Xavier – « au hasard du web … »
… je tombe sur ce texte, consacré à Marseille, et écrit par Philippe Carrese, romancier, scénariste, marseillais et …. « Fatigué » ?
On dit des fois que Marseille, c’est Saint-Denis « avé le soleil » …
Je ne sais pas, l’épisode « Argile et Vins », peut-être …
Xavier
« J’ai plus envie » est une chronique parue en 2006 dans le défunt magazine « Mars Mag ». Ce texte coup de gueule circule sur la toile depuis quelques temps, dans son intégralité. Je ne sais pas pourquoi ni grâce à qui ces mots se transmettent d’un internaute à l’autre, mais ça n’a aucune importance, tant qu’il circule à la virgule près comme je l’ai écrit. Le voici tel qu’il est paru à l’époque. Depuis cinq ans, rien n’a changé, malheureusement…
J’AI PLUS ENVIE
J’ai plus envie…
J’ai plus envie de me prendre le quart-monde dans la gueule chaque fois que je mets un pied sur la Canebière.
Je m’apprêtais à écrire une chronique rafraîchissante pour un magazine d’été riant, bien décidé à taire mes énervements habituels. J’avais pris de bonnes résolutions, rangé ma parano dans ma poche et mes colères avec mes tenues d’hiver, au fond d’un placard. Je m’apprêtais même à faire de l’humour. Quelques fois, j’y arrive. Mais voilà… Une randonnée pédestre éprouvante entre les Cinq Avenues et le cours d’Estienne d’Orves a sapé mon moral et éradiqué mes résolutions optimistes.
J’ai plus envie de relativiser. J’ai plus envie de faire de l’humour. Et j’ai plus envie de subir ce cauchemar quotidien…
J’ai plus envie de supporter toute la misère du monde à chaque coin de rue.
J’ai plus envie de slalomer sans cesse entre des culs-de-jatte mendiants, des épaves avinées et des cartons d’emballages de fast-foods abandonnés sur le bitume chaotique du premier arrondissement.
J’ai plus envie de cette odeur de pourriture qui me saute à la gorge, de cette odeur d’urine à tous les angles de travioles, de cette odeur de merdes de chiens écrasées sur tous les trottoirs, de ces relents de transpiration et de crasse sur les banquettes arrière du 41.
J’ai plus envie de perdre des heures en bagnole dans un centre-ville laid, dévasté par manque total de prise de conscience individuelle et d’organisation collective.
J’ai plus envie de voir ma difficile survie professionnelle lézardée par des bureaucrates en R.T.T, assenant au petit peuple que la voiture est un luxe inutile, eux qui n’ont sans doute plus pris un metro depuis des lustres.
J’ai plus envie de me retrouver sur le parvis de la gare Saint Charles à onze heures du soir avec mes jambes et ma mauvaise humeur comme alternative à l’absence totale de transports en commun et à la présence suspecte de rares transports individuels qui frisent l’escroquerie.
J’ai plus envie.
J’ai plus envie de baisser les yeux devant l’indolence arrogante de jeunes connards.
J’ai plus envie de jouer les voitures-balais pour de malheureux touristes étrangers bouleversés, fraîchement dévalisés par des crétins sans loi ni repère.
J’ai plus envie de me retrouver à chercher des mots d’apaisement et à soliloquer des propos hypocrites sur la fraternité et la tolérance lorsque mes enfants se font racketter en bas de ma ruelle.
J’ai plus envie de me laisser railler par ces troupeaux d’abrutis incultes, vociférants et bruyants au milieu des trottoirs qui n’ont qu’une douzaine de mots à leur vocabulaire, dont le mot « respect » qu’ils utilisent comme une rengaine sans en connaître le sens.
J’ai plus envie de contempler mon environnement urbain saccagé par des tags bâclés et des graffitis bourrés de fautes d’orthographe. L’illettrisme est un vrai fléau, il plombe même l’ardeur des vandales.
Et aussi
J’ai plus envie de voir les dernières bastides mises à bas, les derniers jardins effacés d’un trait négligent sur des plans d’architectes en mal de terrains à lotir.
