Triangulaire ou quadrangulaire au 2ème tour des municipales le 22 mars ?

L’enjeu de ce 1er tour des élections municipales le 15 mars à Saint-Denis est de connaître les trois ou quatre listes qui seront présentes le 22 mars pour le 2ème tour. Il faut en effet 10% des voix exprimés au 1er tour pour se présenter au 2ème tour. Et, sinon, il faut au moins 5% des voix pour pouvoir éventuellement fusionner avec une des listes qui a obtenu au moins 10%.
Alors combien de listes et lesquelles seront présentes au 2ème tour ?
Bien sûr les pronostics vont bon train, mais deux changements majeurs rendent les prévisions très difficiles :
– la population n’est plus tout à fait la même depuis 2014 : elle a augmenté de plusieurs milliers d’habitants et il y a eu une arrivée de jeunes ménages de couches moyennes,
– le paysage politique surtout a profondément changé depuis 2017 : affaiblissement électoral accentué du PCF, scission entre les anciens partenaires du « Front de Gauche » et au sein de la majorité municipale sortante, effondrement du PS, présence électorale confirmée d’En Marche au centre, recul électoral de la droite, et moindre influence de l’extrême-droite (qui d’ailleurs ne présente pas de candidats aux municipales).
Certains, inquiets ou impatients, ont commandé des sondages à des Instituts d’opinion nationaux : la direction communiste de la majorité municipale, en juillet 2019 (qui n’a pas voulu partager ces résultats avec les « Insoumis »…), et, en janvier dernier, probablement la liste Hanotin, au vu des questions très orientées posées par les enquêteurs. Mais dans ces deux cas, les résultats ont dû déplaire aux commanditaires, car ils n’ont pas été rendus publics par ceux qui avaient financé à grand frais ces sondages…
Alors seuls les résultats électoraux récents de 2017 et 2019 peuvent donner des indications : on a pu voir ainsi aux Législatives de 2017, puis aux Européennes de 2019 s’ancrer la présence électorale locale d’En Marche au point de se situer devant le député sortant PS Hanotin au 1er tour des Législatives (malgré une campagne de calomnie infâme contre la candidate LREM) et d’obtenir 42% des voix face au candidat PCF-FI au 2ème tour, puis en 2019 de se trouver, avec 16% des voix, en tête des listes aux Européennes à Saint-Denis. D’autres enseignements pourraient être tirés de ces résultats électoraux récents. On ne retiendra que l’effondrement électoral du PCF et du PS hamoniste et la fragilité des résultats des « insoumis » d’une élection à l’autre…
Mais au 2ème tour pourquoi une triangulaire et peut-être même une quadrangulaire sont prévisibles ?
En effet les 4 principales listes en présence sont difficilement compatibles entre elles. Il est certain que la liste « Changeons Saint-Denis » d’Alexandre Aïdara ne fera pas alliance avec la liste Hanotin, et bien évidemment avec les listes d’extrême-gauche. Le jeu est ouvert par contre pour une alliance entre la liste Russier et la liste Hanotin entre les deux tours parce qu’il y aura de fortes pressions départementales et nationales pour des accords entre ces deux listes (c’est déjà le cas, dès avant le 1er tour, dans de nombreuses villes, à commencer par Paris) pour sauver les sièges des uns et des autres dans les communes du 93 et au-delà. La liste Bagayoko retrouvera-t-elle ses anciens amis de la liste Russier pour reconduire la majorité sortante…ou sera-t-elle le dindon de la farce dans les alliances politiciennes de la « gauche de la gauche départementale » ?
Les résultats du 1er tour seront donc décisifs et la semaine qui suivra certainement riches en rebondissements.
Souhaitons que les choix politiques fondamentaux l’emporteront sur les intérêts politiciens !
Bonjour,
S’agissant d’une alliance Hanotin/Russier, elle a été totalement et clairement démentie par Mathieu Hanotin lors de son meeting de jeudi.
