Véronique Avril, la fin de la calomnie ?

Véronique Avril, candidate aux élections législatives de 2017 pour « En Marche », dans la 2ème circonscription de Seine-Saint-Denis (Saint-Denis Nord, Pierrefitte et Villetaneuse), avait été accusée pendant la campagne électorale d’être une marchande de sommeil par un article de Mediapart, très largement relayé par les médias nationaux et les réseaux sociaux.
Malgré des conditions de campagne particulièrement violentes, du fait notamment de cette campagne de presse, Véronique Avril a dépassé en voix le député socialiste sortant dès le premier tour (Mathieu Hanotin, directeur de la campagne présidentielle de Benoit Hamon) et elle a obtenu plus de 42% des voix au second tour face au candidat PC/France Insoumise Stéphane Peu.
Sur le plan judiciaire, aucune plainte n’a jamais été déposée contre Véronique Avril. Et l’enquête ouverte en juin par le Parquet de Bobigny suite à l’article de Mediapart a abouti à un classement sans suite le 29 janvier dernier, la lavant de tout soupçon d’un quelconque délit.
Véronique Avril a porté plainte en diffamation avec constitution de partie civile au tribunal de grande instance de Paris contre Edwy Plenel, directeur de Mediapart, Michaël Hajdenberg, le journaliste auteur de l’article, et Mathieu Hanotin. L’instruction est en cours et devrait aboutir à un jugement d’ici la fin de l’année.
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Communiqué de Véronique Avril le 19 février 2020 :
Dénonciation calomnieuse plutôt que diffamation, non ? Avec CPC (constitution de partie civile), il y a la nomination d’un Juge d’instruction normalement … ce qui peut se terminer également par un non lieu.
Un juge d’instruction est effectivement en charge d’instruire cette plainte en diffamation avec constitution de partie civile.
Ok … La procédure risque qu’en même de durer plusieurs mois.
Sinon, les mis en cause vont être convoqués par le Juge d’instruction pour ce qu’on appelle « l’interrogatoire de première comparution » … il sera intéressant de voir qui en ressort avec le statut de mis en examen …
A suivre de près donc …
Certains calomniateurs ne veulent pas lâcher leur proie et s’acharnent par différentes manoeuvres sur les réseaux sociaux locaux à vouloir maintenir leurs mensonges, allant jusqu’à remettre en cause l’indépendance de la justice et la probité du juge !…
La seule réponse possible est d’ignorer ces tristes personnages, mais on peut au moins leur dédicacer « L’air de la Calomnie », un air de l’opéra italien «Le Barbier de Séville» (inspiré de la pièce de Beaumarchais).
En voici la traduction :
La calomnie est un petit vent
Une petite brise très gentille
Qui, imperceptible, subtile,
Légèrement, doucement,
Commence, commence à murmurer.
Piano, piano, terre à terre,
À voix basse, en sifflant,
Elle glisse, elle glisse
Elle rôde, elle rôde
Dans l’oreille des gens
Elle s’introduit, s’introduit adroitement
Et les têtes et les cervelles
Étourdit et fait gonfler.
En sortant de la bouche
Le tapage va croissant,
Il prend force peu à peu,
Vole déjà de lieu en lieu,
Il ressemble au tonnerre, à la tempête
Qui au cœur de la forêt
Va sifflant, grondant,
Et vous glace d’horreur.
À la fin elle déborde et éclate, se propage, redouble,
Et produit une explosion
Comme un coup de canon,
Comme un coup de canon,
Un séisme, un orage,
Un tumulte général
Qui fait retentir l’air.
Et le pauvre calomnié,
Humilié, piétiné
Sous le fléau public,
Par grand malheur s’en va crever.
J’ai rien trouvé sur le net mais c’est du pain béni pour Véronique AVRIL et le Juge d’Instruction !
La diffamation ou la dénonciation calomnieuse sont toujours difficiles à démontrer, les protagonistes s’abritant le plus souvent sur « leur bonne foi », sur l’ambiguïté au moment des faits … S’ils récidivent après « un classé sans suite » … ils sont cuit cuit cuit …
J’espère que les étudiants en DESU ou L3 Pénal de l’UFR Droit de Paris VIII révisent tout cela à fond !