J’ai plus envie de cette ville qui saccage son passé historique sous les assauts des promoteurs (le comblement de l’îlot Malaval est une honte).
J’ai plus envie de cette ville qui perd sa mémoire au profit du béton.
Et encore
J’ai plus envie d’écouter poliment les commentaires avisés des journalistes parisiens en mal de clichés, plus envie d’entendre leurs discours lénifiants sur la formidable mixité marseillaise. Elle est où, la mixité ? De la rue Thiers au boulevard des Dames, la décrépitude est monochrome.
J’ai plus envie de traverser le quartier Saint Lazare et de me croire à Kaboul.
J’ai plus envie non plus de me fader encore et toujours les exposés béats de mes concitoyens fortunés, tous persuadés que le milieu de la cité phocéenne se situe entre la rue Jean Mermoz et le boulevard Lord Duveen. Désolé les gars, le centre ville, à Marseille, c’est au milieu du cloaque, pas à Saint Giniez. Tous les naufrages économiques de l’histoire récente de ma ville tournent autour de cette erreur fondamentale d’appréciation de la haute bourgeoisie locale.
J’ai plus envie de ce manque d’imagination institutionnalisé, plus envie de palabrer sans fin avec des parents dont la seule idée d’avenir pour leur progéniture se résume à : « un boulot à la mairie ou au département ».
J’ai plus envie d’entendre les mots « tranquille » « on s’arrange » « hé c’est bon, allez, ha » prononcés paresseusement par des piliers de bistrots.
J’ai plus envie de ce manque de rigueur élevé en principe de vie.
J’ai plus envie de l’incivisme, plus envie de la médiocrité comme religion, plus envie du manque d’ambition comme profession de foi.
J’ai plus envie des discours placebo autour de l’équipe locale de foot en lieu et place d’une vraie réflexion sur la culture populaire. J’ai plus envie non plus de me tordre à payer des impôts démesurés et de subir l’insalubrité à longueur de vie.
J’ai plus envie de m’excuser d’être Marseillais devant chaque nouveau venu croisé, décontenancé par sa découverte de ma ville… Ma ville !
Et pourtant, Marseille…
Pourquoi j’ai plus droit à ma ville ? Merde !
Philippe Carrese, pour Mars Mag, juillet 2006
J’ai plus envie d’arriver gare Saint Denis et de voir des voies de RER encombrées de déchets
j’ai plus envie d’arriver sur le parvis de la gare et de voir les horribles panneaux de soi-disant photos artistiques et maintenant recouverts d’affiches et de grafittis
j’ai plus envie de prendre le pont à nouveau encombré de vendeurs à la sauvette
j’ai plus envie de voir tous les papiers qui glissent sur le sol
j’ai plus envie de voir les boites à ordures déborder et des tas d’immondices un peu partout
j’ai plus envie de voir ces groupes de mecs tenir le pavé rue du port
je m’arrête là car après je tourne casaque et repars sous les tropiques
Marseille est sous les feux des projecteurs ces derniers temps.
J’y suis allé pour mon travail il y a une petite dizaine d’année, et je n’ai pas été dépaysé par l’état de saleté des trottoirs au regard de la propreté de la voirie de Saint Denis.
Sinon j’ai trouvé cette ville fascinante avec une lumière que l’on ne trouve nulle part ailleurs.
Les escaliers monumentaux de la gare Saint Charles et ses statues de chaque côté nous rappellent que cette ville s’est bâtie sur les échanges et le commerce avec les anciennes colonies et plus généralement avec tous les pays du bassin méditerranéen.
Le port de Marseille a beaucoup perdu de son influence. Il se classe à la 13ème place des ports européens en ce qui concerne le trafic de conteneurs.
Voir le lien ci après http://www.senat.fr/rap/r10-728/r10…
Les embouteillages sont monstrueux et quasi permanent et l’offre de transport est sous dimensionnée.
Le point commun entre Marseille et Saint Denis est l’immigration.
Ces deux villes ont des atouts car elles sont des carrefours (routiers ou maritimes).
Marseille aurait pu être un hub maritime avec un projet de liaison Méditerranée / Europe du nord par la ligne ferroviaire historique pour les conteneurs.