Donc pas de spéculation sur ce point.
Le problème est que Hanotin avait aussi promis en 2014 qu’il ne lâcherait pas les dionysiens et qu’il a démissionné de son siège de conseiller municipal dans les semaines qui ont suivi l’élection municipale pour rester et député et conseiller général.
Ce n’est pas étonnant si en 2017 il a perdu son siège de député car il y a des dionysiens qui ont de la mémoire.
Certes, mais ce n’est pas le même type d’engagement, et avec Russier qui attaque en diffamation, je les vois mal se rabibocher, surtout vu la virulence des attaques et les propos tenus.
Je pense que là on est au clair sur le sujet.
J’ai bien peur qu’une seule équation est certaine : la réunion de LFI et PC au second tour.
Il n’y aura pas d’union PS/PC, même si les états majors le veulent. C’est impossible à Saint Denis !
Effectivement, on risque donc une triangulaire ; Extrême gauche (PC/LFI) Gauche (Hanotin) Droite (Aïdara). Ca ne préjuge de rien si ce n’est que l’extrême gauche est tout à fait en mesure d’arriver en tête à ce moment là.
Pour les listes Russier et Hanotin entre les deux tours, il y aura de fortes pressions départementales et nationales pour des accords entre les deux listes (c’est déjà le cas, dès avant le 1er tour, dans de nombreuses villes, à commencer par Paris), cela pour sauver les sièges des uns et des autres dans les communes du 93 et au-delà.
Dans le département, la guerre politique PC/PS est, la plupart du temps, totale. Aucun accord, aucune réconciliation envisageables au second tour des municipales pas plus à Sain-Denis qu’à Saint-Ouen, pour ce qui concerne ces 2 villes de l’agglo.
Ailleurs, les accords ou pas relèveront donc du cas par cas, compte tenu de la faiblesse structurelle ou conjoncturelle des partis en question.
Que pèsent dorénavant le PC et le PS ? Complètement atomisés et discrédités ! Que pèse LREM aujourd’hui ? Ce mouvement révèle sa vraie nature autoritaire dans tous les conflits en cours (gilets jaunes, réforme des retraites) sans compter qu’il continue de vendre à la découpe le pays et brader nos fleurons industriels à des intérêts étrangers (à 1 exception semble t’il). Et que dire du manque d’anticipation et surtout de moyens pour endiguer le fléau viral ? La préférence selon plusieurs ministres dont Madame Pénicaud étant accordé à la préservation de l’économie plutôt qu’à celle de la santé de nos concitoyens. Le désastre du coronavirus est encore devant nous…
Bref, dans ce délitement politique général et ce triste paysage : QUI pèse QUOI ? La droite peut espérer se maintenir ou retrouver quelques couleurs dans le 93, à l’exception des gestions et comportements très controversés des maires sortants à Bobigny et à Saint-Ouen par exemple.
A Saint-Denis, on observe sur les réseaux sociaux des échanges réducteurs et affligeants entre les militants des principaux candidats. Que chacun mène donc sa campagne comme il l’entend et attende les résultats du premier tour avant d’énoncer des hypothèses ridicules largement fantasmées . Il est en effet tout à fait grotesque d’imaginer un instant que la liste LREM pas plus que celle du PS puissent fusionner au second tour avec les sortants.
Sur ce point précis, je suis entièrement d’accord avec Laurent : la seule tambouille politicienne pour maintenir « la seule ville européenne communiste de plus de 100 000 habitants » proviendra de la fusion plus que certaine des listes PC F et LFI.
Alors si les opposants à la mairie sortante pouvaient faire preuve d’un minimum d’esprit de responsabilité, ça arrangerait bien les Dionysiens pour enfin se débarrasser de tous ceux qui ont fourvoyé notre ville, et comptent encore se payer sur la bête pour le maintien de leurs postes et autres avantages. Qu’ils marchent séparément est bien naturel car chacun défend son programme, mais qu’ils frappent ensemble pour libérer Saint-Denis… Car c’est l’objectif que beaucoup, de part et d’autre, semblent oublier en rajoutant sans cesse de l’huile sur le feu… ( et particulièrement ceux qui faisaient campagne ensemble en 2014 : un comble !).