Mathieu Hanotin, Edwy Plenel, directeur de Mediapart, Michaël Hajdenberg, le journaliste auteur de l’article, ont été mis en examen le 13 avril.
Le juge d’instruction considère qu’il a terminé son travail d’instruction. On attend désormais leur renvoi devant le Tribunal correctionnel qui devrait être signifié à la plaignante Véronique Avril avant le 14 août.
En droit pénal français, même quand le Juge d’Instruction informe les parties que l’information judiciaire est terminée … c’est loin d’être terminé.
S’ouvre une période de 3 mois + éventuellement un mois supplémentaire pour que le Procureur de la République émette son avis sur le contentieux. Pendant le même délai, la partie civile et les personnes mises en cause peuvent formuler des « notes » et des demandes d’actes complémentaires. Le Juge d’Instruction peut accepter ou refuser ces demandes d’actes.
Ensuite le Juge d’instruction ordonne soit un non lieu, soit un renvoi en correctionnel … mais ce n’est toujours pas fini. La ou les parties pas satisfaites peuvent faire appel auprès de la Chambre de l’instruction qui confirme ou infirme la décision du Juge … mais ce n’est toujours pas fini, il y a toujours la possibilité d’aller en cassation.
Si la décision du Juge est infirmée à un moment, on repart à zéro … Si le renvoi en correctionnel est confirmé, il faut attendre au moins 6 mois pour obtenir une audience (délai de prescription pour les délits = 3 ans).
Mourad rappelle les très (trop ?…) longs délais des procédures en matière de diffamation. C’est d’ailleurs là-dessus que comptent les calomniateurs ! Une personne diffamée attendra des mois avant que son innocence soit définitivement établie par la justice et que les calomniateurs soient condamnés.
Ceci a une conséquence concrète pour l’ancienne candidate « En Marche » à Saint-Denis, Véronique Avril, puisqu’elle a décidé de se retirer de la vie politique locale (alors qu’elle avait été la deuxième en voix au 1er tour et qu’elle avait obtenu 42% des voix face à Stéphane Peu au 2ème tour), et ceci jusqu’à la fin de ces procédures judiciaires concernant la plainte en diffamation qu’elle a déposée.
La calomnie est une arme terrible pour abattre un adversaire politique, pour étouffer le débat démocratique, et la presse de caniveau en est l’outil au niveau national et local.
La plainte en diffamation publique déposée par Véronique Avril vient de connaître une nouvelle étape, décisive.
Edwy Plenel, Michaël Hajdenberg et Mathieu Hanotin ont tous trois été mis en examen. Par réquisitoire définitif du 31 mai dernier, le procureur de la République a requis leur renvoi devant le Tribunal correctionnel du chef de diffamation publique envers un particulier.
En dehors du fait majeur de contribuer au rétablissement de la vérité et de l’honneur d’une femme, l’intérêt de ces mises en examen est de rappeler à la presse que l’on ne peut pas traîner dans la boue une personne, même si elle est candidate à des élections…, et de prévenir la classe politique locale, à deux ans des élections municipales, que l’on ne peut pas impunément monter des campagnes mensongères contre ses adversaires politiques.
Espérons que cet avertissement soit entendu !
Edwy Plenel et les journalistes de « Médiapart » ne sont plus intouchables et peuvent être rattrapés par la justice comme le montre cette récente décision des tribunaux. Nous verrons, sans doute pas avant 2020 (car la justice est lente), ce qu’il en sera pour la plainte en diffamation déposée par Véronique Avril.