Je constate que les élus de cette ville sont complètement passés à côté.
Pour Saint Denis, les élus n’ont absolument rien compris sur les enjeux d’aménagement de l’espace urbain, de mixité sociale et d’intégration des habitants dans le tissu économique local. Des entreprises s’installent sur le territoire de La Plaine et des universités et IUT peuvent contribuer localement à la formation d’étudiants pouvant ensuite s’intégrer dans ce pôle d’activités.
Les élus sont atones sur ces questions ou du moins peu dynamiques.
Didier Paillard n’a absolument pas la stature d’un maire en capacité de gérer une ville de plus de 100 000 habitants et ces interventions dans les médias sont d’une rare médiocrité et permettent de mesurer son niveau d’incompétence.
Je n’ai plus eu envie, un matin. C’est quand ce genre de mots arrive qu’on finit par s’en aller.
Citoyens habituez-vous a vivre le futur !!!
C’est l’Europe de demain que l’on voit se développer à Marseille, Paris, StDenis.
La tiers mondisation importée.
Je n’ai plus envie non plus, mais voilà coincée dans ce cloaque, impuissante je reste et, ne veux plus voir. A noter autour de moi 4 départs !
moi non plus je n’ai plus envie d’être dans cette ville mais malheureusement pour le moment je ne peux la quitter.
Plus envie pour envie de se battre mais cela finit par être fatiguant. Je n’ai plus 20 ans.Ce soir cette ville je vais encore la quitter pour 3 nuits toujours ça de pris.Vivement les élections et pourvu que ça change.
Paillard n’est pas a la hauteur ce n’est pas nouveau et en plus pour la plupart de son équipe c’est pareil,. marre,Marre et encore marre. Goldo
Bonjour,
Lectrice régulière de votre site et de ses commentaires très éclairants sur la réalité crue de la vie dans ma nouvelle ville, dionysienne depuis peu, je trouve avec ce post et ces commentaires qu’on atteint le comble de la déprime.
Pfffff….. on va se pendre tous ensemble ?
Non à la déprime de la rentrée dionysienne ! Le printemps reviendra : les 23 et 30 mars, on ira tous voter…
je pense que si on avait du se pendre ,ce serait déjà fait fait car ça fait des années que l’on galère et on est encore là. Où alors pendons nous avec un élastique et comme celà on se ratera. L’espoir fait vivre et A st Denis il en faut et c’est pour elà que nous sommes bien vivants. En attendant je suis dans un petit village de banlieu Sud , Villiers sur Orge dans ma caravane.Il pleut mais au moins je suis dans la verdure,au calme et dans la propreté et la gare de RER la plus proche St Geneviève des bois ne compte pas de vendeurs a la sauvette.
Non, on ne va pas se pendre, le trait est peut-être un peu forcé, mais il est vrai que le quartier de la gare s’est à nouveau détéroriée ces temps-ci; il y a aussi de jolis endroits et de bons moments à passer à Saint Denis.
Je rebondis sur l’annonce du remplacement du regretté restaurant italien Chez Bello par un resto exotique bas de gamme (ça c’est moi qui l’ajoute).
Il y a quelque mois, je déplorais l’ouverture massive de restos de sushis bas de gamme.
Il y a cette fois un ras de marée de restos exotiques et cette fois encore dans un tout petit secteur.
Les Verdiots, l’une des rares bonnes tables de la ville, Bd Marcel Sembat vient de laisser place lui aussi à un autre restaurant exotique. Enfin un autre de ces restaurants vient d’ouvrir quelques mètres plus loin, à l’angle Marcel Sembat – rue Aubert avec déjà un très important lot de nuisances. Groupes bruyants à l’extérieur, déchets, mictions sauvages, sono tonitruante jusqu’à 5h du matin fin août pour leur ouverture…
Il y avait pourtant déjà plusieurs adresses de ce genre dans le quartier. Bar exotique, pratiquement en face, rue du 4 septembre ou resto ivoirien, toujours bd Marcel Sembat.
Et voici une nouvelle forme de mono activité! Papaillou doit être ravi.