Le retour à la raison et à la finalité majeure de cette élection municipale doivent faire passer l’intérêt des Dionysiens avant toutes querelles politiciennes autant stériles que stupides : battre la mairie sortante et ses alliés qui tiennent la ville depuis un siècle : voilà le but suprême du second tour. POINT. A bon entendeur… Les Dionysiens vous salueront ou pas…
Bonjour.
Tout dépend de l’ordre d’arriver entre Laurent Russier et Bally Bagayoko.
Si Laurent Russier est devant, Bally Bagayoko essaiera de négocier quelques postes pour lui et quelques têtes.
Si c’est l’inverse, la réciproque n’est pas aussi vrai car les négociations risquent d’être dures. Et Laurent Russier accepterais difficilement d’être un maire adjoint. D’autant plus que les militants communistes ne veulent pas de Bally Bagayoko et la virulence des attaques est quand même sans précédent pour d’anciens alliés.
Quand PS/PCF…. Il peut se faire, pas au niveau de la ville, mais laisser d’autres villes, car les inimitiés sont profondes. Sacrifier Saint Denis et laisser le PCF gagné sur d’autres villes ou le PCF est majoritaire et fort (ce qui n’est pas le cas à Saint Denis).
Les téléphones vont beaucoup sonner à l’entre deux tours. Il y aura beaucoup de déçus.
A priori le PCF n’a pas besoin de négociations là où il est majoritaire et indéboulonnable (comme à Montreuil par exemple) du coup je ne comprends pas votre argumentaire. Après avoir perdu Saint-Ouen, Bobigny, le Blanc-Mesnil, pas sûr que le PCF soit près à sacrifier Saint-Denis (je vois pas quelle contrepartie pourrait leur faire céder un de leur bastion emblématique). Je pense que la question à se poser est plutôt qui arrivera devant entre Hanotin et Russier au premier tour. Si Russier est devant et qu’Aidara est en position de se maintenir, il pourrait y avoir une pression pour la fusion au vu du timide soutien du PS à Hanotin. Pas sûr que la réciproque soit vraie.
Pour l’alliance entre Russier et Hanotin, tout est possible si on considère les données locales et surtout départementales ! Et si cela ne se fait pas pour le 2ème tour des municipales, cela se fera à ce 3ème tour que constitue l’élection du Président de Plaine Commune, le poste laissé vacant avec le départ de Braouezec, et que lorgne Troussel l’actuel Pdt du Conseil départemental ou – qui sait – Hanotin lui-même. Il a laissé tomber Saint-Denis en 2014 et il recommencera, on peut en être sûr, après 2020.
Ce qu’il faut à Saint-Denis, c’est un vrai changement de politique et non un simple changement de têtes… Donc au 1er comme au 2ème tour il y a un seul moyen de changer vraiment : c’est la liste menée par Alexandre Aïdara.
Bonjour.
@Suger.
Je vois mal, l’un être maire adjoint de l’autre. Les militants ne comprendrais pas. Comme je l’ai dit plus haut, tout dépend de l’ordre d’arriver entre Laurent Russier et Bally Bagayoko.
On peut même avoir 4 listes au deuxième tour en cas de non alliance….
Le problème d’Alexandre Aidara, c’est sa réserve de voix. Il en a pas… Je me demande ce qu’il va faire au second tour.
Dans le dernier « Marianne », page 11, il y a un encart sur Russier : « A Saint-Denis, le paradis des indigénistes ».
Mais si Madjid Messaoudene n’est actuellement que 45ème sur la liste de Bally Bagayoko (France Insoumise), quelle sera sa place sur la liste qui sera présentée pour le 2ème tour ?
Cela serait étonnant qu’il renonce à être éligible.