Edwy Plenel et deux journalistes de Mediapart condamnés pour diffamation envers le directeur du JDD
«JDD – Journal du Dimanche », le 24 janvier 2019
Le directeur de la publication de Mediapart, Edwy Plenel, et deux journalistes du site d’information, Fabrice Arfi et Karl Laske, ont été déclarés coupables de « diffamation publique » envers le directeur de la rédaction du Journal du Dimanche, Hervé Gattegno, pour avoir publié en 2016, sans pouvoir apporter de preuve ni « justifier d’une enquête sérieuse », un article qui le mettait en cause (…)
les juges ont constaté que les propos contenus dans l’article incriminé « présentent sans difficulté un caractère diffamatoire » et conclu que le journaliste mis en cause subissait « un préjudice moral concret évident », compte tenu de la « gravité » des accusations portées par Mediapart. Dans leur jugement, ils indiquent que les journalistes du site ont « échoué à démontrer la vérité des faits », relevant que « les pièces produites [pour leur défense] ne sont pas de nature à permettre de soutenir une telle allégation ». (…)
« Faute de justifier d’une enquête sérieuse, ou même d’une base factuelle suffisante, les prévenus échouent à faire la preuve de leur bonne foi, au sens du droit de la presse », conclut le jugement.
https://www.lejdd.fr/Medias/Presse-ecrite/edwy-plenel-et-deux-journalistes-de-mediapart-condamnes-pour-diffamation-envers-le-directeur-du-jdd-3844559
Derniers développements sur la plainte en diffamation contre Médiapart et Mathieu Hanotin : l’audience aura lieu le 14 mai 2020… donc après les élections municipales.
Communiqué de Véronique Avril le 17 février 2020 :
Le « Journal de Saint-Denis » a publié ce vendredi 21 février 2020 un article sur les suites de l’affaire de diffamation dont a été victime lors des législatives de 2017 la candidate « En Marche » à Saint-Denis.
https://lejsd.com/content/v%C3%A9ronique-avril-attend-mathieu-hanotin-au-pr%C3%A9toire
Extraits :
Justice / Véronique Avril attend Mathieu Hanotin au prétoire
« Le JSD » Vendredi 21 février 2020
Blanchie par la justice sur le fond, l’ancienne candidate La République en marche aux législatives poursuit en diffamation Mediapart et Mathieu Hanotin qui l’avaient décrite comme une marchande de sommeil. L’audience est programmée le 14 mai.
Elle avait fait le choix de se retirer de la vie publique et de se murer dans le silence depuis sa défaite au 2e tour des législatives (42,11% des voix) le 18 juin 2017 face à Stéphane Peu (PCF). Véronique Avril n’a en revanche pas dit son dernier mot au sujet de l’article de Mediapart intitulé, « À Saint-Denis, la candidate LREM a agi en propriétaire voyou », paru le 29 mai 2017 et qui avait sérieusement plombé sa fin de campagne. Dans un communiqué en date du 19 février, elle fait le point sur les suites de l’affaire.
« Sur le plan judiciaire, aucune plainte n’a jamais été déposée contre moi. L’enquête ouverte en juin 2017 par le parquet de Bobigny suite à l’article de Mediapart, confiée aux services de police spécialisés sur le sujet, a abouti à̀ un classement sans suite le 29 janvier 2018, me lavant de tout soupçon d’un quelconque délit. » Une décision insuffisante aux yeux de Véronique Avril qui a fait le choix de contre-attaquer : « J’ai porté plainte en diffamation avec constitution de partie civile en août 2017 au Tribunal de grande instance de Paris contre Messieurs Edwy Plenel, directeur de Mediapart, Michaël Hajdenberg, journaliste auteur de l’article, et Mathieu Hanotin, mon adversaire PS aux législatives. Ils ont tous trois été mis en examen et renvoyés devant le Tribunal correctionnel. L’audience de plaidoirie se tiendra le 14 mai 2020. » (…)
[Cela] pourrait coûter à l’ancien député PS de la 2e circonscription une amende salée (jusqu’à 12 000 €) si le juge donne raison à Véronique Avril. Cette dernière semble en tout cas avoir eu du mal à se remettre de cette affaire. « J’ai vécu cet épisode de ma vie comme une trahison. Les manipulations, les mensonges, les mises en scène sordides ont révélé à mes yeux le manque de scrupules de certains, à qui importe peu la vérité des faits. Ces méthodes ont été un séisme pour moi. Je n’aurais jamais imaginé devoir vivre une telle violence, orchestrée à dessein pour détruire. Pour sortir de cet état de choc, j’ai écrit un livre que j’envisage de publier. »