On devait appeler un numéro, le psychologue de banlieue nous a dit qu’il n’avait pas le temps et il a fallu se battre pour qu’il voie ma mère quinze minutes», a-t-il déclaré.
D’autres membres de familles des victimes avaient déjà manifesté leur colère contre l’attitude du gouvernement en boycottant l’hommage national qui avait eu lieu quelques jours après les attentats du 13 novembre 2015.
et pourtant même en temps de guerre, il faut préparer la Paix pour vivre ensemble aujourdhui et construire Demain…. le reste est du superflu et blabla inutile !!!
Vos propos sont curieux. Qui est en guerre ? Qui doit faire la paix ? C’est quoi « le blabla inutile » ?…
Si la guerre est celle que mènent Daech, les terroristes islamistes et leurs complices intégristes aux défenseurs des droits humains , il n’y a pas de paix possible.
Sinon, cela rappelle tristement les propos des « munichois » (les partisans des accords de Munich) qui dans les années 1930 n’ont cessé de ménager Hitler et de trouver des accommodements avec les nazis. On a vu les conséquences de cet esprit « munichois » : croyant éviter la guerre, ils ont eu la guerre et le déshonneur…
@Olympe
En tant que musulman, vos différent commentaire me dérange bcp contrairement à tous les autres intervenants, si vous n’arrivez pas à comprendre ça, alors je peux rien pour vous, mais je peux vous assurer que vous êtes islamophobe ou antisémite si ça vous parle plus, puisque les arabes sont des sémites.
Ce qui me dérange c’est la confusion de votre message : les musulmans sont des personnes qui ont une opinion religieuse, qui d’ailleurs peut être très différente selon leurs choix (chiite, sunnite, soufi, alévi, etc…). Ces choix de croyance sont respectables et ces personnes croyantes doivent être respectées dans leurs opinions ! Et il y a d’autres opinions religieuses et philosophique tout aussi respectables. Ensuite, à chacun de penser ce qu’il veut dans ce domaine. En France nous avons une chance : la liberté de conscience et la liberté de culte (pour les croyants) sont des droits garantis par les lois laïques.
Mais toute opinion religieuse ou philosophique peut être critiquée. La liberté d’expression est un droit et le débat d’idées est nécessaire pour éclairer les choix de chacun. Car être musulman, chrétien, bouddhiste, agnostique, athée, etc…. relève d’un choix individuel ! Ce n’est certainement pas héréditaire ! Les musulmans sont des individus et non pas un peuple ou une « nation » et encore moins une « race »…
Etre « islamophobe » comme vous dites (ce terme ayant été inventé par les mollahs iraniens pour tenter de détourner les critiques de leurs atteintes aux droits humains) , c’est soit, tout simplement, s’opposer aux dogmes de l’Islam, soit, plus fréquemment, dénoncer les menaces et les crimes qu’une minorité extrémiste d’intégristes islamistes font subir aux autres musulmans, aux croyants d’autres religions et à tous ceux qui refusent de se soumettre à leur totalitarisme. Ce qui est mon cas.
L’antisémitisme dont vous parlez est un racisme. Il n’y a aucun racisme dans ce que vous appelez « l’islamophobie » comme il n’y en a aucun dans la critique du christianisme, du judaïsme, de l’hindouisme, du bouddhisme ou de toute autre opinion et dans la dénonciation des méfaits commis par les extrémistes de ces religions.
On sort un peu du sujet, mais faites une recherche Google avec « plaque barbarie allemande » vous allez ètre surpris du résultat! Il me semblait bien en avoir déjà vues.
Bonjour et bonne journée à tous