Le restaurant le basilique situé en face de la basilique est un restaurant où tout est fait maison et pas cher. Lorsque j’y ai mangé avec mes co associées ,M.Hanotin y était.Goldo
@goldo
Le basilique en face de la Basilique? ça ne me dit rien et je ne trouve pas avec une recherche sur le web. Quelle adresse? Je vois bien le Kedive et le Mets du Roy qui sont corrects avec des prix de brasserie parisienne et même beaucoup plus élevé pour la carte restaurant au Mets du Roy. Pour avoir chercher un restaurant face à la basilique cet été je n’ai rien vu de correct et pas cher.
Ce restaurant s’appelle Le Basilic. Les plats sont de bonnes qualité mais je le trouve un peu cher: 19,50€ le menu avec deux plats , 4€ de moins serait plus correct.
@Jean-François
C’est LE BASILIC…
je ne connais pas l’adresse exacte,je sais y aller,c’et juste a côté du Kédive. Bonne chance pour le trouver mais ce n’est pas compliqué. Goldo
@mimi, depassage, goldo
Merci, je vois où il se trouve maintenant. Le nom du restaurant n’est pas très visible donc je n’avais jamais fait attention. J’essayerai à l’occasion.
Il faudra me dire ce que vous en pensez. Goldo
Il ne faut pas s’y tromper les restaurateurs de saint denis s’approvisionnent en majorité chez
Métro ou autres, allez à Rungis n’est plus de mise, autrement dit c’est la même soupe qui nous est
servie . L’ancien Mets du Roy classé 3 étoiles, tout à été fait pour qu’il s’en aille, il avait en majorité, compte tenu de sa cuisine et de ses prix, une clientèle de cadres , auquels on ne leur a pas facilité leur venue, avec la piétonisation, pas de badge pour venir ni, de parkings.
Personnellement leur venue ne me dérangeait pas et, j’ai même eu l’occasion offerte d’y déjeuner, un vrai régal. C’est cela la ségrégation !
St Denis est une ville qui défend haut et fort le vivre ensembles. Et bien moi actuellement dans cette ville je ressens de plus en plus de ségrégation. Pourquoi parce-que a cause de tout ce qui s’y passe je n’y trouve plus ma place. Je ne me sens pas concernée par les commerces qui existent.Je ne peux pas sortir le soir car il faut rentrer et je me sens en insécurité. Les personnes âgées y sont absentes,les handicapés ou toutes personnes differentes et fragiles ne sont pas non plus présentes. Cette ville est connue par ses vendeurs a la sauvette,ses délinquants et ses trafiquants de drogue. Voilà pourquoi je paie des impôts locaux,pour être dans cet état d’esprit. Oui j’espère qu’il yaura un changement aux prochaines élections et que certains d’entre nous ne recommenceront pas l’erreur de voter pour cette équipe en qui ils pensaient faire confiance. J’ai fais partie de ceux là. Goldo
@Julie
C’est vrai que la piétonnisation a été faite en dépit du bon sens avec comme résultat immédiat la disparition de nombreux commerces et la mise en difficulté des autres. Je me suis toujours demandé pourquoi la rue de la Légion d’Honneur a été piétonnisée (il y a si peu de piétons et si on marche sur la chaussée on a toutes les chances d’étre aplati par un bus tout content d’avoir la voie libre) et « décorée » d’arbres malades, sans compter la borne à l’entrée qui continue a envoyer régulièrement des voitures à la casse et de braves gens à l’hopital . Si au moins la signalisation était bien faite pour les gens qui viennent nous voir! Mais venant de Paris et suivant Saint Denis Centre on arrive en général à La Courneuve! Et avec les travaux ça ne s’arrange pas. Je pourrais ajouter:
J’ai plus envie de voir des panneaux indiquant le parking de la Porte de Paris alors qu’il est fermé depuis des années!
J’ai plus envie de chercher une ligne de bus dont personne ne connait le tracé actuel, ou qui a été carrément supprimée, sans qu’il en soit fait mention nulle part…
J’ai envie de me casser de cette ville……..
j’ai cherché à Paris, 92,93,94,95
J’ai vu les prix
Du coup,
J’ai plus envie de partir………….